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Conseils

CONSEIL DE CASABLANCA - Paix, sécurité, développement

31 mai-01 juin 2002


RAPPORT DU SECRETAIRE GENERAL

 

INTRODUCTION

J’ai le plaisir de présenter mon rapport au Conseil de Casablanca, et j’aimerais remercier notre hôte, l’Union Socialiste des Forces Populaires, USFP, et son Premier Secrétaire, le Premier Ministre Abderrahman Youssoufi.

 

C’est la première fois que notre Conseil se réunira au Maroc, mais un certain nombre d’autres importantes rencontres de l’Internationale Socialiste ont déjà eu lieu ici, accueillies par l’USFP, membre très actif de notre Internationale. Nous avons gardé un bon souvenir de la réunion du Comité Méditerranée de l’IS à Tanger en 1997, et de la Seconde Conférence Mondiale des Maires qui a été organisée en 1998 et à laquelle ont participé plus de deux cent cinquante maires, membres de gouvernements et d''organisations municipales et d’experts, dans la ville de Fez. En 2000, le Comité du Moyen-Orient de l’IS, SIMEC, s’est réuni à Casablanca. Enfin, nous avons également organisé une rencontre du Comité de l’IS sur l’Economie, la Cohésion Sociale et l’Environnement, ici, à Casablanca en mai de l’année dernière.

 

Notre Conseil se réunit dans une période où la réponse à la violence qui a suivi le 11 septembre dans le monde et la promotion de la paix et de la sécurité représentent une tâche énorme et urgente. Le premier et principal thème du Conseil sera donc centré sur la façon dont l’Internationale peut le mieux continuer à intensifier ses efforts de promotion de solutions négociées aux conflits du Moyen-Orient, de la Région des Grands Lacs d’Afrique, de l’Asie centrale et méridionale et de la Colombie.

 

Notre second thème principal, intitulé "De Monterrey à Johannesburg", traitera des tâches critiques qui visent à améliorer la gouvernance mondiale, à assurer le développement durable, à promouvoir la croissance économique et à soutenir le Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique, le NEPAD.

 

La recherche de la paix, de la sécurité et du développement durable nécessite un véritable effort Nord-Sud, une approche qui s’intègre dans l’histoire de l’Internationale et qui, dès maintenant, avec les partis membres qui travaillent sur tous les continents, nous permette de mieux progresser vers un avenir comme il n’y en a jamais eu. Une grande partie de notre effort implique uniquement le rapprochement de peuples et de régions s’appuyant sur la solidarité et les valeurs sociales démocratiques partagées. Il est donc bien que le travail de notre Conseil ait lieu au Maroc qui, en tant que pays méditerranéen, pays africain et pays atlantique, sert lui-même de pont, et fait le lien entre la culture, la géographie et les gens et avance avec nos camarades de l’USFP.

 

NOS ACTIVITES DANS LE MONDE

 

Le Moyen-Orient

 

Depuis notre dernier Conseil de Saint Domingue, l’Internationale Socialiste a continué à participer activement aux efforts destinés à obtenir une paix juste et durable dans la région. Lorsque les choses se sont aggravées, nous avons répondu concrètement de plusieurs façons afin de nous assurer que l’espoir des peuples du Moyen-Orient de voir la fin de la violence et d’arriver à une coexistence paisible reste vivant.

 

Le 5 décembre, en réponse à la montée de la violence contre des civils innocents, l’Internationale a condamné la poussée de violence, et déclaré que tous les efforts devaient être faits pour''revenir à la voie du dialogue ''et réitéré''qu’une paix durable ne peut être atteinte sans l’établissement d’un Etat palestinien ni sans la sécurité pour Israël ''.

 

Dans le cadre de notre travail permanent d’organisation d’un forum dans la région, spécialement pendant les périodes les plus difficiles où le maintien du dialogue est crucial, le Comité Moyen-Orient de l’IS a organisé des discussions dans la région les 14 et 15 mars. Le Comité a ouvert la rencontre de deux jours à Ramallah, avec la participation de Yasser Arafat, Président de l’Autorité Palestinienne et leader du Fatah. La réunion a repris le jour suivant à Tel Aviv. Benjamin Ben-Eliezer, leader du Parti Travailliste d’Israël et Ministre de la Défense d’Israël, Yossi Sarid, leader du Meretz; et Shimon Peres, Ministre des Affaires Etrangères se sont adressés aux membres du Comité au cours de la réunion.

