Comités de l'IS


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Afrique

Réunion du Comité Afrique de l’IS, Dar es Salaam, Tanzanie

28-29 mars 2014

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S.E. Président Kikwete et participants à la réunion

Leaders et représentants de plus de vingt partis et organisations ont participé à la réunion de deux jours du Comité Afrique de l'Internationale Socialiste qui a eu lieu à Dar es Salaam, Tanzanie les 28 et 29 mars, ayant comme hôte le parti membre de l'IS dans ce pays, le Chama Cha Mapinduzi, CCM. (Liste des participants)

La réunion a été ouverte par Abdulrahman Kinana, Secrétaire général du CCM, qui a chaleureusement accueilli les participants et a exprimé la satisfaction de son parti à la tenue de cette réunion de l'Internationale Socialiste en Tanzanie. Il a fait référence au travail et l'héritage de l'ancien président Julius Nyerere, qui a également été actif dans le soutien des idéaux de l'Internationale Socialiste.

Luis Ayala, Secrétaire général de l'Internationale Socialiste et Emmanuel Golou, Président du Comité se sont adressés aux participants en début de la réunion. Luis Ayala a rendu hommage à Julius Nyerere et à son travail avec l'IS sur des questions aussi cruciales comme les luttes pour l'indépendance nationale en Afrique et la coopération Sud-Sud. Il a félicité le CCM pour sa contribution au développement d'une démocratie multipartite, à la lutte contre la pauvreté et ses politiques de paix. Le conflit existera toujours là où les libertés ne sont pas équitablement partagées, a-t-il dit. Les socialistes d'Afrique ont montré que la paix doit être protégée par des droits et l'autonomisation. La démocratie et la justice sociale font aussi partie de la vision de l'IS pour l'Afrique. Emmanuel Golou a reconnu les accomplissements du gouvernement de Tanzanie pour la paix, la stabilité et le progrès économique. À son avis, les principaux défis pour la région étaient le développement économique, la lutte contre la pauvreté, la concrétisation d'une vraie démocratie et l'établissement d'un environnement sécurisé. Il a également évoqué la nécessité de renforcer le rôle des femmes et de veiller à ce que l'Afrique joue le rôle qui lui revient au sein de la communauté internationale. Nous y parviendrons en adoptant des politiques économiques qui ne se concentrent pas uniquement sur l'exploitation et l'exportation de matières premières.

Les thèmes suivants : "Notre engagement envers la paix et de résolution des conflits dans la région", "Une démocratie participative, des institutions solides et une bonne gouvernance", "Pour une économie au service de l’ensemble de la population, respectueuse de la nature et porteuse de croissance" et les prochains travaux du Comité figuraient à l'ordre du jour de la réunion.

Julião Mateus Paulo, Secrétaire général du MPLA Angola et un Vice-Président de l'IS s'est chargé de l'introduction du premier thème. Il a souligné le besoin de mettre un terme aux injustices, à l'indigence et à la gouvernance inefficace pour aboutir à la paix et à la stabilité. Certes, les efforts collectifs ont permis de stabiliser certaines zones de conflit, mais pas toutes. Non seulement les conflits nuisent à leurs pays d'origine, mais ils ont une incidence négative sur le processus d'intégration et le développement de toute l'Afrique. Chaque conflit s'associe à une histoire lointaine, chargée de détails et de responsabilités qui n'ont pas toujours été pris en compte lors de la recherche de solutions. Souvent, les conflits sont le résultat d'actions politiques et à cet égard, l'accent a été mis sur la nécessité pour l'Internationale Socialiste de figurer aux premiers rangs des efforts déployés pour les résoudre. Le Professeur Eginald Mihanjo du CCM de Tanzanie a également présenté un exposé sur ce sujet vu sous la lorgnette de son pays, soulignant plusieurs points clés. Premièrement, les guerres sont très coûteuses, d'où l'importance particulièrement évidente des efforts d'investissement dans la paix ; en Tanzanie, le CCM a toujours défendu les politiques de paix. Il a rappelé qu'aujourd'hui, la plupart des conflits sont des conflits internes et non pas des conflits entre États, ainsi que la multiplication des menaces irrégulières causées entre autres par l'absence de politiques de base, les partis politiques indisciplinés et les situations dans lesquelles les politiques sont personnalisées au lieu de cibler l'intérêt national. La pauvreté compte parmi les principaux obstacles à la paix. Elle crée des situations de désespoir et favorise le développement de conditions propices à d'autres types de menaces idéologiques, comme l'intolérance religieuse par exemple. La feuille de route de la paix doit inclure la libération des pauvres, qui doit ensuite être défendu.

Autres domaines mis en évidence au cours des débats sur tous les thèmes de l'ordre du jour comprenait le concept que la paix et le développement vont de pair, l'un ne pourrait exister sans l'autre ; la paix durable n'existera que lorsque les conditions qui aboutissent à la guerre auront été éliminées ; investir dans la paix signifie redresser les déséquilibres économiques et démocratiser le processus générateur de richesses ; traiter le problème du chômage des jeunes et convertir l'énergie de la jeunesse en activités économiques ; créer des institutions démocratiques de qualité, l'inclusion politique, éliminer les pratiques de gouvernance inefficace, soutenir la réconciliation nationale et veiller à ce que les gens sont régies par des vrais leaders plutôt que des gouverneurs.

