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Presidium

Des leaders de l’Internationale Socialiste réitèrent les engagements aux OMD lors de la réunion annuelle à New York

20 septembre 2010

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Latifa Perry

 
Le 20 septembre l’Internationale Socialiste a tenu sa réunion annuelle du Présidium avec la participation de chefs d’Etat et de gouvernement au Siège des Nations Unies. Liée aux Sommet sur les Objectifs du Millénaire pour le développement, les discussions étaient axées sur la contribution du mouvement social-démocrate pour réaliser les OMD, sur les enjeux actuels en matière d’économie mondiale, sur la situation au Moyen-Orient et sur les perspectives pour la prochaine réunion COP16 à Cancún ainsi que sur les négociations en cours pour la paix au Moyen-Orient.
 
Les membres du Présidium de l’IS ont inclus le Président de l’Internationale Socialiste et Premier ministre grec Georges Papandréou, le Secrétaire général de l’IS Luis Ayala ; et les Vice-présidents de l’IS, Michelle Bachelet, récemment nommée Secrétaire générale adjointe de  l'ONU pour l’ONU femmes ; Victor Benoît, leader du Parti Fusion des sociaux-démocrates haïtiens ; Nouzha Chekrouni, de l’Union socialiste des forces populaires, USFP, Maroc, Massimo D’Alema du Parti démocrate, PD, Italie ; Alfred Gusenbauer du Parti social-démocrate autrichien, SPÖ ; Eero Heinäluoma, du Parti social-démocrate, SDP, Finlande ; Chantal Kambiwa du Front social-démocrate, SDF, Cameroun ; Beatriz Paredes, Présidente du Parti institutionnel révolutionnaire, PRI, Mexique ; Julião Mateus Paulo, Secrétaire général du MPLA, Angola ; Pia Locatelli, Présidente de l’IS des Femmes ; Martín Torrijos, Président du Comité pour l’Amérique latine et la Caraïbe ; et Adrian Severin, Vice-président du Groupe de l’Alliance progressiste des socialistes et des démocrates au Parlement européen.
 
Parmi les membres d’Etat et de gouvernement participant à la réunion se trouvaient Alvaro Colom, Président du Guatemala ; Tarja Halonen, Présidente de Finlande ; Boris Tadić, Président de Serbie ; Jalal Talabani, Président d’Irak et Vice-président de l’IS ; et Sukhbaataryn Batbold Premier ministre de Mongolie. D’autres officiels représentant leur gouvernement incluaient Igor Luksic, Premier ministre adjoint du Monténégro; José Brito, Ministre des Affaires étrangères du Cap Vert ; René Castro, Ministre des Affaires étrangères et Laura Alfaro, Ministre du planning national et de la politique économique du Costa Rica ; Kamel Morjane, Ministre des Affaires étrangères de Tunisie ; Alhaji Muhammad Mumuni, Ministre des Affaires étrangères du Ghana ; Makhdoom Shah Mahmood Qureshi, Ministre desAffaires étrangères du Pakistan ; Abraham Iyambo, Ministre de l’Education de Namibie et Nabil Shaath, représentant Mahmoud Abbas, président de l’Autorité palestinienne. Vuk Jeremic, Ministre des Affaires étrangères de Serbie et Haroldo Rodas, Ministre des Affaires étrangères du Guatemala, accompagnant leur président respectif, étaient aussi présents.
 
Lors de l’ouverture de la réunion, Luis Ayala a noté que c’était la troisième année que ce type de rassemblement avait lieu et a souligné l’engagement de l’Internationale concernant le travail des Nations Unies. Axant la discussion sur le Sommet des OMD de cette année, il a réitéré la détermination de l’Internationale de poursuivre tous les efforts imaginables pour la réalisation de ces objectifs. Il a fait remarquer que l’éradication de la pauvreté, de la faim, des maladies, de l’exclusion, de la dégradation environnementale et de l’analphabétisme, la promotion de l’égalité des chances et la garantie des droits fondamentaux sont les moteurs dans la promotion des OMD et sont au cœur de notre identité et de notre vision en tant que mouvement mondial. Ces moteurs sont aussi des indicateurs pour la réalisation de nos valeurs et principes inhérents depuis toujours à notre mouvement.
 
