RAPPORT DU SECRETAIRE GENERAL
Je suis heureux de présenter mon rapport à ce Conseil de l'IS à Genève et je tiens à remercier le Secrétaire-Général des Nations unies, Kofi Annan, pour le message d'encouragement qu'il nous a fait parvenir ici alors que nous entamons notre travail. Je tiens également à exprimer ma gratitude à Vladimir Petrovsky, Directeur-général des Nations unies Genève. Ce dernier ainsi que son équipe nous ont non seulement accueillis ici dans leurs excellentes installations, mais ils l'ont fait après avoir été prévenus très peu de temps à l'avance lorsque notre président, Pierre Mauroy, reconnaissant qu'il était urgent d'examiner les développements actuels dans le monde, proposa d'avancer la date de notre Conseil. La continuation de notre étroite coopération avec les Nations unies souligne notre engagement commun vis-à-vis de la solidarité au sein de la communauté internationale.
J'aimerais ajouter que dans le cadre des préparatifs pour ce Conseil, j'ai eu le plaisir d'assister en octobre dernier à la conférence du Parti Socialiste Suisse, où j'ai pu observer l'importance et la permanence de son rôle dans les affaires de la confédération helvétique. Je suis donc très heureux d'annoncer que Ruth Dreifuss, ministre de l'intérieur suisse, conseillère fédérale et un membre du parti, se joindra à nous pendant notre séjour à Genève, et qu'Ursula Koch, présidente du Parti Socialiste Suisse et Jean-François Steiert, son nouveau secrétaire général, ainsi que d'autres représentants du parti, seront parmi nous au Conseil.
Nous nous rassemblons à Genève alors que l'économie mondiale traverse une phase incertaine et risquée, qui nécessite la mise en place d'initiatives social-démocrates concertées tout en rendant ces initiatives possibles. La situation financière mondiale reste précaire: la turbulence des flux de capitaux menace la santé de nations entières dans le monde en développement. En outre, les inégalités du développement économique s'intensifient, à la fois au sein des pays et entre eux.
La difficulté est donc de faire en sorte de `Faire fonctionner les marchés mondiaux dans l'intérêt de tous', thème principal de notre Conseil ici à Genève. Les mécanismes de marché sont nécessaires pour assurer la croissance économique, mais laisser aux marchés une liberté totale entraîne des risques d'insécurité et d'injustice. Nous, à l'Internationale Socialiste, sommes convaincus que la revitalisation du rôle des gouvernements et le renouveau de la stratégie des institutions financières mondiales sont des aspects cruciaux pour assurer la viabilité de l'économie mondiale. Les succès électoraux de nos partis membres en Europe et ailleurs montrent qu'en accordant la priorité aux actions politiques en faveur de la croissance équitable et de l'emploi pour tous, notre Internationale est au premier rang dans l'analyse des véritables inquiétudes des citoyens.
Nos efforts constants dans la résolution des questions économiques mondiales se manifestent dans le travail du Comité de l'IS sur la Politique économique, le Développement et l'Environnement (SICEDE), qui s'est réuni la semaine dernière et qui présente un projet de déclaration qui sera débattu par le Conseil, ainsi que par la Commission Progrès Global, réunie en juin dernier à Berlin avec pour thème `Façonner la globalisation'. Le Comité des Elus locaux et régionaux de l'IS et le Comité de l'IS pour l'Amérique latine et la Caraïbe (SICLAC) ont parallèlement mis au point des stratégies social-démocrates face à la globalisation, au niveau municipal et régional.
Le développement économique durable dépend aussi de l'établissement de la paix et du renforcement de la démocratie. Le second thème de notre Conseil s'attarde donc sur les domaines dans lesquels la paix et la démocratie sont fortement menacées et où les événements évoluent rapidement: le Moyen-Orient, l'Algérie, la Région des Grands Lacs en Afrique et le Kosovo. Nous avons organisé une réunion des personnes responsables du Comité Afrique de l'IS la semaine dernière à Dakar pour parler de la crise africaine et préparer un projet de déclaration pour notre Conseil. Le Comité Moyen-Orient de l'IS (SIMEC) et le Comité de l'IS pour l'Europe Centrale et Orientale (SICEE) se sont réunis ici à Genève, nous permettant de disposer de rapports en temps voulu pour informer nos discussions. Parallèlement à nos Comités, nous reconnaissons le rôle joué par nos partis membres dans la résolution des conflits et dans la participation plus poussée des citoyens, le plus récemment en Irlande du Nord et en Bosnie-Herzégovine. Donner la priorité à la paix et à la démocratie garantit que l'Internationale Socialiste continue à jouer un grand rôle dans l'avènement d'un monde plus juste et plus stable.