 

Thorbjørn Jagland, leader du Parti Travailliste Norvégien et Président du Comité, a considéré comme une victoire le fait que le Comité ait pu se réunir à Ramallah et a réiteré que depuis les années 1970, et les efforts de Willy Brandt et Bruno Kreisky, le travail de l’Internationale est resté basé sur deux principes : Israël ne peut obtenir la sécurité qu’avec l’indépendance et la liberté pour les palestiniens, alors que les palestiniens ne peuvent pas avoir la liberté sans la sécurité pour Israël.

 

Le 2 avril, après une forte escalade des hostilités et des morts civils, l’Internationale a lancé un "Appel Urgent pour la Paix au Moyen-Orient" dans lequel elle précisait que la situation était devenue ''intenable'', et que la seule alternative pour toutes les parties était ''de mettre fin immédiatement à ce qui est devenu la pire éruption de violence dans la région depuis des année '', et appelait à un retrait immédiat des Forces de Défense israéliennes des villes palestiniennes occupées. Dans l’Appel, nous avons réiteré notre conviction profonde que le futur des deux peuples ''ne peut être fondé que sur la coexistence pacifique, côte à côte, rendant impératif pour les deux parties de prendre toute mesure pour mettre immédiatement fin au conflit, avant que plus de vies israéliennes et palestiniennes ne soient perdues inutilement''.

 

La situation étant toujours critique, une réunion spéciale de l’Exécutif de l’IS a eu lieu à Madrid le 23 avril, accueillie par le Parti Socialiste Ouvrier Espagnol, le PSOE. Le Président de l’Internationale Socialiste, António Guterres a présidé la rencontre, qui, en plus des membres de l’Exécutif, incluait la participation du Ministre des Affaires Etrangères d’Israël, Shimon Peres et celle d’Hanni Al-Hassan, qui représentait Yasser Arafat. La réunion, suivie de près par les médias, s’est conclue sur cinq principaux points d’accord, comprenant la tenue d’une conférence de paix régionale avec une large participation et une coopération permanente étroite entre la Présidence de SIMEC et les partis membres de l’IS, israéliens et palestiniens, afin de préparer un plan commun de paix à présenter à notre Conseil.

 

La Question Kurde

 

L’Internationale a également continué son travail sur les questions concernant les Kurdes. Le Groupe de Travail du SIMEC sur la Question Kurde s’est réuni à Bruxelles le 22 février, accueilli par le Parti Socialiste Belge, le PS, et présidé par Conny Fredriksson du Parti Social Démocrate Suédois, SAP, et Président du Groupe de Travail. Les participants ont discuté des récents développements relatifs au peuple kurde en Iran, Irak et Turquie et étudié un rapport de la mission de l’IS en Irak du Nord, qui a eu lieu l’année dernière et a compris des membres du Groupe de Travail.

 

L’Asie et le Pacifique

 

Le Comité Asie-Pacifique de l’IS s’est réuni les 11 et 12 avril à Manille pour approfondir le travail de notre Internationale sur la paix et la sécurité dans cette région complexe et vitale, en ligne avec l’ordre du jour du Conseil. Le second thème de la rencontre, qui a été accueillie par le Parti Social-Démocrate des Philippines, a été le renforcement de la démocratie. Dans une déclaration faite après des discussions détaillées, le Comité a réitéré la conviction de longue date de l’Internationale selon laquelle la paix et la sécurité ''ne peuvent se maintenir qu’à travers la démocratie et des pratiques de bonne gouvernance ''.

 

Le PDSP, qui appartient au gouvernement du Président Gloria Macapagal Arroyo, dirigé par Norberto Gonzales, secrétaire du gouvernement, joue un rôle clé dans la promotion de solutions négociées pour les conflits internes aux Philippines et dans l’intégration de tous les éléments de la société dans le système démocratique du pays. Dans son allocution au cours de la réunion, la Présidente Macapagal Arroyo a insisté sur le long et constant soutien de l’Internationale Socialiste à la démocratie aux Philippines et sur les efforts des sociaux démocrates pour parvenir à la paix, nécessaire ''pour élever le peuple Philippin et renforcer les communautés''.

