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CONSEIL DU MONTENEGRO

CONSEIL DU MONTENEGRO – Travailler pour un nouveau cadre global pour l’économie mondiale, la paix et la sécurité, la démocratie et l’environnement

29-30 juin 2009

   
RESOLUTION
 
LES ENJEUX DU DEVELOPPEMENT GLOBAL EN 2009 – LES DIMENSIONS ECONOMIQUES, SOCIALES, ENVIRONNEMENTALES ET CULTURELLES
  
Original: anglais
  
Depuis la seconde moitié de 2008, les personnes autour du monde ont souffert de la crise de l’économie globale et de l’emploi déclenchée par les marchés financiers non régulés. Le déclenchement s’est produit dans les pays les plus développés, mais s’est vite répandu pour devenir une crise globale. Les Nations Unies considère cette crise comme la crise financière et économique la plus sévère depuis la deuxième guerre mondiale. Cette crise a affecté la croissance et le développement, et a accru par millions le nombre de personnes qui ne sont pas payées convenablement et n’ont pas de travail décent. Les efforts pour éviter les menaces écologiques globales sont aussi handicapés par la crise.

A la fois sur le court terme et sur une base plus durable, la crise appelle à faire des efforts politiques globaux.
Sur le court terme, tous les Etats et les institutions internationales compétentes ont besoin d’intensifier l’allure de la croissance et le développement encore une fois, et de réduire le nombre de personnes sans travail décent.
Sur une base plus durable
L’Internationale Socialiste appelle à des décisions dans ce but pour être entreprises dans la seconde moitié de 2009 et appelle tous les gouvernements et les institutions internationales à agir de façon responsable, spécialement les gouvernements des Etats les plus développés avec un Produit Intérieur Brut plus élevé.
 
1.  Un nouvel ordre global économique et financier
 
1.1   L’Internationale Socialiste a adopté des directives, intitulées « Vers une Nouvelle Architecture Financière » au Conseil du Mexique les 17-18 novembre 2008 à Vallarta. La question clé pour l’IS est la conscience que les marchés financiers ne sont pas une fin en soi, mais un moyen. Ils sont censés avoir certaines fonctions vitales qui doivent permettre à l’économie réelle d’être plus productive : mobiliser l’épargne, allouer du capital, gérer les risques : les transférer de ceux qui sont les moins aptes à les gérer vers ceux qui peuvent le faire.
Cela forme la base des principes de l’IS pour un ordre du jour régulateur. Ses objectifs sont :
-          assurer la sécurité et la sûreté des institutions financières individuelles et le système financier comme un tout,
-          protéger les consommateurs,
-          assurer l’accès à la finance pour tous,
-          maintenir la stabilité économique dans son ensemble.
L’IS appelle une Organisation Financière Mondiale pour établir des standards globaux et globaliser son exécution.
 
1.2     Le Sommet du G20 à Londres le 2 avril 2008 s’est accordé sur d’importantes réformes pour renforcer la régulation et superviser le secteur financier. L’établissement d’un Bureau de Stabilité Financière et sa coopération efficace avec le FMI et la Banque Mondiale pourraient être les premiers pas vers une charte pour l’Organisation de Finance Mondiale qu’appelle l’IS.

Toutes les institutions financières importantes, marchés et instruments pourraient faire l’objet d’un degré approprié de régulation. Un des mécanismes de l’Etat providence – la régulation – sera mis en œuvre à un niveau global comme régulation globale d’un Etat providence Global émergent. – comme le demande l’IS. A cet égard, l’Internationale Socialiste accueille la recommandation du Conseil Européen de l’UE de créer un Système Européen de Surveillance Financière, avec le but d’améliorer la qualité et la cohérence de la surveillance nationale, de renforcer la vigilance des groupes transfrontaliers et d’établir une régulation européenne unique pour toutes les entités financières de l’UE. Ce système pourrait être la base de la création d’un système similaire à un niveau mondial.
 
Toutes les institutions financières importantes, marchés et instruments devraient faire l’objet d’un degré approprié de régulation. La crise financière globale a montré le besoin pour un meilleur et un plus crédible système de surveillance et de régulation du système financier. Un des mécanismes de l’Etat Providence global émergent – comme le demande l’IS, sera mis en œuvre à un niveau global.
 
