Conseils Antérieurs


Genève
23-24 novembre 1998


Conseils Antérieurs

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Conseils

CONSEIL DE GENEVE - Faire fonctionner les marchés mondiaux dans l'intérêt de tous

23-24 novembre 1998

RESOLUTION SUR LA BIRMANIE

Original: anglais

La réunion du Conseil de l'Internationale Socialiste à Genève les 23-24 novembre 1998:

Reconnaît le Comité représentant le Parlement Populaire, formé par la Ligue Nationale pour la Démocratie le 16 septembre 1998 ayant acquis l'autorité légale de 251 parlementaires et le soutien des quatre partis politiques d'ethnies non birmanes en tant qu'instrument légitime de la volonté du peuple de Birmanie;

Condamne fortement le régime pour les récentes arrestations illégales et arbitraires de plus d'un millier de membres de la Ligue Nationale pour la Démocratie, dont environ 200 représentants élus.

Condamne la politique de génocide à motivation raciale adoptée par le gouvernement contre les peuples ethniques, surtout dans les états de Karen, Karenni et Shan;

Déplore la persécution par le régime des chrétiens et des musulmans, ainsi que la répression continue des moines bouddhistes;

Se réjouit de la conclusion du Rapporteur Spécial des Nations unies sur les droits de la personne humaine en Birmanie comme quoi les violations des droits de la personne humaine en Birmanie sont probablement "le résultat d'une politique au plus haut niveau" et comme quoi les hauts fonctionnaires portent donc "la responsabilité politique et juridique" de leurs crimes; (1)

Demande à l'Assemblée générale des Nations unies (UNGA) et à UNCHR d'adopter des résolutions de consensus sur la Birmanie qui reflètent fidèlement la sévérité de la répression en Birmanie et l'indignation internationale face aux politiques du régime;

Demande à l'Assemblée générale des Nations unies et aux organisations d'autoriser les états membres à prendre des mesures individuellement pour faire pression sur le régime pour qu'il respecte ses obligations dans le cadre du traité avec l'ONU;

Fait appel au secrétaire-général de l'ONU pour augmenter les pressions exercées sur la junte militaire en utilisant ses bons offices, en consultation avec Daw Aung San Suu Kyi, afin de faire des progrès importants vers la démocratisation en Birmanie;

Demande à la collectivité internationale et au Japon en particulier de n'apporter aucune aide financière qui profiterait, directement ou indirectement, au régime en Birmanie;

Demande à l'Union européenne d'imposer des sanctions commerciales et d'investissement sévères sur le régime jusqu'à ce que des progrès réels aient été faits pour rétablir la démocratie, l'autorité de la loi et le respect des droits de la personne humaine en Birmanie;

Demande à TOTAL, France; UNOCAL, Etats-Unis; PREMIER, Royaume-Uni et MITSUBISHI et NIPPON OIL, Japon de retirer ou suspendre leurs opérations pipelines en Birmanie et de faire amende honorable pour le travail forcé et les violations des droits de la personne humaine des ethnies de Birmanie occasionnés par leurs pipelines;

Demande instamment au régime militaire de Birmanie d'ouvrir immédiatement un dialogue substantiel avec le Comité représentant le Parlement Populaire avant qu'il ne soit trop tard pour éviter un nouveau bouleversement social et politique violent en Birmanie, et

Demande au régime de libérer tous les prisonniers politiques, d'abroger toutes les lois répressives, et de cesser toutes les violations des droits de la personne humaine et le harcèlement des membres du NLD pour leur faire quitter le parti et faire fermer les bureaux du NLD.

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1 Rapport du Rapporteur spécial sur Myanmar, Assemblée générale des Nations unies, doc A/53/364, le 10 septembre 1998