 

En ce qui concerne la recherche de la paix et de la sécurité, le Comité a souligné l’importance de la poursuite d’un meilleur dialogue et d’un terrain d’entente entre nos partis sociaux-démocrates et les groupes musulmans modérés en Asie et dans le Pacifique. Notre Internationale va donc envoyer une délégation de l’IS en Indonésie, où nous avons suivi avec attention la difficile période de transition, afin de renforcer les liens avec les sociaux démocrates et les autres mouvements de même sensibilité.

 

Des délégués de toute la région et même au delà ont fait des déclarations et donné un aperçu de l’existence de la paix dans un certain nombre d’endroits, y compris l’Asie centrale et méridionale, une zone critique qui est au centre des préoccupations de notre Conseil. Dans sa déclaration, le Comité a insisté sur une solidarité accrue avec le gouvernement élu en Nepal du parti membre de l’IS, le Parti du Congrès Népalais, contre les insurgés maoïstes, et a noté que l’Internationale enverrait une mission de l’IS dans le pays pour exprimer concrètement son soutien.

 

Le Comité a également exprimé sa préoccupation en ce qui concerne l’augmentation de la violence au Cachemire et ''des effets potentiellement négatifs dans une région qui connaît déjà de grandes tensions''. Après la réunion, l’Internationale a continué à surveiller la situation et dans une déclaration du 15 mai, elle a condamné l’attaque dévastatrice d’un camp de l’armée indienne au Cachemire. L’Internationale a précisé dans la déclaration que les responsables semblaient avoir l’intention de détériorer les relations entre l’Inde et le Pakistan et incitait les deux pays ''à trouver le terrain commun nécessaire pour mettre en marche un processus de paix au Cachemire''.

 

Le Comité a noté un espoir renouvelé au Sri Lanka, où un cessez-le-feu existait encore entre le gouvernement et les séparatistes Tamil étant donné que le processus de paix se développait toujours avec la médiation de la Norvège.

 

En ce qui concerne le Timor Oriental, le Comité a exprimé sa satisfaction et souhaité qu’il accède bientôt à l’indépendance en tant que pays démocratique, comme il l’a fait le 20 mai. Les efforts intensifs de l’Internationale pour la paix et la démocratie au Timor Oriental sont bien connus, et notre solidarité avec le peuple du Timor Oriental va continuer car le pays relève maintenant les grands défis de la construction des institutions et de la revitalisation économique.

 

Le Comité a réiteré le soutien de longue date de notre Internationale à la démocratie et aux droits de la personne en Birmanie. Lorsque Aung San Suu Kyi a été exonérée de son assignation à résidence le 6 mai, l’Internationale, dans un communiqué de presse, a accueilli cette mesure comme une étape positive et appelé le régime militaire à franchir ''une étape plus importante'', selon les termes d’Aung San Suu Kyi elle-même, comprenant la libération de tous les prisonniers politiques et la restauration totale de la liberté politique pour tout le peuple birman.

 

Avant la réunion de Manille, j’ai eu l’occasion de participer à Sydney à des réunions de l’exécutif national du Parti Travailliste Australien, l’ALP, avec le nouveau leader de l’ALP, Simon Crean, et avec des membres du parlement, de l’ALP. Les discussions étaient centrées sur les efforts et les initiatives prises par l’ALP et sur ses contributions au travail de l’Internationale.

 

L’Amérique Latine et la Caraïbe

 

Le travail de l’Internationale pour la paix et la démocratie reste le point le plus important de notre calendrier en Amérique Latine et aux Caraïbes, où nous continuons à nous concentrer sur un certain nombre de pays de la région, y compris la Colombie, qui est l’un des points à discuter lors de notre Conseil.