L’accord du G20 sur la distribution des ressources au travers d’institutions financières internationales ouvre un canal pour assurer que le capital continue à affluer vers les pays faiblement développés et les moins développés, afin de protéger leurs économies et soutenir la croissance mondiale. Quand elles prêtent ces nouvelles ressources, les institutions internationales peuvent éviter des erreurs faites sous les règles du Consensus de Washington. Les pays pauvres ont besoin de prêts concessionnels. Les engagements du G20 pour satisfaire les objectifs du Millénaire pour le développement, spécialement les engagements vers l’Afrique Subsaharienne, sont importants à cet égard.

L’IS souligne le besoin de faire des nouveaux investissements :
-          Dans l’éducation et autres moyens d’étendre le capital humain, avec des mesures comprenant des plans d’actions pour réduire le nombre d’enfants quittant l’école à un jeune âge et pour renforcer l’éducation professionnelle et l’universalité de l’accès à l’éducation des enfants en bas âge.
-          Des activités d’économies d’énergies à haut rendement.
 
1.3     Un accomplissement rapide est maintenant essentiel. Le prochain sommet du G20 en septembre 2009 doit faire d’autres pas pour l’assurer. Jusqu'à présent il y a un déficit de mise en œuvre en rapport aux accords conclus en octobre 2008 au sommet du G20 à Washington.
Une surveillance sûre est essentielle. Un Panel indépendant pour un Développement socio-économique devrait être établi, un panel analogue a prouvé qu’il était valable comme instrument dans la sphère du changement climatique. Le Bureau International du Travail joue un rôle crucial pour surveiller l’emploi.
L’IS accueille les Recommandations de la Commission d’Experts du Président de l’Assemblée Générale des Nations Unies sur la Réforme du Système Financier et Monétaire International.

Enlever la recommandation pour une introduction rapide d’un nouveau système de réserve global, qui pourrait être basé sur un rôle étendu pour des droits spéciaux pourrait être considérée avec d’autres propositions pour apporter une stabilité globale, une force économique et une équité globale.

Les Recommandations de la Commission d’Experts démontrent que les problèmes institutionnels peuvent 
être résolus en même temps que les nouvelles règles pour les marchés financiers globaux, particulièrement pour savoir comment le G20 est relié au système des Nations Unies.
 
1.4   L’accord du G20 sur la distribution des nouvelles ressources vers des Etats moins développés que le G20 constitue une étape vers l’organisation d’une participation globale et de responsabilité pour un développement économique global. Le G7 n’est plus capable de former une politique économique globale tout seul.

Néanmoins, le format du G20 exclut les Etats les plus pauvres. Un ordre mondial engagé pour la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, pour les droits civiques et politiques, ne peut pas fonctionner sans qu’il entrevoie une pleine participation de toutes les régions- et donc tous les citoyens – autour du monde.
 
2. La croissance globale et la Politique de l’Emploi
 
2.1   A la fin du mois de mai, l’ONU a revu ses prévisions pour la croissance économique mondiale à la baisse. Le Produit Mondial Brut (PMB) est prévu de baisser de 2.6 pour cent en 2009, comparé avec une croissance relativement lente de 2.1 pour cent en 2008 et une croissance annuelle moyenne de presque 4 pour cent pendant la période 2004-2007 avant la crise.

La croissance plus lente et les réductions du PMB qui ont suivi sont liées à la croissance du chômage. Les projections de l’ONU ont mis la croissance du chômage à plus de 50 millions dans les deux prochaines années. Le Bureau International du Travail n’exclut pas la possibilité que ce chiffre puisse être deux fois plus haut.

Une croissance économique plus haute et une stimulation de l’emploi et des salaires sont ainsi vitales pour les personnes dans chaque Etat autour du globe. A cet égard d’importantes différences peuvent être identifiées entre les diverses régions et Etats. Ces différences proviennent de disparités toujours horrifiantes dans les niveaux de développement, comme constaté par le PIB par personne. Par conséquent, plusieurs Etats ont des priorités qui diffèrent, des responsabilités qui diffèrent et des stratégies socio-économiques qui diffèrent.
 
