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Comité de l'IS pour l'Amérique latine et les Caraïbes

«Energie, développement et intégration» et «Compétitivité et équité» au centre de la réunion régionale à Bucaramanga, Colombie

30-31 mai 2011

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Andrés Felipe Valenzuela Parra

A Bucaramanga, capitale du Département de Santander en Colombie, dont le gouvernement est dirigé par Horacio Serpa, le Comité pour l’Amérique latine et la Caraïbe de l’IS a tenu sa réunion la plus récente les 30-31 mai 2011. Elle a été accueillie par le Parti libéral colombien (PLC), dont la délégation était conduite par le président du parti Rafael Pardo et comprenait un Vice-président de l’Internationale Socialiste Alfonso Gomez et le maire libéral  de Bucaramanga, Francisco Vargas.

Lors de la session inaugurale plus de cinq cent personnes ont applaudi avec enthousiasme les discours et l’hommage rendu par Martín Torríjos, président du Comité et Luis Ayala, Secrétaire général de l’IS, à Horacio Serpa, gouverneur de Santander, ancien Vice-président de l’IS et leader important doté d’une expérience considérable dans la famille politique social-démocratique.

Pendant les deux jours de travail, plus de 60 délégués (liste des participants) de 25 partis membres et organisations se sont penchés sur les thèmes principaux de l’ordre du jour, « Energie, développement et intégration » et plus tard « Compétitivité et équité ». Pendant le deuxième jour de travail, les membres du Comité ont eu l’occasion d’entendre des rapports nationaux sur les derniers développements dans des pays d’Amérique latine et de la Caraïbe.

Dans les débats sur le premier thème, le rôle central de l’énergie dans le processus de développement des pays de la région a été souligné. L’énergie nucléaire représentant moins de 15% de la consommation d’énergie électrique totale, même avant les réticences renouvelées suite au désastre de Fukushima vues ses dernières semaines, et  les énergies non conventionnelles et renouvelables formant une part encore plus petite de l’approvisionnement électrique mondial, les combustibles fossiles, charbon, gaz et pétrole, continueront de représenter la majorité du bouquet énergétique. Ce fait, il a été dit, devait mener à la continuation d’une réflexion approfondie de l’Internationale sur la question comment la croissance économique et le développement peuvent être réconciliés avec la lutte contre le changement climatique et la réduction d’émissions. Une attention particulière a été attirée sur le fait que plus d’un milliard et demi de gens au monde vivent dans la pauvreté extrême et qu’ils ne pouvaient aspirer à de meilleures conditions de vie qu’à condition que nous ayons la capacité et les renseignements pour chercher des combinaisons adéquates pour « motoriser le développement ».

Il a été souligné que la région est une partie de la planète exceptionnellement riche en énergies propres et renouvelables, particulièrement le soleil, ainsi que l’importance d’encourager l’échange d’expériences positives, de prototypes et de coopération scientifique et technologique au niveau des énergies renouvelables, attestant la grande importance que jouera l’éducation et la formation de nouvelles générations conscientes de ces défis.

La région dans son ensemble avait un surplus de ressources fossiles, cependant, l’option de technologies renouvelables devait être encouragée par respect pour l’environnement d’un côté et le manque d’homogénéité dans la disponibilité de ressources fossiles de l’autre. Il a été souligné que les  déficiences énergétiques intra-régionales elles-mêmes justifiaient précisément le progrès vers un plan régional d’intégration d’énergie.

Les représentants des partis social-démocratiques participant à la réunion sont convenus que les forces progressistes politiques doivent continuer d’être les traducteurs des revendications sociales grandissantes pour le développement associées au respect pour l’environnement en Amérique latine et la Caraïbe. Quelques participants ont mis en avant l’idée « d’énergie solidaire » pour la région, un concept qui englobe les coûts énergétiques, la sécurité de l’approvisionnement, l’intégration énergétique et le respect pour l’environnement.

Une autre question parmi celles discutées portait sur la question de souveraineté énergétique, en particulier à la lumière des processus d’intégration et d’ouverture aux investissements étrangers. La question de production d’énergie à partir de cultures vivrières a également été abordée. Tenant compte du débat éthique sur l’opportunité de produire de l’énergie à partir de nourriture dans un monde où une bonne partie de la population souffre toujours de faim chaque jour, la question a été posée en termes économiques concernant le lien entre ce type de production d’énergie et le manque de nourriture ainsi que de l’augmentation des prix dans les années à venir.