Comme nous l'avons noté, le Comité de l'IS sur la Politique économique, le Développement et l'Environnement (SICEDE) fut convoqué à Sintra, près de Lisbonne, le 16 novembre. La réunion était présidée par le premier ministre António Guterres, vice-président de l'IS et président du SICEDE. Le Comité prépara un projet de résolution pour le Conseil, intitulé `Régler la globalisation et globaliser la régulation', qui constitue un cadre pour les actions politiques pouvant limiter les aspects négatifs et renforcer les effets positifs de la globalisation des marchés.
Les 17-18 juin, des discussions détaillées sur divers aspects de la globalisation ont été lancées lors de la réunion régionale européenne de la Commission Progrès Global, réunion organisée en collaboration avec la Fondation Ebert à Willy-Brandt Haus, à Berlin. Un certain nombre de leaders de l'IS, de penseurs politiques et d'autres spécialistes ont examiné les questions suivantes: `L'évolution technologique, l'innovation et l'environnement'; `La croissance économique et la politique de l'emploi'; et enfin `Les perspectives des politiques social-démocrates en Europe'. Cette première réunion régionale de la Commission a centré sa réflexion sur l'incorporation de la perspective européenne sur la globalisation dans le débat général organisé par la Commission, et les discussions se sont concentrées sur la nécessité d'avoir un projet commun pour l'Europe.
La Commission poursuivra son travail lors d'une réunion régionale sur l'Afrique, que nous avons prévue, en collaboration avec nos amis dans cette région, pour les 25
26 janvier à Dakar, et lors d'une réunion sur l'Amérique latine et la Caraïbe, prévue pour les 22-23 mars à Mexico.
Les questions de l'évolution des marchés globaux et de leurs effets sur les économies régionales figuraient aussi à l'ordre du jour de la réunion du Comité de l'IS sur l'Amérique latine et la Caraïbe (SICLAC), organisée à Caracas les 25 et 26 septembre. Cette réunion, accueillie par notre parti membre au Venezuela, Action Démocratique (AD), s'est deroulée avant les récentes élections au Congrès dans ce pays, et avant les élections présidentielles prévues pour décembre. La réunion a commencé par un hommage à notre ami et camarade José Francisco Peña Gómez, récemment disparu, qui présida le Comité pendant près de vingt ans. Il y a un an seulement, il manifesta une fois de plus sa solidarité sans faille, lorsqu'il partit pour New Delhi pour participer au travail de notre Conseil, malgré son état de santé déjà fragile.
L'un des thèmes principaux de la réunion était: `Evaluation et perspectives des changements dans les marchés mondiaux et leurs effets sur les économies régionales'. Le Comité conclut qu'une stratégie économique social-démocrate pour l'Amérique latine était nécessaire afin de réagir de manière plus décisive aux changements mondiaux. Le Comité nota également la nécessité d'adopter des politiques qui favorisent les exportations et le développement des marchés nationaux, tout en stimulant la consommation interne afin d'améliorer le bien-être économique. Les membres du Comité conclurent que la mise en place d'une zone économique en Amérique latine, avec une monnaie unique, des marchés du capital communs et une base technologique commune, serait le meilleur choix pour le développement économique futur de la région.
L'autre thème principal de la région à Caracas était: `Démocratie, Etat et Gouvernabilité: propositions du socialisme démocratique pour affronter les nouveaux défis' et le Comité adopta un certain nombre de résolutions pour soutenir le processus d'instauration de la démocratie, par exemple au Venezuela, à Haïti et au Pérou.
SICLAC exprima également dans une déclaration ses espoirs pour la paix au Pays Basque et partout en Espagne après la trêve déclarée par l'ETA le 18 septembre.