Dans ses remarques introductives Georges Papandréou a réfléchi sur l’impact de la crise financière sur les progrès vers la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement en insistant sur le rôle que le mouvement social-démocrate doit jouer pour assurer que ce thème reste une priorité pour l’ensemble des gouvernements malgré la contrainte des coupes budgétaires. Le Président de l’IS a aussi évoqué le besoin de garantir que ce qu’il restera de la crise financière ne se réduise pas à des promesses non tenues envers les pays en développement, ou l’abandon de l’action collective sur le changement climatique dû aux contraintes financières auxquelles font actuellement face les pays développés ainsi que les pays en développement. L’introduction d’une taxe sur les transactions financières, une taxe carbone et d’obligations vertes (« green bonds ») pourraient être un début pour rendre la mondialisation plus humaine, pour contrecarrer les politiques de la peur qui dominaient jusqu’à présent et qui mèneraient uniquement à plus de conflit et non à plus de prospérité.
 
Lors du débat sur la réalisation des OMD des réflexions ont été faites quant aux processus s’appliquant actuellement à ces objectifs et quant à la manière dont on pourrait permettre une meilleure écoute à ceux qui sont le plus en danger d’être oubliés. Il a été évoqué que les OMD doivent être envisagés comme un tout qu’il faut promouvoir en entier et non individuellement. Tandis que des progrès ont été réalisés dans certains domaines, dans d’autres il n’y a eu que très peu ou pas de pas en avant. A ce propos, l’ancienne Présidente chilienne récemment nommée chef de l’ONU Femmes, Michelle Bachelet, a lancé un appel pour s’engager davantage dans les objectifs relatifs aux femmes et à l’égalité des genres.
 
L’inégal progrès concernant les OMD a été souligné par les participants d’Afrique, où l’on peut noter de fortes disparités. Il a tout de même été souligné que cette situation n’était pas une raison pour abandonner les tentatives de réaliser les objectifs d’ici 2015, mais devrait plutôt interpeller les gouvernements du monde entier pour redoubler leurs efforts.
 
L’assemblée a manifesté une attention particulière pour la situation actuelle de préoccupation humanitaire au Pakistan sur laquelle le Ministre des affaires étrangères Qureshi a fait un rapport décrivant la nature destructrice du raz de marée qui a détruit 21% des cultures agricoles, touché vingt millions de personnes et qui a laissé sous l’eau une surface équivalent au Royaume-Uni ou à l’Italie. Il a lancé un appel envers les pays développés de renforcer l’aide aux économies en développement telles que le Pakistan en rendant accessible leur marché et en levant les restrictions au commerce qui représentent une barrière considérable à la croissance et à la lutte contre la pauvreté.
 
Les discussions ont été fortement empreintes de la vision que quelconque action vers la réalisation des OMD ne serait entièrement couronnée de succès qu’à condition qu’elle se fasse en concordance avec des initiatives sur le commerce, l’environnement, les femmes et la résolution des conflits, entre autres, et que l’aide à elle seule ne pourrait résoudre les problèmes du monde en développement. Concernant l’aide provenant de l’étranger, il a été noté que les nations développées faisaient défaut pour atteindre les buts en termes de dépenses, une tendance maintenue pendant le déclin économique mondial mais, même en période de croissance, les dépenses se sont trouvées en-dessous du quota promis.
 
L’état de l’économie mondiale ainsi que la gestion du rétablissement et l’impact de ceux-ci sur la réalisation des OMD se sont traduits par des inquiétudes dont ont fait part de nombreux participants. L’Internationale a réaffirmé le besoin de persévérer dans les efforts pour revenir à une croissance durable, inspirée par la vision du réel développement humain et économique dans le cadre d’une nouvelle architecture financière mondiale. Cela mènerait à un système financier qui agirait aussi dans l’intérêt du monde en développement et cela pourrait également permettre d’empêcher les institutions financières qui ont contribué à la récession de mettre en danger, une fois encore, la subsistance des citoyens dans le monde entier. L’idée d’une taxe mondiale sur les transactions financières pour mettre à disposition des moyens si nécessaires pour des projets de développement a été évoquée derechef comme cela avait été le cas lors de la réunion du Conseil de l’Internationale Socialiste et la Commission de l’IS sur les Questions Financières Mondiales qui s’est tenue à Poros en Grèce. La réalisation d’une telle initiative nécessiterait une action coordonnée et qui doit encore émerger des réunions des leaders du G20.
 
Parmi les rapports sur les situations nationales soulignées, ont été mentionnées avec inquiétude la détresse du peuple haïtien qui ne s’est pas remis de la dévastation dont il a été atteint conséquemment au tremblement de terre de janvier, ainsi que la reconstruction de grande envergure non encore entreprise en raison de la carence des moyens.
 