2.2 Depuis septembre 2008, les Etats autour du monde ont fait de massifs sommes de fonds publics – 18 trillions ou presque 30 pour cent du PIB - – disponibles pour recapitaliser les banques, prendre part ou avoir pleine possession par les gouvernements dans les institutions financières mal en point et donner de plus amples garanties sur les dépôts bancaires. Plusieurs Etats ont aussi adopté des plans de stimulation fiscale – 2.6 trillions ou presque 4 pour cent du PIB – pour être dépensés dans la période 2009-2011. L’IS est d’accord avec l’ONU pour que ces efforts tombent au degré de stimulation de 2-3 pour cent du PIB, ce qui serait nécessaire pour compenser le déclin évalué dans l'ensemble de la demande globale.
 
2.3 Globalement, des actions concertées seront nécessaires. Dans ce contexte, il est important de noter que les régions et les Etats moins développés ont besoin de taux de croissance plus hauts, alors que les régions et Etats les plus développés avec des emplois insuffisants demandent une politique de l’emploi avec une concentration sur la redistribution du travail et les qualifications de la force de travail.
 
2.4 La plupart des Etats utilisent les prêts de financement pour stimuler la croissance économique. D’Etat en Etat il est nécessaire de considérer si les hauts niveaux de dettes impliquent sur le long terme des risques pour la stabilité économique et fiscale et le développement des prix. Sur le long terme, tous les Etats auront besoin de traiter ces questions, alors que sur le court terme les Etats individuels pourraient accroître leurs dépenses de stimulation.

De façon générale, les mesures pour stimuler la croissance peuvent et devraient être plus innovantes et plus écologiques. La croissance verte est la perspective du futur. Les Etats devraient investir dans les activités d’énergie à haut rendement ainsi que dans l’éducation.
 
2.5 Des mesures pour stimuler la croissance peuvent créer des emplois et ainsi réduire le chômage. Néanmoins cela doit être combiné avec une politique du marché durable du travail. Pour les Etats développés une politique du marché durable du travail signifie une plus équitable redistribution du travail et une concentration sur la qualification professionnelle ; pour les moins développés cela signifie transférer les emplois informels dans un marché du travail formel afin de créer un Etat basé sur des principes de solidarité sociale, qui peut donner une protection à long terme contre la pauvreté. La réforme du marché du travail ne devrait pas impliquer, sous n’importe quelle circonstance, une réduction des indemnités de licenciement au moment du renvoi.
 
L’Internationale Socialiste est engagée dans la lutte pour renforcer les réseaux de protection sociale de toutes ces personnes qui sont au chômage ou qui vivent dans des conditions de pauvreté.
 
2.6 Les individus sont affectés par la crise économique globale ; les Etats doivent agir. Les régions et Etats jouissent de degrés variables de succès dans leurs entreprises sur ce front. En évaluant la situation économique et la politique économique, un point de référence est combien de personnes sont affectées, soit positivement soit négativement. Ce point de référence correspond à l’idéal de la social-démocratie, à savoir que chacun doit jouir de chances égales de prospérité et de sécurité sociale.

Les taux de croissance plus hauts dans les Etats les moins développés contribuent à atteindre ce but. 4 500 millions de personnes vivent dans les dix Etats les plus peuplés et l’Union Européenne, faisant les deux tiers de la population de 6700 millions. En Chine et en Inde les chiffres de la population sont respectivement 1330 et 1140 millions, à eux deux 37% de la population mondiale. De plus hauts taux de croissance continus dans ces deux Etats – estimés pour 2009 à  des chiffres de 6 et 4.5% - peuvent faire une contribution considérable pour assurer que le développement global de ces pays, bénéficiant aux pauvres, n’aboutisse pas à un arrêt.
 
2.6.1 Depuis des années, l’Inde a accompli de la croissance en se concentrant sur une demande intérieure croissante parmi parfois ces très pauvres habitants. L’impact de la crise globale est prévu pour être moins sévère depuis que les exportations comptent pour une plus petite part dans le Produit Intérieur Brut, alors qu’il est attendu que la demande intérieure soit maintenue à un degré raisonnable.
 
2.6.2 Par contraste, les hauts taux de croissance de la Chine pendant les dernières décennies sont basés sur une promotion des exportations étendues. Les mesures sur la politique monétaire ont aussi été déployées, ce qui a contribué à un déséquilibre des marchés financiers. La baisse des exportations dues à la faible demande des Etats-Unis et de l’Europe a accru les niveaux de chômage en Chine et a exacerbé les problèmes sociaux. Cela servirait les intérêts du développement d’une économie sans crise globale si la Chine devait utiliser ses épargnes substantielles pour injecter des crédits dans la demande intérieure et pour améliorer ses systèmes de sécurité sociale. De même qu’aider l’économie globale à guérir, la stimulation fiscale massive de la Chine de 450 milliards de dollars US a contribué à ce processus de restructuration en se concentrant aussi sur les questions sociales.
 