 

Dans le cadre de notre réponse à la difficile situation en Colombie, le 20 mai, l’Internationale a organisé une réunion régionale spéciale à Bogota pour soutenir les efforts du Parti Libéral Colombien, membre de l’IS, le PLC, pour arriver à une résolution pacifique du conflit interne de la Colombie, et exprimer concrètement sa solidarité au PLC à la veille du 26 mai, date de l’élection présidentielle. Horacio Serpa, leader du PLC qui accueillait la rencontre, et candidat du parti à l’élection présidentielle, a souhaité la bienvenue aux représentants des Partis membres de l’Internationale Socialiste venus d’Amérique du Sud, d’Amérique Centrale et des Caraïbes, et a insisté, dans son allocution, sur la paix et le travail de gouvernement démocratique permettant de se renforcer mutuellement.

 

La rencontre a débuté par l’allocution d’ouverture de Raúl Alfonsín, ancien Président de l’Argentine et un Vice-Président de l’IS, qui a souligné notre profonde croyance en la préservation de la liberté dans la recherche de l’égalité. Au cours des discussions qui ont suivi, les participants ont réaffirmé que le dialogue et les négociations étaient les seules voies qui peuvent mener à la paix, et traité les questions telles que la pauvreté et la dégradation sociale qui sont à la source des conflits et exigent une réponse multidimensionnelle. Dans ce sens, la réunion s’est terminée par un appel aux forces démocratiques de la gauche à coopérer plus étroitement pour le développement de réponses aux défis sociaux et économiques de la mondialisation.

 

Nous sommes également très préoccupés par la situation au Venezuela, spécialement après les événements d’avril qui ont montré la faiblesse des institutions démocratiques du pays. Au début mai, j’ai eu l’opportunité d’aller à Caracas pour réitérer le soutien de l’Internationale à l’Action Démocratique, AD, membre de l’IS, et à la société civile vénézuélienne à sa lutte civique pour la défense des institutions démocratiques et le respect des droits de la personne. J’ai rencontré les dirigeants de l’AD et des représentants d’autres partis pro-démocratie, ainsi que des dirigeants syndicaux, des organisations non-gouvernementales ainsi que les médias, et j’ai réitéré la position de notre Internationale à savoir qu’il fallait remédier à ''l’insuffisance de démocratie'' au Venezuela par le dialogue global.

 

J’ai pu me rendre au Costa Rica le 3 février, pour montrer le soutien de notre Internationale à la candidature de Rolando Araya Monge, un Vice-Président de l’IS et leader du Parti Libération Nationale, PLN, membre de l’IS, qui a reçu un nombre suffisant de voix lors de l’élection présidentielle pour se présenter au dernier tour en avril, qui a vu la victoire du candidat du parti en exercice. Après le dernier tour des élections, nous avons été indignés d’apprendre qu’Araya Monge et les membres de sa famille avaient été brutalement agressés par un groupe d’attaquants. L’Internationale a fait une déclaration pour condamner cet acte lâche et exprimer l’espoir que les responsables soient traduits en justice et''que le Costa Rica, avec l’exemple de leaders tels que Rolando Araya Monge, reste un modèle de démocratie et de respect total des droits fondamentaux de ses citoyens ''.

 

En ce qui concerne Haïti, l’Internationale dans une déclaration du 12 décembre, a condamné l’attaque armée du Palais National et les attaques subséquentes des supporters du gouvernement dirigées contre les partis d’opposition, les journalistes et les dirigeants de la Convergence Démocratique. En ligne avec la résolution de notre Conseil à Saint Domingue, la déclaration a réitéré le soutien total de l’Internationale à la lutte pour la démocratie menée par les partis membres de l’IS à Haïti - le Parti du Congrès National des Mouvements Démocratiques, KONAKOM, le Parti Nationaliste Progressiste Révolutionnaire de Haïti, PANPRA, et l’Organisation du Peuple en Lutte, OPL.

 

La surveillance permanente de la situation à Haïti, au Venezuela et en Colombie, et le travail d’ensemble de l’Internationale dans toute la région pour préserver et renforcer la démocratie et le respect des droits de la personne, feront l’objet de nos travaux lors de la prochaine réunion du Comité de l’IS pour l’Amérique Latine et la Caraïbe, SICLAC, que nous organisons pour juillet à Caracas.