Les perspectives de paix au Moyen-Orient suite aux négociations relancées par le Président Obama à Washington entre Israéliens et Palestiniens ont aussi été discutées. L’assemblée a bénéficié d’un bref exposé des actuels pourparlers par le haut représentant palestinien Nabil Shaath, sur le progrès réalisé jusqu’à présent et sur les perspectives d’une paix durable pour laquelle l’Internationale s’est investie depuis de nombreuses années. A aussi été évoqué l’aspect salutaire de la possibilité d’une implication plus importante de la communauté internationale dans le processus de paix.
 
La relation entre la résolution du conflit et le développement a aussi été évoquée par le président Talabani qui a expliqué que la stabilité accrue en Irak avait mené à un regain de son rôle et de son influence dans le monde arabe. Il a aussi souligné l’importance de la démocratie dans la lutte contre le terrorisme saluant les récentes élections libres comme étape importante allant dans cette direction. Le président Tadić, qui a prononcé son engagement pour la résolution de conflits régionaux et une meilleure coopération multilatérale, a évoqué les efforts de la Serbie de renforcer et d’accroître les relations avec d’autres pays dans la région et au-delà.
 
Les conséquences négatives de la défaillance des leaders mondiaux à réaliser un accord juridiquement contraignant à la réunion du COP15 à Copenhague ont été pointées du doigt par les personnes déjà affectées et souffrantes des conséquences des effets du changement climatique. Pour de nombreux pays en développement des conditions météorologiques extrêmes, la désertification et la perte de surfaces cultivables sont une réalité qui empêche le progrès concernant les objectifs de développement, comme l’ont noté le Président Colom du Guatemala et le Premier ministre Batbold de Mongolie. De plus, là où les fonds sont limités et où on fait face à des urgences du changement climatique, les ressources qui devaient être dédiées à des programmes de santé et d’éducation sont souvent détournées pour répondre aux besoins immédiats afin de s’atteler à de telles urgences.
 
Tout au long de la rencontre, les interventions étaient teintées du sentiment que les OMD sont interdépendants avec tous les autres sujets débattus lors de cette réunion, une idée qui a été évoquée par la Présidente Halonen lorsqu’elle exposa les différentes dimensions des OMD, incluant des facteurs économique, environnemental et social. Une taxe sur les transactions financières, tel qu’il a été proposé par l’IS dans sa proposition sur l’économie mondiale adoptée lors de la dernière réunion du Conseil, permettrait non seulement de provoquer une réticence pour la spéculation et une prise de risque excessive mais aussi de créer un fonds qui pourrait être utilisé pour augmenter l’aide aux pays en développement et de donner un nouvel élan à la lutte contre le changement climatique. Si le changement climatique n’est pas contrôlé et contrecarré, cela empêcherait le progrès en matière d’OMD eu égard particulièrement au fait que la vaste majorité de ceux qui sont confronté à de sérieux risques suite aux conséquences du changement climatique se trouvent précisément dans les pays en voie de développement qui n’ont contribué à ces causes que de manière minime tout en en supportant la totalité de l’impact. De même, alors que des situations conflictuelles apparaissent lorsque la démocratie est menacée ou inefficace, les personnes qui devraient bénéficier des OMD ne reçoivent que peu d’attention en ce qui concerne leurs besoins vitaux. La paix entre Israël et la Palestine par exemple pourrait représenter un catalyseur pour le développement à Gaza et de la Cisjordanie et pour la résolution de conflits dans l’ensemble du Moyen-Orient.
 
Lors de la clôture de la réunion, le Secrétaire général a exposé des grandes lignes des activités futures de l’Internationale ainsi que des Commissions responsables en la matière en relation avec la réunion du COP16 à Cancún et du G20 à Séoul plus tard dans l’année, ainsi que des réunions des Comités régionaux et thématiques et la préparation du prochain Conseil de l’IS qui se tiendra à Paris les 15 à 16 novembre. Le Présidium est convenu que l’ordre du jour du Conseil comportera des discussions sur l’économie mondiale, le changement climatique et la résolution des conflits. En clôturant la rencontre, le Président de l’Internationale Socialiste, Georges Papandréou a noté que le but des OMD était de donner plus de droits aux individus dans le monde et a réitéré le besoin de concevoir leur réalisation avec optimisme, en combattant l’intérêt personnel, le nationalisme et les politiques basées sur la peur. Il a clôturé les débats en remerciant les participants pour leurs contributions et en exprimant son désir de les rassembler à nouveau lors de la prochaine réunion annuelle du Présidium de l’IS et des chefs d’Etat et de gouvernement en 2011.