2.6.3 Le premier aspect positif de ces taux de croissance peut être vu dans les impacts sur les personnes en Chine et en Inde, couplé avec la stimulation qu’une telle croissance donne à l’économie globale. La Chine et l’Inde doivent assumer plus de responsabilité pour ce développement économique global, plus d’Etats développés au Nord de l’Amérique et de l’Europe doivent le reconnaitre. Il sera seulement possible de stabiliser l’ordre financier global si la Chine participe à ces entreprises. Une approche constructive devrait être adaptée aux propositions de la Banque Centrale de Chine pour une nouvelle réserve de monnaies, cela est similaire aux Recommandations de la Commission des experts du Président de l’Assemblée Générale des Nations Unies. L’Internationale Socialiste est consciente des graves différences entre les systèmes politiques financiers en Inde et en Chine. L’Inde est la démocratie la plus peuplée du monde, un succès qui a été confirmé aux élections de mai 2009. Le système en Chine ne respecte pas les droits de l’homme dans le domaine des droits politiques et sociaux comme cela était envisagé dans les clauses du droit international. 

Le dialogue entre les représentants des Etats démocratiques et des représentants du système politique chinois doit aussi couvrir une responsabilité commune partagée pour le développement durable et pour les droits de l’homme dans un concept de sécurité humaine.
 
2.6.4 Les pronostics pour le développement économique dans les 8 Etats les plus peuplés et en Europe – 30% de la population mondiale – sont significativement plus pauvres que prévu pour la Chine et l’Inde.
L’Indonésie,  le Pakistan et le Bangladesh, voisins directs de l’Inde, sont classés 6e et 7e dans le classement de la population. Au Bangladesh le PIB s’accroitra de 3.5 pour cent. Le Pakistan attend une lente baisse de -1 pour cent ; il a reçu un nouveau crédit du FMI, ce qui stabilisera le développement économique.

Le Brésil se classe 5e en terme de taille de population. Le PIB devrait décroître de -1 pour cent, ce développement fait partie de la chute du PIB dans l’Amérique Latine et la Caraïbe de 1.9 pour cent. 

Le Mexique et l’Amérique Centrale devraient aussi être touchés durement, étant donné leur forte dépendance sur les exportations de biens manufacturés aux Etats Unis, et les versements de leurs citoyens travaillant aux Etats Unis. Le Mexique a reçu un nouveau crédit du FMI.

La Russie, le 8e Etat le plus peuplé du monde devrait voir une chute du PIB de 3 pour cent, la dure détérioration de la Russie est connectée avec la Communauté des Etats Indépendants et est affectée par la chute des biens et des matières premières, spécialement le pétrole et les métaux. La Russie a introduit une stimulation d’un montant de près de 10 pour cent de son PIB.

Pour le Nigeria, qui se classe 9e en terme de population, la chute du PIB est prévue d’être de -0.5 pour cent, la contraction économique du Nigeria contribue à baisser le PIB de tous les Etats dans l’Afrique subsaharienne de -0.1 pour cent.

Le Japon, le 10e Etat le plus peuple du monde, devrait voir une rapide chute du PIB de -7.1 pour cent, son économie chutant dans une profonde récession. La crise sévère de la demande globale, particulièrement pour l’automobile, a conduit à la chute des exportations japonaises. Une série de stimulations fiscales avec une dépense additionnelle totale de 5 pour cent du PIB a été adoptée.

D’autres Etats d’Asie aussi devraient voir une baisse de leurs PIB, Singapore 9,5, Hong Kong 6.5.
Il y a aussi des inquiétudes sur les développements au Moyen Orient, mais il est attendu seulement une légère baisse de la croissance pour 2009. Leurs économies devraient passer des contrats à 0.5 pour cent.
 