 

Afrique

 

Dans le cadre de l’extension de notre soutien aux efforts de paix en Afrique, nous avons réalisé une mission étendue dans la Région des Grands Lacs. Ousmane Tanor Dieng, du Parti Socialiste du Sénégal, le PS, et Président du Comité Afrique de l’IS ; Nanié-Coulibaly Safiatou, membre de la direction du Front Populaire Ivoirien, le FPI ; Steen Christensen, du Parti Social-Démocrate du Danemark, et moi-même avons voyagé dans quatre pays différents du 18 au 23 février.

 

Nous avons débuté par des discussions préliminaires à Abidjan avec le Président Laurent Gbagbo de Côte d’Ivoire. Nous nous sommes rendus ensuite en République Démocratique du Congo pour participer à des réunions à Kinshasa avec des membres de l’opposition politique, des organisations civiques et des représentants du gouvernement congolais. Parmi les dirigeants de l’opposition, Adrien Phongo Kunda, le Secrétaire Général de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social, UDPS, a déclaré que la visite était très apprécies car elle avait lieu à un moment où son pays subissait la pire crise de son histoire. Les membres de la mission et les dirigeants politiques que nous avons rencontrés ont reconnu que la résolution de la crise dans la région avait besoin d’un soutien permanent pour le Dialogue Inter-congolais et pour la mise en œuvre de l’Accord de Lusaka.

 

L’étape suivante a été Bujumbura, la capitale du Burundi où, au cours de discussions avec les dirigeants nationaux, la mission a réitéré le soutien de l’Internationale à la paix basée sur l’accord d’août 2000 signé à Arusha, en Tanzanie. La mission a rencontré, entre autres, Jean Minani, le Président récemment élu de l’Assemblée Nationale de transition constituée pour résoudre le problème des divisions ethniques du pays. Minani, avec d’autres membres dirigeants est le leader du FRODEBU, l’un des principaux partis du Burundi qui partage les responsabilités du gouvernement à la suite de la mise en œuvre de l’accord pour une administration de transition de trois ans.

 

Au cours de la dernière partie de notre mission nous avons tenu des réunions à Luanda avec des dirigeants du Mouvement Populaire pour la Libération de l’Angola, le MPLA, au pouvoir, parti membre observateur de l’IS, comprenant João Manuel Gonçalves Lourenço, Secrétaire Général, et Paulo Teixeira Jorge, Secrétaire Internationale. La mission a réitéré le soutien de notre Internationale au dialogue et à la réconciliation nationale, afin de soulager les souffrances de ceux qui sont affectés par le conflit et pour les préparatifs des élections nationales.

 

La situation en Angola et le travail de l’Internationale à travers le continent sur les questions comprenant la paix et la réduction de la pauvreté figureront à l’ordre du jour de la prochaine réunion du Comité Afrique de l’IS, fin juillet à Luanda, accueilli par le MPLA.

Nous avons également suivi de près la situation en Guinée Equatoriale. La toute dernière vague de répression contre les groupes d’opposition, y compris la Convergence pour la Sociale Démocratie, CPDS, membre de l’IS, a entraîné des accusations discutables, y compris celle de la sédition contre plus de 140 personnes, parmi lesquelles Plácido Micó, Secrétaire Général du CPDS, qui a été assigné à résidence. Compte tenu des dénonciations affirmant que beaucoup des accusés avaient été torturés et des procès qui ont débuté la semaine dernière, nous nous sommes mis en contact avec le CPDS, y compris avec Celestino-Bonifacio Bacalé Obiang, qui a été récemment élu candidat du parti aux prochaines élections présidentielles. Nous sommes particulièrement préoccupés par le fait que le gouvernement de la Guinée Equatoriale utilise la répression pour viser le CPDS qui est l’un des quelques partis d’opposition encore existants en dépit du harcèlement dont il fait l’objet de la part des autorités, et nous envoyerons un conseiller juridique pour surveiller les procès et exprimer notre solidarité.

