Des représentants de près de 30 partis et organisations d’Afrique du Sud, Angola, Belgique, Bénin, Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Congo, Danemark, Espagne, Guinée Equatoriale, France, Ghana, Grèce, Guinée, Mali, Mauritanie, Niger, Palestine, République centrafricaine, Sénégal, Suède et Tunisie (Liste des Participants) ont participé à la réunion du Comité de l’Internationale Socialiste qui s’est tenue à Abidjan, en Côte d’Ivoire les 14 et 15 juin 2008 pour discuter de certaines questions pressantes auxquelles doit faire face le continent africain aujourd’hui, avant le XXIII Congrès de l’Internationale, se concentrant principalement sur la situation en Côte d’Ivoire, le renforcement de la démocratie pour éradiquer les conflits nationaux, l’impact de la crise alimentaire sur l’Afrique, et le défi en matière de paix et de sécurité sur le continent.
La réunion s’est ouverte avec une session d’inauguration spéciale qui s’est tenue à l’Assemblée nationale du pays, avec la participation de son Excellence le Président de la République de Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo. Pascal Affi N’Guessan, président du Front Populaire Ivoirien, FPI, membre de l’IS, a également pris la parole lors de cette session, de même que Luis Ayala, secrétaire général de l’Internationale Socialiste et Ousmane Tanor Dieng, leader du PS, Sénégal, et président du Comité Afrique de l’IS. Le président du FPI, Pascal Affi N’Guessan, a souligné les avancées dans le pays, y compris la libre circulation des personnes, la préparation des élections et un climat plus harmonieux au sein du gouvernement, grâce à l’accord signé l’année passée à Ouagadougou. Luis Ayala a rappelé l’engagement de longue date de l’Internationale avec ses membres ivoiriens pour faire avancer la démocratie et les libertés politiques dans leur pays. Il a exprimé la reconnaissance du travail mené par le Président Laurent Gbagbo pour surmonter la crise dans le pays et espérait que la tenue des prochaines élections en automne serait menée bien. Ousmane Tanor Dieng a rendu hommage aux luttes passées du Président et son courage face à l’adversité, faisant l’éloge de son action politique, et saluant les récents développements positifs dans le processus de paix. Le Président Gbagbo a exprimé sa joie de se retrouver à nouveau parmi ses amis et camarades de l’Internationale Socialiste, et a réitéré sa foi en la démocratie comme étant la seule voie pour atteindre le pouvoir et sa conviction comme quoi la Côte d’Ivoire avançait sur le chemin de la paix.
Lors de la première session de travail, le Comité a discuté ‘La situation en Côte d’Ivoire et le processus de paix et de stabilité dans le pays’. Les participants ont salué à l’unanimité les avancées notables du processus de paix depuis la signature de l’Accord politique de Ouagadougou en avril 2007 et félicité pareillement le Président et le Premier Ministre d’avoir poursuivi le chemin du dialogue. La réunion a écouté les nombreux problèmes affectant la population dans le Nord du pays, en particulier dans la sphère économique et sociale, la situation vulnérable des femmes et les revers en matière d’éducation et de santé. Alors que tout ceci constituait des facteurs déstabilisants, les participants on également souligné les dangers d’un désarmement incomplet, l’importance de la solidarité internationale et l’implication des institutions internationales dans l’accompagnement du processus de paix. Ils ont lancé un appel à la Commission électorale indépendante et autres organes impliqués afin qu’ils agissent de façon impartiale pour garantir des élections libres et justes le 30 novembre 2008, et ont pris l’engagement de soutenir ce processus, en décidant d’envoyer une délégation pour observer les prochaines élections. Une résolution sur la Côte d’Ivoire a été adoptée.
Durant les discussions sur ‘Le renforcement de la démocratie en Afrique pour éradiquer les conflits nationaux’, il a été souligné que la démocratie était d’une importance capitale pour la paix, la stabilité et le progrès social, et que son renforcement était une nécessité vitale. Dans ce contexte, il a été mis en avant que l’adhésion à l’Etat de droit, une bonne gouvernance prenant en compte tous les citoyens, l’élimination de la corruption, le développement de réelles stratégies pour réduire la pauvreté et la misère – qui toutes sapent la démocratie – étaient fondamentales pour une démocratie solide, de même que le besoin de promouvoir une culture démocratique au moyen d’une éducation adéquate.
‘La crise alimentaire et son impact sur l’Afrique’, le troisième thème de discussion, a été lié aux thèmes discutés précédemment, dans le sens où elle sapait la démocratie et menait au conflit. Les participants ont convenu que les causes de la crise pouvaient se trouver entre autre, dans les politiques néolibérales, le rôle de certaines institutions internationales, la dépendance des économies vis-à-vis de l’énergie vendue trop chère, la production des biocarburants, l’augmentation de la demande de pays ayant des économies émergentes et les conflits armés. La solidarité internationale ainsi qu’un plan d’aide internationale étaient nécessaires d’urgence. Il a été souligné que le besoin de nourrir tous les gens constituait un impératif auquel aucun d’entre nous ne pouvait échapper car il représentait l’essence même de l’humanité et que l’IS restait engagée en faveur de la lutte contre un ordre mondial basé sur l’égoïsme et également en faveur de la recherche de solutions durables.
Dans les discussions sur le quatrième thème, ‘Les défis à la paix et à la sécurité sur le continent’ plusieurs situations de conflit en Afrique ont été examinées à partir d’une perspective nationale, régionale et globale. Les solutions mises en avant incluaient le renforcement de la capacité de l’Union africaine à résoudre les crises, rendre le système d’intervention des Nations Unies plus démocratique, ainsi que la lutte contre l’impunité. La représentation des femmes à tous les niveaux de prise de décision dans la prévention des conflits a été soulignée, de même que la nécessité d’accorder une protection particulière aux femmes et aux enfants ainsi que les personnes fuyant les conflits, et mettre un terme à l’impunité des crimes sexuellement motivés.
Le Comité a en outre exprimé sa grave préoccupation en ce qui concerne le danger de guerre civile au Zimbabwe, la situation postélectorale en Guinée équatoriale, et l’instabilité en Guinée Conakry, lançant un appel aux gouvernements de ces trois pays afin qu’ils observent les règles de l’équité et de la transparence par égard à la paix civile et la démocratie.
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