3. Le Commerce mondial
 
3.1 Le volume du commerce mondial a aussi chuté ; pour 2009 il est attendu -11.1 pour cent pour le commerce mondial, après une lente baisse de 2.4% en 2008, mais avant la crise, la croissance moyenne annuelle pendant la période 2004-2007 était de 7.8 pour cent. La chute actuelle est le plus grand déclin année par année depuis les années 1930. Les mesures protectionnistes qui ont été adoptées par les Etats les plus développés constituent le plus grand danger, réduisant davantage les opportunités d’exportations pour les pays les moins développés. Certaines des stimulations qui ont été adoptées impliquent des pratiques commerciales injustes en donnant des subsides et incitations à des firmes intérieures. Cela restreint la guérison des Etats les moins développés, qui n’ont pas de ressources pour mettre en œuvre des mesures fiscales de stimulation et pour donner du soutien à leurs industries domestiques.
 
3.2 L’IS accueille l’engagement du sommet du G20 de refréner l’avènement de nouvelles barrières à l’investissement ou au commerce dans les biens et les services, imposant de nouvelles restrictions aux exportations, ou mettant en œuvre des mesures incompatibles avec l’OMC pour stimuler les exportations. Néanmoins, l’IS presse les Etats membres à se prononcer sur la mise en œuvre de ses engagements.
L’IS appelle pour que les Etats les moins développés soient offerts un plus grand accès aux marchés dans les Etats les plus développés. Le cycle de Doha de l’OMC doit s’achever par un cycle de développement réel et ainsi contribuer à une politique globale coordonnée. Le principe directeur doit être le commerce équitable. La création d’un Fonds Mondial pour les ressources naturelles devrait être considérée.
 
L’UE révise actuellement les Directives pour les réserves de pétrole et espère présenter dans un futur prochain les Directives sur la sécurité des approvisionnements en gaz. L’IS croit dans le besoin d’étendre ces initiatives au niveau global.
 
3. Politique globale sur les matières premières
 
3.1 Le prix de beaucoup de matières premières a chuté pendant la crise. Cela pourrait avoir des avantages pour les consommateurs, particulièrement dans les Etats les plus développés, mais chaque événement à des désavantages pour les producteurs, comme cela peut être vu pour la Communauté des Etats Indépendants, en Amérique du Sud et dans le Moyen Orient. Cela est particulièrement problématique si les Etats producteurs tombent dans les catégories des Etats les moins développés.
 
3.2 Dans plusieurs cas, il y a des liens entre la spéculation sur les marchés financiers et la spéculation sur le marché des matières premières. Des mesures pour contenir cette tendance devraient être incorporées quand des nouvelles règles pour un ordre économique global viable seront adoptées, particulièrement dans le cas des Etats les moins développés. Une option pourrait être un fonds global pour réguler les marchés des matières premières, aidant à rehausser le développement dans les pays en question et augmenter l’équité dans la distribution globale. La création d’un Fonds Mondial pour les matières premières devrait être considérée.
 
L’UE révise actuellement les directives pour les réserves de pétrole et pense présenter dans le proche futur des directives sur la sécurité de l’approvisionnement en gaz. Nous croyons dans le besoin d’étendre ces initiatives à un niveau global.
 
3.3 L’achat de terres arables dans les Etats les moins développés par des Etats plus développés est inquiétant. Cela ne peut qu’exacerber une distribution inéquitable des ressources alimentaires. Il y a un besoin de règles globales pour assurer que donner de la nourriture aux personnes dans les régions ayant des cultures soit une priorité du commerce des produits de l’agriculture.
 
4. La politique globale environnementale
 
4.1 L’Humanité regarde avec inquiétude et espoir la Conférence sur le climat de Copenhague en décembre 2009. A son Congrès d’Athènes en juillet 2008, l’Internationale Socialiste a déclaré l’adoption d’une cible de 2 degrés Celsius comme pierre angulaire pour un accord complet, qui, on l’espère, sera sécurisé à Copenhague en 2009. Dans les 10 à 15 prochaines années, les émissions globales de gaz à effet de serre devront être réduites vers une cible de 2 degrés Celsius.
 
Le développement économique comprend une dimension économique, sociale et environnementale. A côté des objectifs de mise en œuvre de réduction des températures globales de 2 degrés Celsius, l’Internationale Socialiste soutient sa mise en œuvre dans des pays où nous sommes aux gouvernements et qui font la promotion de l’utilisation des énergies renouvelables, la rénovation et l’isolation des bâtiments, les réseaux de distribution d’énergie, l’efficacité du transport des personnes et des biens, le recyclage, la reconversion des industries polluantes, les services de gestion de l’environnement, la gestion des forêts et une utilisation plus rationnelle des ressources en eau.
 