La démocratie est fondamentale à tous les succès. Elle est nécessaire à tous les échelons, à partir des cellules de la communauté à la représentation régionale et nationale et dans toutes les instances, jusqu'au sommet du leadership des partis. L'orientation idéologique est importante après l'anticolonialisme et le panafricanisme qui ont guidé les mouvements pour la libération, afin d'éviter l'émergence de l'extrémisme ou de l'autoritarisme.

La pauvreté a été reconnue comme le plus grand défi au continent. Un grand nombre de participants ont souligné le besoin urgent pour les pays africains de gérer leurs propres ressources naturelles, exportées vers d'autres destinations depuis trop longtemps, à faible coût. À l'unanimité, les participants ont convenu qu'elles devraient au contraire, être exploitées pour produire des emplois et des richesses pour l'Afrique et ses citoyens.

Il a été convenu que le Comité Afrique de l'IS devrait être utilisé pour les échanges et consultations interpartis, et pour le développement de moyens par lesquels l'IS pourrait contribuer aux efforts lorsque nécessaire.

Pendant la discussion sur la paix et la résolution des conflits, le Comité a abordé la situation humanitaire catastrophique de la République Centrafricaine, convenant de l'envoi d'une mission chargée de définir quelle contribution l'IS pourrait apporter pour mettre fin au carnage dans ce pays.

Le Comité s'est également mis d'accord pour qu'une mission se rende dans les plus brefs délais au Soudan du Sud, pays où la situation par laquelle le peuple subit les conséquences et souffre de la confrontation ouverte opposant deux factions rivales exige la cessation urgente du conflit.

Dans le contexte de ces discussions, le Comité a adopté une Motion sur le Mali par laquelle il félicite les progrès réalisés dans la recherche d'un moyen de sortir de la crise multidimensionnelle dont souffre ce pays. Il a accueilli favorablement l'élection du Président Ibrahim Boubacar Keita et salué son leadership, pour le renforcement de la démocratie, l'état de droit, la paix, la sécurité et la stabilité au Mali.

La situation en Côte d'Ivoire a été un sujet de préoccupation pour le Comité, pays où règne un climat d'insécurité généralisée, de violation en masse des droits de la personne et où sont détenus arbitrairement des politiciens et du personnel militaire proches du Front populaire ivoirien (FPI). Divers participants à la réunion ont exprimé leur soutien pour le rétablissement de l'adhésion du FPI à l'Internationale Socialiste et, dans une Résolution sur la situation en Côte d’Ivoire, ont convenu d'y envoyer une mission d'établissement des faits.

Par ailleurs, le Comité a adopté une Résolution sur la situation au Swaziland, exprimant son inquiétude face à la violation des droits fondamentaux de la personne, à l'arrestation et à l'incarcération arbitraires de l'avocat Thulani Maseko. La résolution demande également aux autorités du pays de lever l'interdiction imposée aux partis politiques, y compris le parti PUDEMO, membre de l'IS et l'établissement d'un dialogue national susceptible d'aboutir à la transition vers un système démocratique.

Une Déclaration du Comité Afrique de l'Internationale Socialiste a été diffusée après la réunion, soulignant les questions clés abordées.

Les membres du Comité Afrique ont réaffirmé leur plein engagement et soutien vis-à-vis de l'Internationale Socialiste, en s'opposant fermement aux efforts de ceux au sein de l’organisation pour le miner, déclarant que l'Internationale d’aujourd’hui est ouverte, inclusive et démocratique à travers les décisions adoptées par ses membres au dernier Congrès de l'Internationale Socialiste au Cap, le premier jamais organisé sur le continent africain.

Se référant à des résolutions précédentes, le Comité a recommandé l'engagement d'un dialogue sain entre les groupes et partis au Maroc et au Sahara Occidental, pour définir une solution pacifique et réciproquement acceptée.

Dans le cadre de l'ordre du jour, les participants ont échangé leurs opinions sur l'organisation et les prochains travaux du Comité. Plusieurs initiatives et propositions ont été abordées, après quoi le Comité a décidé de former un groupe de travail chargé d'étudier ces idées et de formuler une série de propositions pour la prochaine réunion du Comité le mois d'octobre prochain.

Son Excellence M. le Président Jakaya Mrisho Kikwete a offert un déjeuner aux participants au Palais présidentiel. S'adressant aux invités, il s'est déclaré fier d'être membre de l’Internationale Socialiste au sein de laquelle le partage d'expériences et de défis est très utile. Il a également avoué être ravi que cette réunion se soit déroulée dans son pays.

Les participants à la réunion ont exprimé unanimement leur reconnaissance au parti hôte, au Chama Cha Mapinduzi (CCM) et à Son Excellence Monsieur le Président Kikwete pour l'accueil chaleureux et fraternel qui leur a été réservé, ainsi que leurs félicitations pour les avancées et progrès réalisés en Tanzanie sous la direction du Président Kikwete et du CCM.

 



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