Les 5-6 octobre, nous avons rassemblé deux cent cinquante maires, membres de municipalités et d'organisations, ainsi que des experts, dans la ville de Fès pour participer à la Deuxième Conférence Mondiale de Maires de l'IS accueillie par notre parti membre au Maroc, l'Union Socialiste des Forces Populaires. Notre vice-président, le premier ministre marocain, Abderrahman Youssoufi; le président de l'IS, Pierre Mauroy; le président du Comité des Elus locaux et régionaux de l'IS et leader du Parti Socialiste belge (PS), Philippe Busquin, et le maire de Fès, Abderrahim Filali Baba s'adressèrent aux participants pendant la séssion inaugurale.
Les délégués furent répartis en groupes de travail. Le premier groupe, présidé par le maire de Barcelone, Joan Clos du Parti Socialiste Ouvrier Espagnol (PSOE), a discuté de la `Globalisation et Solidarité: Le rôle des pouvoirs locaux' et des `Villes en conflit'.
Un second groupe de travail se concentra sur: `Nouveaux partenariats: l'Etat et les pouvoirs locaux' sous la présidence de Marie Augustine Houangni Ambouroué, maire de Port-Gentil, du Parti Gabonais du Progrès (PGP). Le troisième groupe de travail, présidé par Ricardo Pascoe, qui représentait le maire de Mexico, du Parti de la Révolution Démocratique (PRD), prit comme thème: `L'avenir des villes: la qualité de vie et société de l'information, la réponse socialiste'.
Les délibérations des groupes de travail culminèrent par `La Déclaration de Fès', qui fut adoptée par la Conférence lors de sa clôture. La Déclaration comporte quatre propositions concrètes pour l'avenir. Tout d'abord, l'adoption d'une Charte des Elus locaux et régionaux pour réaffirmer les principes éthiques dans l'administration publique. Ensuite, une coopération plus décentralisée et interactive, sous des formes pratiques, comme le jumelage démocratique des villes. Enfin, la création d'un réseau pour l'échange de connaissances et expériences destiné aux représentants du gouvernement local. Et en dernier lieu, le soutien de la création d'une organisation internationale unique des autorités locales.
Le Groupe de Travail du Comité Moyen-Orient de l'IS sur la Question Kurde, présidé par Carl Lidbom du Parti Social Démocrate Suédois (SAP), s'est réuni à Paris le 5 juin sur l'invitation du Parti Socialiste français (PS). Le Groupe de Travail écouta les rapports présentés par l'Union Patriotique du Kurdistan (PUK), et le Parti Démocratique du Kurdistan (KDP), concernant les derniers événements en Irak du Nord. Le Parti Démocratique du Kurdistan Iranien (PDKI), membre de l'IS, fit un rapport sur la situation en Kurdistan iranien.
Mi-septembre, des délégations du Parti Démocratique du Kurdistan (KDP), dirigée par Massoud Barzani et de l'Union Patriotique du Kurdistan (PUK), dirigée par Jalal Talabani, se sont réunies à Washington pour des discussions bilatérales qui ont débouché sur un accord ayant pour but de mettre fin aux années de combats et de présenter les mesures prises concernant le partage du pouvoir et des ressources économiques.
J'ai le plaisir d'annoncer que le Groupe de Travail, les leaders du KDP et du PUK, ont décidé d'organiser une visite de représentants de l'IS en Irak du Nord bientôt, avant la fin de l'année. Les deux leaders sont ensuite venus au secrétariat à Londres, où nous avons entamé les préparatifs. La visite se concentrera sur la situation sur place et sur le rôle permanent de l'Internationale dans la promotion de la paix et dans le soutien des élections d'une assemblée régionale, prévues pour l'été prochain.
Pierre Mauroy, président de l'IS, et moi-même, nous sommes rendus en Chine du 14 au 21 septembre. Nous avons participé à une série de discussions à haut niveau, notamment une réunion avec le président de la République de Chine, Jiang Zemin, pendant laquelle des opinions ont été échangées sur un large éventail de sujets, ce qui nous a permis de mieux comprendre les points de vue actuels du Parti Communiste chinois concernant les questions de globalisation et le développement des forces politiques.