Sur le deuxième point de l’ordre du jour, « Compétitivité et équité » les participants ont entendu des déclarations introductives par les délégués colombiens. Ces contributions ont souligné, à titre d’exemple, les résultats positifs de la compétitivité locale à Bucaramanga, et plus généralement dans la région de Santander, où un groupe de mesures mis en œuvre sous l’administration de Horacio Serpa désignés à garantir l’amélioration de l’infrastructure, des institutions et de l’éducation, ont eu un impact considérable. De plus, toutes ces mesures sont des priorités sur lesquelles sont basées les politiques progressistes.

Les participants sont convenus qu’il n’y avait pas de compétitivité si elle n’allait pas main dans la main avec des mesures pour réduire l’inégalité, promouvoir l’inclusion et créer des meilleures conditions de vie pour le peuple. Une relation très directe a été établie entre la compétitivité et l’inquiétude progressiste de fournir non seulement des emplois, mais des emplois stables avec des conditions de protection et de dignité pour les employés. Le Comité fit référence à la législation récemment approuvée par le PLC de créer des emplois parmi les jeunes, puisqu’en Colombie, comme dans le reste du monde, les jeunes en tant que groupe étaient particulièrement touchés par le chômage.

Un autre problème sérieux touchant les pays de la région, en relation directe avec l’emploi, la productivité et la compétitivité, est celui de la migration. Le Comité a adopté une résolution avec une référence particulière à la migration vers les Etats-Unis. Les participants sont également convenus de tenir un séminaire régional de l’IS sur les perspectives et opportunités actuelles dans l’économie mondiale pour les pays de la région ainsi que sur des questions relatives aux thèmes de l’ordre du jour de la réunion, organisé en coopération avec la Commission économique pour l'Amérique latine et les Caraïbes des nations unies, CEPALC.

Sur d’autres questions, le Comité est convenu que la question de santé reproductive, du droit de la femme de décider librement de son corps et de politiques qui ne violent pas les droits humains des femmes, seront discutés lors de la prochaine réunion.

Sous le point des situations nationales de l’ordre du jour, le Comité a approuvé une résolution concernant les anciennes Antilles néerlandaises, exprimant son inquiétude en vue de la décision des Pays-Bas d’imposer la catégorie de municipalités néerlandaises aux îles de Saba, Bonaire et Saint-Eustache et limitant l’autonomie gouvernementale d’Aruba convenue auparavant et plus récemment convenue avec Curaçao et St. Maarten. Une autre résolution adoptée fait référence à Puerto Rico, soutenant l’appel du Comité spécial de la décolonisation des Nations unies à l’Assemblée générale d’examiner le cas colonial de Puerto Rico et leur appel pour la libération des patriotes portoricains emprisonnés aux Etats-Unis. Cette résolution soutient également les efforts du PIP pour une représentation portoricaine observatrice dans la CELAC (Communauté d'États latino-américains et caraïbes).

Le Comité a décidé d’accepter l’invitation de la Mesa de Unidad qu’une délégation de l’IS aille visiter le Venezuela pour observer les élections primaires des partis de l’opposition le 12 février 2012. Par rapport aux élections législatives et présidentielles qui auront lieu le 1 juillet 2012 au Mexique, le Comité est également convenu d’envoyer une délégation d’observateurs, à la suite d’une invitation des partis membres de l’IS dans ce pays.

Dans l’analyse des inquiétudes régionales, la question du trafic de drogue et de l’insécurité de la population civile qui en résulte et lié aux effets du crime organisé a été soulignée en tant que sujet qui devait être abordé en priorité et un séminaire spécial sur la sécurité, le trafic de drogue et le crime organisé transnational aura lieu dans les six prochains mois.

Dernièrement, un document a été adopté qui résume les conclusions des discussions sur les deux thèmes principaux de la réunion à Bucaramanga, incorporant un nombre de politiques publiques progressistes à promouvoir, y compris la défense de l’égalité entre les sexes et les opportunités d’emploi pour les jeunes.

La réunion s’est terminée par l’accord que le Comité se réunira la prochaine fois dans la deuxième partie de l’année, en octobre, à Porto Alegre, Brésil, où le Comité sera accueilli par nos camarades du PDT et Vice-président de l’IS Carlos Vieira da Cunha.

 

LIENS VERS DES ARTICLES DE PRESSE :

Discussions de l'Internationale Socialiste à Bucaramanga (en espagnol), Vanguardia.com

30 mai 2011



A Bucaramanga la réunion de l'Internacional Socialiste se termine par des propositions sociales (en espagnol), Caracol Radio

31 mai 2011



 



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