 

Avant la mission des Grands Lacs, j’ai eu l’honneur de me trouver en Afrique du Sud le 8 janvier, pour le 90ème anniversaire du Congrès National Africain, l’ANC, membre de l’IS. La principale commémoration a eu lieu au Absa Stadium de Durban, où le Président sud-africain Thabo Mbeki et d’autres figures de l’ANC se sont joints à des milliers de gens pour célébrer la croissance continue d’un mouvement qui existe depuis longtemps pour la libération de l’Afrique du Sud et la dignité humaine de tous les africains. Dans son allocution, le Président Mbeki, leader de l’ANC, a précisé que, "Dès sa naissance, l’ANC a été internationaliste par nature" et il a insisté sur l’importance du NEPAD pour l’avenir de l’Afrique et sur le Sommet de Johannesburg pour l’avenir du monde, deux des points clés de l’ordre du jour de notre Conseil.

 

Europe Centrale et Orientale

 

Le 21 avril j’ai eu l’honneur d’être en République Fédérale de Yougoslavie pour le Congrès de l’Unification au cours duquel l’Union Sociale- Démocrate, la SDU, et le Parti Social-Démocrate se sont réunis pour former le Parti Social-Démocrate, le SDP. Zarko Korac, le leader du SDU, a déclaré au Congrès, qui a eu lieu à Belgrade, que l’unification'' est l’expression du souhait de voir la social-démocratie devenir un élément fort sur la scène politique de la Serbie ''.

 

La combinaison des deux partis, tous deux membres de la coalition au pouvoir, a fait du SDP le troisième plus grand parti du parlement serbe. A cette occasion, Korac et le leader du Parti Social-Démocrate, Slobodan Orlic ont insisté sur le fait que les partis avaient été à l’avant-garde de la lutte pour la démocratie et les droits de la personne pendant les dix années précédentes. Les deux partis ont participé en tant qu’invités à un certain nombre de rencontres de l’Internationale Socialiste et Korac et Orlic ont été à la tête des délégations de leurs partis à la réunion du Comité de l’IS pour l’Europe Centrale et Orientale, SICEE, à Belgrade en septembre 2001.

 

Nous préparons actuellement la prochaine réunion du SICEE, qui aura lieu à Ljubljana, en Slovénie, les 12 et 13 juillet. Nous allons également organiser une réunion spéciale de l’IS avec les partis de l’Europe Centrale et Orientale et de l’Asie Centrale afin de traiter les questions relatives à la période qui a suivi le 11 septembre, à Moscou les 26 et 27 septembre, sous la présidence de Gyula Horn, un Vice-Président de l’IS, comme décidé par le Présidium de l’IS.

 

En Hongrie, le 21 avril, le même jour que le Congrès de l’Unification à Belgrade, le Parti Socialiste Hongrois, MSzP, est revenu au pouvoir en gagnant, à la suite d’une coalition avec la petite Alliance des Démocrates Libres, le second tour des élections du 7 avril où le MSzP est arrivé en tête. J’ai eu l’opportunité d’être à Budapest pour l’ouverture de la campagne, couronnée de succès, du MSzP. Le nouveau gouvernement, dirigé par le Premier Ministre, Peter Medgyessy, a pris ses fonctions cette semaine, prêt à mettre en œuvre un nouveau programme social et économique de réduction de la pauvreté et de stimulation de la création d’emplois.

 

LE TRAVAIL DE L’INTERNATIONALE SURS LES QUESTIONS MONDIALES

 

Paix, Démocratie et Droits de la personne

 

Le Comité pour la Paix, la Démocratie et les Droits de la personne a continué ses travaux lors de la réunion organisée les 24 et 25 janvier à Genève, au Palais des Nations, aux Nations Unies, sous la présidence du Premier Ministre Milos Zeman, du Parti Social-Démocrate Tchèque, le CSSD. Le principal thème de la rencontre était''Prévention des conflits et résolution des conflits ''et les participants ont évalué l’état actuel des conflits régionaux dans le monde et étudié les causes complexes et la nature des conflits dans le monde actuel en constante évolution.

 

Le Comité a adopté des critères et fait des recommandations pour les initiatives à prendre lors des autres travaux de notre Internationale dans le but de soutenir la paix. Elle a également insisté sur l’importance du renforcement des mécanismes de diplomatie préventive. Le Comité s’est concentré, en particulier, sur la nécessité d’augmenter les efforts au nom des forces sociales-démocrates face aux conflits, à la violence politique et aux autres menaces pour la démocratie.

