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Conseil

CONSEIL de PARIS : économie mondiale - changement climatique - résolution des conflits

15-16 novembre 2010

 

DECLARATION


SURMONTER LES CONFLITS: RENFORCER LA DEMOCRATIE ET LA SECURITE


Original: anglais


Réuni à Paris le 15 et 16 novembre, le Conseil de l’Internationale Socialiste a porté son attention sur le renforcement et la défense de la démocratie dans le monde.

Pour des élections libres et justes

Tenant compte des défis et opportunités présentés à nos partis membres par les nombreuses élections ayant lieu en Afrique, le Conseil a réaffirmé sa solidarité et son plein soutien aux leaders des partis membres de l’IS, souvent engagés dans des processus d’élections très difficiles et délicats, en particulier en Côte d’Ivoire, Guinée, Niger et en République Centrafricaine.

Nous sommes grandement encouragés par le déroulement paisible du premier tour des élections présidentielles en Côte d’Ivoire, où l’IS a envoyé une mission d’observation électorale, et croyons fortement que le clair engagement du peuple de la Côte d’Ivoire pour le processus démocratique pourrait être un catalyseur pour l’avancée de la démocratie dans la région.

Nous applaudissons les citoyens de la Guinée pour leur patience et persévérance face aux longs délais à l’avance du deuxième tour des élections présidentielles et louons la manière paisible dans laquelle les élections se sont déroulées le 7 novembre. Nous appelons également à un comportement calme et responsable par tous les partis après la publication des résultats provisoires qui ont déclaré la victoire d’Alpha Condé, candidat de notre parti membre, le RPG.

Nous portons un soutien absolu à la restauration de la démocratie au Niger suivant l’adoption de la constitution de la 7ème République, le 31 octobre, et sommes impatients de voir le peuple nigérien exprimer leur volonté politique lors des prochaines élections présidentielles dans lesquelles le leader de notre parti membre dans ce pays, le PNDS-Tarayya, est un candidat.

Nous appelons aux autorités de la République Centrafricaine, où les conditions nécessaires pour un processus électoral transparent sont loin d’être présents, de respecter le code électoral de ce pays pendant et à l’approche des élections présidentielles du 23 janvier 2011.

Des élections sont prévues dans le courant de l’année prochaine au Cameroun, au Mali et au Sénégal. Dans tous ces cas, nous appelons la communauté africaine et internationale à rester engagée et de soutenir la démocratie, se rappelant que les élections corrompues dans le passé sont responsables de la perte de la confiance publique dans le processus politique.

Dans ces pays, la démocratie a la possibilité de changer la vie des gens pour le meilleur. Une démocratie réelle incorpore les principes de représentation, de dialogue et compromis, et en Afrique nous pouvons voir des élections historiques au sens propre, qui ont le pouvoir de transformer les nations et de faire de la menace d’un régime militaire, d’une dictature et de l’oppression politique une chose du passé. Afin d’éviter le système de violence après les élections qui est un rituel beaucoup trop familier en Afrique, nous exigeons des gouvernements dans ces pays à garantir les droits de leurs citoyens à des élections libres, justes et transparentes et d’assurer les mêmes conditions pour tous les partis dans le processus électoral.

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Dans d’autres parties du monde des élections ont également eu lieu. Au Venezuela, nous sommes encouragés par la tenue récente des élections parlementaires, pour lesquelles l’IS était présente en capacité d’observateur. Bien que la majorité présidentielle au parlement reste en place, cela ne s’est pas reflété dans leur part du vote de la population, un fait qui souligne que la réforme est nécessaire pour assurer une juste représentation. Nous sommes également inquiets par des rapports que quelques citoyens qui ont été élus au parlement pendant qu’ils étaient détenus restent emprisonnés, et nous appelons à ce que leurs droits légaux, politiques et civils soient respectés.

Nous considérons comme inacceptable les déclarations récentes d’un haut officier des Forces armées, Général Rangel Silva, Chef de commande stratégique, dans lesquelles il exprime sa solidarité avec le Président de la République à la télévision nationale, disant que « les Forces armées du Venezuela n’accepteront pas un résultat électoral qui donne la victoire aux forces de l’opposition ».

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Décembre verra les élections présidentielles en Belarus et nous suivrons de près la situation dans ce pays, où la répression inacceptable des opposants politiques reste un phénomène courant. Les droits politiques et civils vont de pair et le régime actuel a sérieusement affaibli ces deux droits. Le Conseil réitère son soutien du Parti social démocrate de toute la nation ‘AZAT’ dans son effort de se faire réenregistrer auprès des autorités en question et au parti membre de l’IS, Ata Meken, au Kirghizistan qui a contribué activement au développement des institutions démocratiques dans ce pays et qui a récemment gagné la représentation au parlement.