Les conférences préparatoires des 17 « Etats Industriels et Emergents » à Washington les 27-28 avril 2009 et de Bonn en juin 2009 n’ont pas rendu justice à cet objectif. Le premier projet du Traité de Kyoto II, présenté à Bonn, est insuffisant. Les Etats les plus développés ont la responsabilité principale pour satisfaire ces cibles, car leurs émissions de gaz à effet de serre par personne sont plus élevées que dans toutes les autres régions. Le Sommet du G8 en juillet 2009 en Italie doit s’accorder sur des conditions préalables décisives sur les résultats de la Conférence de Copenhague. Tous les pays développés doivent contribuer au financement de la lutte contre le changement climatique dans les pays en développement, sur la base d’une contribution spécifique, complète et universelle.
 
L’IS insiste sur l’importance de la reconnaissance et de l’engagement des principes fondamentaux de cette contribution, capacité de paiement et responsabilités des émissions. Elle reconnait lʹampleur des efforts nécessaires et la contribution de l΄assistance internationale, au travers de subsides raisonnables et la mise en œuvre de structures légales qui permettent la réduction et des mesures d΄adaptations de devenir une réalité, spécialement dans les pays les moins développés.
 
4.2 Les initiatives du Président Obama dans la politique de l’environnement sont encourageantes ; elles méritent d’être soutenues par tous les Etats, même s’il y a un degré de résistance aux Etats-Unis. Agir pour contrer les menaces à l’environnement, partout ou elles se passent, ne signifie pas s’immiscer dans les affaires intérieures des Etats, et cela vaut aussi pour les Etats-Unis.
 
4.3 Le besoin de prendre plus d’initiatives d’approches dans les mesures pour stimuler l’économie est d’abord en lien avec les biens environnementaux. Dans la crise économique globale ce type de mesure peut aider à accélérer la croissance et ainsi répondre à toutes les dimensions de la durabilité.
 
5. La politique sociale globale
 
Dans la crise économique globale, la politique globale sociale doit se concentrer sur deux stratégies :
-          Sur les objectifs du Millénaire pour le développement, la réduction de la pauvreté et la lutte contre la faim.
-          Sur la transformation du travail du secteur du travail informel dans le marché du travail formel.
La crise met en péril les accomplissements des objectifs du Millénaire pour le développement. 100 millions de personnes au moins pourraient demeurer pauvres ou tomber dans la pauvreté.
 
Aujourd’hui plus que jamais, il est nécessaire que les pays donateurs gardent et accroissent leurs engagements d΄aide au développement et que, dans aucune circonstance, ils prennent pour excuse l΄extension de la crise économique internationale pour la réduire. Il est nécessaire que, sans délai, l΄objectif accepté des nations donatrices de contribuer à 0.7 du PNB dʹici à 2015 soit atteint.
 
Des fonds additionnels pour les Etats les moins développés devraient aussi être concentrés sur les objectifs du Millénaire pour le développement.
 
Dans la crise globale de l’emploi, les travailleurs vivent toujours dans des conditions encore plus difficiles que les chômeurs dans les Etats dont ils sont citoyens car ils manquent du soutien de leurs familles. Pour cette raison, l’IS est inquiète des conséquences de l’immigration circulaire. Elle soutient les plans de retour volontaire, ainsi que les droits de ces citoyens à la protection sociale avec une égalité des chances.
 
6. Maintenir la paix dans la crise économique globale
 
Des observateurs engagés et concernés constatent que le problème du nombre de conflits croissants ainsi que les menaces sur la paix ont des conséquences sur la crise économique globale. Le danger grandira si la prospérité n’augmente pas. Cela ne doit pas être le cas. Les Etats autour du monde peuvent constater leur mutuelle dépendance plus que jamais, même avec leurs divisions culturelles. Le soutien des riches, particulièrement en Europe et en Amérique du Nord peut contribuer à surmonter les préjudices culturels et les causes de conflit parmi les pauvres notamment.

L’initiative du Président Obama de condamner les armes nucléaires autour du monde est particulièrement significative. Cela peut aussi contribuer à réduire les dépenses militaires. L’argent libéré par cela pourrait être disponible aux Etats les moins développés – avec le double but de renforcer leur développement et non l’achat des armes.