Comme l'a déclaré notre président, l'IS et le Parti Communiste chinois diffèrent toujours sur un certain nombre de questions, mais le dialogue reste le seul moyen de surmonter les différences idéologiques, à une époque où la réflexion commune sur les grandes questions contemporaines est extrêmement importante pour toutes les parties concernées.
J'aimerais profiter de ce Conseil pour féliciter en toute sincérité notre ami John Hume, leader du Parti Social-Démocrate et Travailliste (SLDP), qui fut récompensé du Prix Nobel de la Paix à Oslo le 16 octobre conjointement avec David Trimble, leader du Parti Unioniste d'Ulster et premier ministre d'Irlande du Nord. Nous nous souvenons de l'intervention de John Hume lors de notre Conseil à Oslo en mai dernier. La reconnaissance par le Comité Nobel du dévouement de Messieurs Hume et Trimble pour faire cesser la violence était bien méritée et, dans le cas de John Hume, soulignait encore une fois les efforts des membres de notre Internationale dans la promotion de solutions pacifiques et démocratiques aux conflits dans toutes les régions du monde.
Le référendum sur la paix en Irlande du Nord a été organisé quelques jours après notre Conseil à Oslo en mai dernier. Les citoyens d'Irlande du Nord et de la République d'Irlande se déclarèrent catégoriquement en faveur de l'accord de paix avec 71,1% de réponses positives. Aux élections du 25 juin à la nouvelle assemblée de 108 sièges, le SDLP émergea comme le second parti en remportant 24 sièges. Le Parti Unioniste d'Ulster remporta 28 sièges. Les partis en faveur de l'accord se partageaient 28 sièges supplémentaires alors que les partis contre l'accord remportèrent 28 sièges seulement au total.
J'aimerais également noter la signature le 22 juillet du traité sur le Tribunal Pénal international des Nations unies, institution longtemps préconisée par l'Internationale Socialiste et dont la création mit en jeu les efforts directs de nombreux partis membres. Quelque 120 pays votèrent en faveur de la création de ce tribunal permanent, dont le principe de base serait le suivant: les dirigeants et hauts fonctionnaires du gouvernement seront tenus responsables en cas de génocide, de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre. Pour citer le Secrétaire-Général de l'ONU, Kofi Annan, ce tribunal est `un cadeau aux générations futures'.
Depuis notre dernier Conseil, les partis membres de l'IS et les partis associés à notre organisation ont obtenu de considérables succès aux élections de nombreuses régions du monde, en particulier en Europe, où les partis sociaux démocrates et travaillistes sont au pouvoir dans treize des quinze Etats membres de l'UE.
Au Sénégal, le Parti Socialiste du Sénégal (PS), remporta 93 sièges à l'Assemblée élargie de 140 sièges aux élections parlementaires du 24 mai.
Le Parti Socialiste de Saint-Marin (PSS) remporta 23,2 pour cent des suffrages exprimés aux élections du 31 mai et fut confirmé une fois de plus comme le parti leader de la gauche dans cette république, qu'il va gouverner en coalition.
De nombreuses élections de gouverneur d'Etat et d'autorités locales ont été organisées cette année au Mexique et jusqu'à présent nos deux partis membres, le Parti de la Révolution Démocratique (PRD) et le Parti Révolutionnaire Institutionnel (PRI) ont enregistré des succès. Le PRI récupéra par exemple le poste de gouverneur de l'Etat de Chihuahua après avoir sélectionné son candidat pour la première fois au cours d'une élection primaire ouverte, alors que le PRD remporta son premier poste de gouverneur dans l'Etat du Zacatecas.
Milos Zeman, leader du Parti Social-Démocrate Tchèque (CSSD), membre de l'IS, a été nommé premier ministre de la République Tchèque le 17 juillet, suite à des élections en juin dernier à l'issue desquelles le parti remporta 74 sièges avec 32,3 pour cent des suffrages. Parmi les ministres nommés au cabinet, citons Jan Kavan (affaires étrangères), Václav Gurlich (intérieur) et Ivo Svoboda (finances).