 

A cet égard, un certain nombre d’initiatives concrètes ont été prises par le Comité afin d’approfondir le travail de l’Internationale sur la résolution des conflits et exprimer notre solidarité avec nos partis membres en situation difficile, spécifiquement par l’envoi de missions de l’IS au Bélarus, au Népal et en Indonésie.

 

La première mission de l’IS a eu lieu du 17 au 19 avril lors d’un voyage à Minsk. Les membres de la mission étaient le Premier Ministre Zeman, Urban Ahlin, Président du Comité des Affaires Etrangères du Parlement suédois (Parti Social Démocrate, SAP) et moi-même.

 

La mission a renforcé les liens avec les forces sociales démocrates et les autres forces pro-démocratie au Bélarus, et souligné le soutien apporté par l’Internationale à leurs efforts. Elle a pu prendre connaissance des récents développements et les perspectives de changement sous le gouvernement autoritaire actuel. Des réunions ont été organisées avec des dirigeants du Parti Social-Démocrate du Bélarus (Narodnaya Hramada), le BSDP (NH), membre de l’IS, le Conseil Consultatif des partis politiques d’opposition, les dirigeants des syndicats, les membres des centres d’analyse et de recherche, les représentants des organisations non-gouvernementales, les rédacteurs en chef et les journalistes des médias biélorusses.

 

Economie, Cohésion Sociale et Environnement

 

Dans le cadre des efforts de notre Internationale pour la promotion du développement durable et la justice sociale en cette période de mondialisation, le Comité de l’IS sur l’Economie, la Cohésion sociale et l’Environnement s’est réuni au siège des Nations Unies à New York les 15 et 16 février 2002. Christoph Zöpel du Parti Social-Démocrate d’Allemagne, le SPD, et Président du Comité, a présidé la réunion.

 

Les membres du Comité ont discuté de la position de l’Internationale Socialiste vis à vis de la Conférence Internationale sur le Financement du Développement qui a eu lieu en mars à Monterrey, au Mexique, et sur le prochain Sommet Mondial pour le Développement Durable de Johannesburg. Nous pensons depuis longtemps et, le Comité a fait une déclaration dans ce sens à la Conférence de Monterrey en se faisant l’avocat, entre autres, de l’attribution d’un rôle plus important et de premier plan aux organisations internationales, en particulier les Nations Unies, qu’il faut assurer un développement plus équitable et une plus forte participation des pays en développement à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et aux institutions financières internationales.

 

En ce qui concerne le Sommet de Johannesburg, le Comité s’est mis d’accord sur un certain nombre de ''points à discuter '', parmi lesquels la relation fondamentale entre paix, sécurité, justice sociale et solidarité. Elle a également insisté sur le lien entre le développement durable et une bonne gouvernance, basé sur une plus grande implication des parlements, des syndicats, de l’industrie et de la société civile dans son ensemble dans le processus politique. Le Comité se réunira à nouveau à la veille de notre Conseil pour préparer, à notre intention, un projet de résolution basé sur ces points.

 

L’Internationale Socialiste a toujours été activement impliquée dans les travaux destinés à faire avancer le monde sur les questions de développement, et nos efforts ainsi que nos idées, dont beaucoup ont été développés sous la direction de Willy Brandt et Michael Manley, ont été mis en avant à la Conférence de Rio en 1992 et au cours des réunions qui ont suivi, sur les différents aspects de la durabilité mondiale, y compris la Conférence sur la Population au Caire en 1994, le Sommet Social à Copenhague en 1995, la Conférence des Femmes à Beijing en 1996, la Conférence sur les Etablissements humains à Istanbul en 1996, l’Assemblée du Millénium de l’ONU en 2000 et la Conférence de Monterrey au début de cette année. Des avancées ont été constatées et la social-démocratie a joué un rôle important dans leur réalisation. Néanmoins, et comme le Sommet de Johannesburg approche, il y a encore plus à faire, et ce sera l’objet des discussions de notre Conseil.