Pour une démocratie plus forte

Nous sommes heureux de la libération de Aung San Suu Kyi, Présidente Honoraire de l’IS, et espérons que ceci sera un moment décisif pour la démocratie en Birmanie, bien que nous rejetions complètement le résultat des élections illégitimes tenues le 7 novembre, durant lesquelles les partis de l’opposition ont été persécutés et le peuple de Birmanie a été privé, une fois de plus, de l’opportunité d’exprimer leur volonté politique.

Une nouvelle phase dans l’histoire politique de la Birmanie peut et doit être ouverte maintenant. Afin que ceci ait lieu, il est essentiel que la communauté internationale se mobilise afin de libérer tous les prisonniers politiques et de mettre une fin au harcèlement et à l’oppression des communautés ethniques.

Le plus important est, qu’un dialogue vrai et sincère soit initié entre toutes les couches de la société birmanienne, les autorités au pouvoir, l’opposition démocratique et les communautés ethniques, afin d’atteindre une réconciliation nationale et la transition vers la démocratie.

L’IS et tous ses membres affirment leur solidarité et leur soutien inébranlable à tous ceux qui luttent pour garantir la liberté, la démocratie et le progrès en Birmanie.

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En Iran, nous pouvons voir les conséquences d’un régime puissant, non démocratique et ses effets sur la stabilité régionale. Nous exprimons nos inquiétudes particulièrement en ce qui concerne les droits humains dans ce pays et demandons la libération de tous les prisonniers politiques et à la fin de la discrimination et l’oppression des groupes ethniques. Nous restons engagés à notre objectif d’un monde sans armes nucléaires, et le développement de la force nucléaire de l’Iran est un sujet de grande inquiétude pour notre organisation et la communauté internationale en général.

Pour la résolution des conflits

L’Internationale Socialiste a maintenu un engagement tout au long de son existence pour la résolution des conflits par le dialogue et la négociation, et il y a beaucoup de cas, où cette approche est nécessaire pour apporter des solutions à des conflits de longue date.

Grandement encouragés par les réunions tenues cette année à Erevan et Baku par notre Internationale, où des représentants Arméniens et Azerbaidjanais de nos partis membres ont été capables de s’engager dans un dialogue sans précédence sur leurs différences et visions sur comment trouver une solution à la question de Nagorno-Karabakh, le Conseil élargit sa reconnaissance à nos partis membres et aux gouvernements d’Azerbaïdjan et d’Arménie d’avoir accueilli les délégués des partis membres de l’IS de l’autre pays, et voyons ceci comme un pas extrêmement positif. Nous pouvons voir maintenant une opportunité et le besoin d’utiliser ces fondations qui ont été établies, pour mettre en place un dialogue et la confiance, à la fois au sein de notre Internationale, et sur la scène politique de ces pays.

Il est crucial d’avancer dans la résolution du conflit de Nagorno-Karabakh entre les deux pays afin d’assurer la paix et stabilité dans la région. L’Internationale Socialiste qui a lancé son initiative pour la paix, va persévérer et continuer ses efforts pour avancer sur:

a) la formalisation du statut de Nagorno-Karabakh et un statut final pour la région acceptable pour tous;

b) l’établissement des droits des personnes déplacées des deux côtés;

c) le respect de l’accord de 1994 du cessez-le-feu et de se s’abstenir de toute violation du cessez-le-feu, y inclus les tirs de snipers;

d) l’atteinte d’un accord mutuel proportionné, des concessions égales et concertées pour aborder les questions majeures du conflit à travers la volonté politique des parties engagées dans le conflit;

La communauté internationale doit être impliquée activement dans la résolution de ce conflit, travaillant avec l’Arménie et l’Azerbaïdjan pour encourager une solution pacifique.

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Le Conseil réitère sa déclaration sur le Moyen Orient, approuvée avec acclamations lors de sa réunion précédente à New York, et notre organisation continuera d’œuvrer avec tous les partis de la région dans les mois à venir pour avancer dans la recherche de la paix.

Nous reconnaissons les crises actuelles, sécuritaires et politiques au Yémen, et soutenons la continuation d’un dialogue exhaustif entre les autorités et les partis de l’opposition pour surmonter les défis énormes auxquels ils font face.

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La démocratie n’est pas simplement une fin en elle-même, mais est un moyen pour résoudre les conflits et améliorer la vie des citoyens. A travers une démocratie forte, des institutions efficaces et des politiques sociales équitables, les problèmes auxquels nos sociétés font face peuvent être résolus et la vie améliorée. En tant qu’Internationale Socialiste, une fois de plus, nous élevons notre voie, pour appeler à la défense et à la promotion de la démocratie à travers le monde. Nous pouvons atteindre la justice uniquement par des élections libres et justes et une représentation démocratique. Uniquement par le dialogue nous pouvons construire la compréhension. Uniquement par la démocratie nous pouvons surmonter les conflits.