Au Brésil, l'alliance de la gauche, qui inclut le Parti Travailliste Démocratique (PDT), membre de l'IS, a obtenu trois sièges supplémentaires aux élections du Congrès qui se sont déroulées le 4 octobre. L'opposition de gauche détient maintenant 112 sièges dans la chambre de 513 sièges.
Dans la course présidentielle au Brésil, le président en exercice, Fernando Henrique Cardoso, remporta 53,06 pour cent des suffrages et Luiz Inácio `Lula' da Silva, soutenu par les partis de l'opposition, a remporté 31,71 pour cent avec Leonel Brizola, président du PDT, comme compagnon de la course à la vice-présidence.
Au dernier tour des élections de gouverneur d'état à Rio de Janeiro le 25 octobre, Anthony Garotinho du PDT a remporté une victoire confortable avec 58 pour cent des suffrages.
Le Parti Social Démocrate Suédois (SAP) fut reconduit et resta le plus grand parti à l'issue des élections nationales du 20 septembre. Les sociaux démocrates ont remporté 36,6 pour cent des suffrages. Le nouveau gouvernement du premier ministre Göran Persson compte désormais des représentants du Parti de la Gauche, qui a obtenu 12 pour cent des suffrages, et des Verts, qui ont remporté 4,5 pour cent.
Massimo D'Alema, leader des Démocrates de Gauche (DS), accéda au poste de premier ministre d'Italie le 21 octobre, suite à une reconstitution négociée des forces de la gauche et du centre en Italie. Ce gouvernement comporte six femmes ministres, chose sans précédent. Dans son discours au Parlement, il définit les objectifs de son gouvernement, qui sont notamment de poursuivre `les bonnes politiques de nos prédécesseurs' et d'encourager l'emploi en restructurant le système fiscal et en allégeant le coût de l'emploi.
Gerhard Schröder accéda au poste de chancelier fédéral d'Allemagne le 27 octobre. Le Parti Social Démocrate (SPD) et les Verts signèrent un pacte de coalition à Bonn le 20 octobre après les élections fédérales de septembre. Le SPD a remporté 40,9 pour cent des suffrages, soit 6 pour cent de plus que le Parti Démocrate Chrétien (CDU), mettant fin à seize années au pouvoir pour le CDU. Les Verts ont gagné 6,7 pour cent des suffrages.
La priorité du nouveau gouvernement est de s'attaquer à l'emploi, la réforme fiscale et l'abandon progressif de l'énergie nucléaire.
En République Slovaque, un nouveau gouvernement de coalition comprenant le Parti de la Gauche Démocratique (SDL), membre de l'IS; de la Coalition Démocratique Slovaque (SDK), de la Compréhension Civique (SOP) et du Parti de Coalition Hongrois (SMK) à base ethnique, a accédé au pouvoir le 30 octobre après les élections générales de septembre. Les membres de la coalition ont remporté 58 pour cent des suffrages et 93 sièges sur 150 au Parlement, avec un taux de participation impressionnant de 84 pour cent. Le parti au pouvoir, le Mouvement pour une Slovaquie Démocratique (HZDS) et ses partenaires ont remporté 38 pour cent des suffrages et 57 sièges.
Le nouveau gouvernement slovaque a pris des mesures immédiates pour mettre fin à l'isolement politique du pays en demandant à l'Union européenne et à l'OTAN de reconsidérer ses demandes d'adhésion.
Depuis notre dernier Conseil, j'ai assisté à un certain nombre de rassemblements de nos partis membres, qui m'ont donné l'opportunité d'observer le travail accompli chez eux et de noter les grandes étapes que certains d'entre eux ont récemment atteint.
Au Chili, j'ai représenté notre Internationale au XIV Conseil Général du parti chilien, Parti pour la Démocratie (PPD), qui s'est déroulé du 22 au 24 mai à Santiago, et au Congrès extraordinaire du Parti Socialiste (PS), organisé du 29 au 31 mai et dédié à Clodomiro Almeyda Medina, ancien ministre des affaires étrangères du Chili et leader socialiste influent, décédé en août 1997. Les délégués du PS se sont rassemblés pour examiner la transition politique du Chili et pour réfléchir à la direction du parti et à son rôle dans la coalition gouvernementale.
