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Présidium

Présidium de l’IS aux Nations unies: pour une stratégie commune afin de sortir de la crise

23 septembre 2011

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Latifa Perry

La quatrième réunion annuelle du Présidium et de Chefs d’Etat et de gouvernement de la famille de l’Internationale Socialiste a eu lieu au siège des Nations unies le vendredi 23 septembre, en conjonction avec le débat général de l’Assemblée Générale des Nations unies. L’ordre du jour de la réunion a inclus des discussions sur l’impact et les conséquences actuelles de la crise financière mondiale, la contribution de la social-démocratie à la lutte contre le racisme et l’intolérance et comment garantir le succès du sommet de la COP17 en Afrique du Sud.
 
En l’absence du Président de l’IS George Papandreou, qui a dû rester en Grèce pour traiter des affaires urgentes du gouvernement en relation avec les négociations dans la zone euro, la réunion a été présidée par le Président d’Irak Jalal Talabani, un Vice-président de l’IS. Dans une lettre au Présidium, le Premier ministre grec a souligné le rôle positif et actif de l’Internationale Socialiste et de ses membres faisant campagne pour des instruments économiques encourageant une croissance plus durable et équitable ainsi que promouvant la démocratie, la paix, l’équité et l’égalité des chances dans des élections, des zones de conflit et lors de sommets mondiaux. Les leaders et Vice-présidents présents sont convenus à l’unanimité d’exprimer leur entière solidarité et leur soutien au Président de l’IS, à son gouvernement et au peuple grec.    

Les chefs d’Etat et de gouvernement participant, y compris le Président Talabani, incluaient le Président récemment investi Mahamadou Issoufou du Niger, également un Vice-président de l’Internationale, le Président Hifikepunye Pohamba de Namibie, le Président Boris Tadić de Serbie, le Premier ministre Carlos Gomez Júnior de Guinée-Bissau, le Premier ministre Navinchandra Ramgoolam de Maurice et le Premier ministre Igor Luksic du Monténégro, ainsi que José Miguel Insulza, Secrétaire général de l’Organisation des Etats américains (OEA). Un nombre de ministres qui ont dirigé leurs délégations à l’Assemblée Générale étaient également présents à la réunion, parmi eux Carlos Menocal du Guatemala et Otgonbayar Yondon de Mongolie. Arvin Boolell, ministre des Affaires étrangères de Maurice et Vuk Jeremic, ministre des Affaires étrangères de Serbie, ont accompagné leurs leaders respectifs à la réunion.

Les membres du Présidium assistant à la réunion comprenaient le Secrétaire général de l’IS Luis Ayala ainsi que les Vice-présidents suivants: Victor Benoit, Parti Fusion des Sociaux-Démocrates Haïtiens; Nouzha Chekrouni, USFP, Maroc; Alfred Gusenbauer, SPÖ, Autriche; Eero Heinäluoma, SDP, Finlande; Chantal Kambiwa, SDF, Cameroun; Manuel Laguarda, PS, Uruguay; Beatriz Paredes, PRI, Mexique; Julião Mateus Paulo, MPLA, Angola; Mona Sahlin, SAP, Suède; Miguel Vargas Maldonado, PRD, République dominicaine; Carlos Eduardo Vieira da Cunha, PDT, Brésil; Ousmane Tanor Dieng, PS, Sénégal; Martín Torrijos, PRD, Panama; et Pia Locatelli, ISF.
 
L’impact actuel et les conséquences de la crise financière mondiale sur différents domaines de l’économie mondiale et dans différentes régions ont été discutés en détail par les participants. Le Président Tadić a lucidement exprimé le sentiment que dans des pays comme la Serbie, leur bien être économique était dans une large mesure déterminée par l’état de l’économie mondiale, réfléchissant aux difficultés auxquelles se trouvaient confrontés tous les gouvernements en abordant les résultats d’une crise d’une ampleur que personne n’avait prévue. En soulignant le besoin d’une reprise basée sur la croissance, le Premier ministre Ramgoolam a averti que les marchés émergeants risquaient de souffrir d’une répétition de ce qui s’était passé dans les économies développées dû à l’interdépendance économique mondiale. Le Premier ministre Luksic a également abordé le besoin des progressistes de se réapproprier les idées émanant de notre mouvement, en tant que bonne réponse à la situation actuelle, et ainsi retrouver une compétitivité électorale.        

A cet égard, des Vice-présidents participant à ce débat ont en particulier appelé à un leadership plus fort et plus efficace dans la crise de la dette souveraine européenne, qui, il a été dit, aurait pu être résolue plus tôt et sans autant de difficultés si la volonté politique avait été présente, démontrant ainsi le besoin d’action concertée, de coopération transfrontalière au sein d’un cadre multilatéral de responsabilité partagée et la poursuite d’initiatives telles que les euro-obligations et une taxe sur les transactions financières précédemment proposées par l’Internationale Socialiste.  