 

Autorités locales

 

La IIIème Conférence Mondiale des Maires de l’Internationale Socialiste qui a eu lieu du 7 au 9 décembre à Athènes, a adopté à l’unanimité la "Charte pour les Villes gouvernées par les Socialistes", le point culminant d’années d’efforts. Elle a coordonné les activités de l’IS qui impliquent les maires et les représentants des autorités locales des partis sociaux démocrates, socialistes, et travaillistes du monde entier. En effet, une grande partie des travaux de préparation de la Charte ont été réalisés lors de notre IIème Conférence Mondiale de Maires qui a eu lieu au Maroc, dans la ville de Fez, en 1998.

 

La Conférence d’Athènes a été accueillie par le Mouvement Socialiste Panhellénique, le PASOK, et présidée par Hermes Binner, Président du Comité des Elus Locaux et Régionaux de l’IS et Maire de Rosario (PSP, Argentine). Parmi ceux qui ont fait les déclarations d’ouverture, il faut citer Costas Simitis, Premier Ministre, leader du PASOK et un Vice-Président de l’Internationale, Pierre Mauroy, Président de la Communauté urbaine de Lille et un Président Honoraire de l’IS, et Paraskevas Avgerinos, Secrétaire International de PASOK.

 

La réunion a débuté par une session plénière le premier jour, qui a inclus les contributions de maires de villes du monde entier. Des groupes de travail ont été constitués le deuxième jour afin de revoir les principaux éléments du projet définitif de la Charte, qui a été ensuite approuvée le troisième et dernier jour après les rapports des groupes de travail et une dernière série de discussions.

 

Le dernier jour également, Dimitris Avramopoulos, le maire d’Athènes s’est adressé aux délégués alors que des messages spéciaux étaient transmis par le Président du Conseil Municipal de Quelimane, Pio Augusto Matos (Frelimo, Mozambique); le maire de Mégrine, Néziha Mezhou, (RCD, Tunisie); et le maire de Bunepa, Surendra Bahadur Bade Shrestha (NCP, Népal).

 

La Charte est un document profondément social démocrate qui souligne l’importance croissante des cités et des villes du monde dans ''la reconstruction d’un sens de la citoyenneté et la plantation des graines d’une société plus juste caractérisée par une plus grande solidarité''. En plus d’identifier la cité comme le ''principal acteur et centre de décision au 21ème siècle'', la Charte fournit des évaluations détaillées du gouvernement local en tant que promoteur d’inclusion et d’intégration, et en tant que force essentielle du développement durable et de la gestion des ressources. Dans ce sens, la Charte fait également partie de la contribution générale de l’Internationale au Sommet mondial pour le Développement Durable de Johannesburg.

 

Après l’approbation de la Charte, les maires qui participaient à la Conférence ont salué par une déclaration la reprise du dialogue entre les deux communautés à Chypre sous les auspices des Nations Unies, et ont exprimé l’espoir d’une solution juste et viable au problème de Chypre.

 

SOCIALE DEMOCRATIE DANS UN MONDE INQUIET

Le monde traverse une période inquiète et les événements évoluent rapidement. La mondialisation a entraîné la marginalisation de trop de gens, particulièrement, des femmes et des enfants. Plus nombreux encore sont ceux qui sont menacés par la violence et les menaces renouvelées de guerre, un nombre croissant de gens émigrent, chassés de chez eux par l’insécurité et la quête de survie.

 

Il y a ceux qui viennent avec des promesses de réponses faciles, et exploitent les craintes des gens pour un gain politique à court terme. Mais ils n’offrent que des mirages dangereux, car il n’y a pas de réponses faciles dans notre monde troublé.

 

Nous, à l’Internationale Socialiste, nous avons une longue expérience de la lutte pour la paix - la promotion du désarmement pendant toutes les périodes les plus litigieuses de la Guerre Froide tout comme maintenant et de nos jours, nos efforts pour trouver des solutions aux conflits régionaux - du combat pour la démocratie et le respect des droits de la personne, et dans notre travail de recherche du développement économique durable et des opportunités pour tous.

L’Internationale est à part, car nous croyons à la découverte de solutions durables aux problèmes réels par une action politique déterminée. La relance de la politique est donc actuellement une des tâches principales de notre mouvement, afin d’inspirer et d’impliquer le plus grand nombre de gens dans les décisions qui affectent leurs vies. De cette façon, en ramenant l’humanité à la politique, nous permettrons à notre famille de progresser et d’avancer tandis que nous relevons les défis actuels.