Il était clair pour tous ceux présents que les économies émergeantes devront faire partie de la solution à la crise, la croissance étant restée jusqu’à présent forte dans ces économies, même si ces effets ont tout de même été ressentis. Traitant la crise d’un perspective régionale, le Secrétaire général Insulza de l’OEA a exposé que bien que l’Amérique latine et la Caraïbe aient vu une décennie de prospérité, de vastes inégalités dans la distribution des richesses restaient à résoudre et des pays périphériques souffraient toujours des effets de la crise mondiale, réitérant qu’il n’y avait pas de solution à la crise actuelle qui pouvait simplement être appliquée à une seule région.      

Il y avait un fort consensus que les représentants élus devaient avoir un plus grand contrôle sur les marchés pour empêcher le genre de prise de risque excessif qui avait précipité et aggravé la crise financière mondiale, mais que cela ne sera efficace qu’à condition que les actions entreprises par les gouvernements soient coordonnées au niveau international. La responsabilité des membres de la famille social-démocrate mondiale était de garantir que cette réponse allait donner la priorité à la croissance dans l’économie réelle et à la création d’emplois tout en trouvant des moyens pour mieux communiquer cette réponse à l’électorat.   

Sur le thème du changement climatique, le Premier ministre Carlos Gomez Júnior a expliqué que des pays plus petits avec des ressources financières plus limitées tels que la Guinée-Bissau avaient toujours du mal à trouver les moyens pour lutter contre le changement climatique. Le besoin de prendre des mesures pour contrer la vulnérabilité accrue de certains pays au changement climatique a également été soulignée par le Premier ministre Ramgoolam et le ministre Carlos Menocal, Maurice et le Guatemala faisant partie des pays qui souffrent le plus de ses effets. La difficulté renouvelée de répondre aux besoins énergétiques grandissants par l’utilisation de sources propres a été soulignée par l’incertitude sur l’avenir de l’utilisation de l’énergie nucléaire suite au désastre à la centrale nucléaire de Fukushima.
 
A l’occasion du dixième anniversaire de la déclaration de Durban, le besoin de renforcer la contribution de la social-démocratie à la lutte contre le racisme, la discrimination raciale, et la xénophobie et l’intolérance qui y est liée, a été souligné.
 
Le sujet de la démocratie en Afrique a également été discuté, et les participants ont bénéficié d’interventions de deux présidents africains élus de manière démocratique sur ce thème. Le Président Issoufou a souligné l’importance que la solidarité de l’IS a jouée pendant les longues années d’opposition, et a mentionné l’élection récente d’Alpha Condé de Guinée ainsi que la sienne en tant que preuve que le drapeau de la social- démocratie flottait en Afrique. Le Président Pohamba a également fait référence à l’engagement actif de l’IS dans la promotion de la démocratie en Afrique, un rôle particulièrement important actuellement en vue des nombreux processus électoraux qui auront lieu dans ce continent d’ici la fin de 2012, un sujet qui a été parmi les thèmes principaux lors de la récente réunion du Comité Afrique de l’IS à Windhoek. Les Vice-présidents du Cameroun et du Sénégal ont noté que leurs partis allaient participer dans des élections dans lesquelles les autorités au pouvoir prenaient des mesures anti-démocratiques et inconstitutionnelles afin de rester au pouvoir, une situation inacceptable.     

Nabil Shaath, membre de la direction du Fatah a donné un rapport sur l’allocution du Président Mahmoud  Abbas à l’Assemblée Générale et la demande d’adhésion de membre entier qui avait été soumise plus tôt dans la journée. Shaath a exprimé la gratitude du Fatah pour le soutien de l’IS et de ses membres, souligné par l’augmentation de statut lors du Conseil précédant à Athènes, et a réitéré l’engagement de son mouvement dans la lutte non violente avec l’objectif d’atteindre une solution de deux Etats.   
 
Vice-président Eero Heinäluoma a donné un rapport sur la première réunion du Groupe de travail de l’IS sur la réforme qui a eu lieu à Genève le 12 septembre et a exposé le plan adopté pour le futur travail du groupe, dont la prochaine réunion doit avoir lieu avant la fin de l’année.

A la clôture de la réunion, le Secrétaire général de l’IS a attiré l’attention sur les prochaines activités de l’Internationale, qui incluent des réunions de comités régionaux pour l’Asie-Pacifique à Oulan-Bator et pour l’Amérique latine et la Caraïbe à Porto Alegre, une réunion de parlementaires de l’IS en conjonction avec l’assemblée de l’UIP à Berne, une réunion du Comité spécial sur le monde arabe qui vient d’être établi et qui aura lieu en Crète, ainsi qu’une réunion en Afrique du Sud à l’avance de la COP17 de la Commission pour une Société Mondiale Durable et de ministres de l’environnement du mouvement social-démocrate. Ceci sera suivi par des réunions plus tard dans l’année du Comité sur la Politique Economique, le Travail et les Ressources Nationales, du Comité pour la CEI, le Caucase et la Mer noire et du Comité Afrique. Suite à la décision prise par le Conseil de l’IS à Athènes en juillet de tenir sa prochaine réunion au Costa Rica, accueilli par le Parti de libération nationale (PLN), le Présidium est convenu que le Conseil à San José aura lieu le 23-24 janvier 2012.