C'est avec plaisir que j'ai participé à San Juan à la Conférence internationale de soutien de l'indépendance de Porto Rico, organisée par le Parti Indépendantiste Portoricain (PIP) du 23 au 26 juillet à l'occasion du centenaire de l'invasion de Porto Rico par les Etats-Unis.
Egalement dans les Caraïbes, le Parti National du Peuple (PNP) de Jamaïque marqua l'occasion historique de son soixantième anniversaire par une semaine d'activités du 13 au 20 septembre, qui fut le point culminant d'une année de commémorations.
J'étais heureux d'être présent à la conférence annuelle organisée à Blackpool fin septembre par le Parti Travailliste britannique, qui s'est réuni pour consolider les réussites de ses dix-huit premiers mois au pouvoir.
Le Parti Socialiste du Sénégal (PS) a fété son cinquantième anniversaire fin octobre. Lors d'une réunion organisée dans la ville de Thies, le président du Sénégal, Abdou Diouf, leader du Parti Socialiste du Sénégal et le premier secrétaire, Ousmane Tanor Dieng, s'adressèrent à des dizaines de milliers de membres et sympathisants du parti. Un symposium de deux jours couvrant différents aspects des politiques et de l'histoire du parti a ensuite été organisé à Dakar. C'est avec plaisir que j'ai participé à ces réunions au nom de l'Internationale.
Le 22 décembre marquera le dixième anniversaire de la disparition prématurée de notre ancien secrétaire général Bernt Carlsson. En sa mémoire, une plaque sera posée à Lockerbie par le secrétariat de l'IS et quelques-uns de ses anciens proches collègues.
En 1976, il est arrivé à Londres au poste de secrétaire général de l'IS. Il travailla avec Willy Brandt, pendant ses premières années au poste de président, afin d'élargir le champ de notre Internationale, surtout en Amérique latine, mais également à d'autres régions du monde où notre présence ne faisait que commencer.
Une autre région sur laquelle il se concentra beaucoup était l'Afrique du Sud. Il s'attira l'inimitié des autorités de Prétoria, qui firent de leur mieux (sans succès, il faut bien le dire) pour lui rendre la vie difficile à Londres.
Le Moyen-Orient figurait aussi à son ordre du jour, et pendant qu'il occupait le poste de secrétaire général, l'IS commença à se transformer en un forum paisible où les Palestiniens et les Israéliens pouvaient se rencontrer et aborder leurs problèmes de manière fraternelle.
En juillet 1987, il fut nommé Haut Commissaire des Nations Unies pour la Namibie et peu après cette nomination ses nouvelles initiatives réussirent à faire sortir la situation d'une impasse. Il était en route pour la cérémonie de signature des documents formalisant l'émergence d'une nouvelle nation lorsqu'il perdit la vie, avec bien d'autres personnes, dans une attaque terroriste dont les auteurs n'ont pas encore été traduits en justice.
Il nous a beaucoup manqué depuis dix ans.
En ce qui concerne l'avenir, je suis en mesure d'annoncer, après avoir travaillé avec nos camarades du Parti Socialiste français et conformément à la décision prise à Oslo, que le XXIe Congrès de l'IS se déroulera à Paris du 8 au 10 novembre 1999. La prochaine réunion du Conseil, à Buenos Aires, est fixée pour les 25 et 26 juin, quelques jours avant le premier Sommet des Chefs d'Etat de l'Amérique latine et la Caraïbe et de l'Union européenne à Rio de Janeiro. Le Conseil de Buenos Aires sera accueilli conjointement par nos partis membres argentins, le Parti Socialiste Populaire (PSP), membre de Frepaso et l'Union Civique Radicale (UCR). J'ai déjà mentionné quelques-unes de nos activités à venir, mais de nombreuses autres sont encore prévues.
Le Comité de l'IS pour l'Europe Centrale et Orientale (SICEE) se réunira à Bucarest les 5-6 février, en coopération avec nos partis membres, le Parti Démocratique (PD) et le Parti Social-Démocrate Roumain (PSDR). Le Comité se réunira de nouveau la seconde semaine de septembre à Varsovie, accueilli par nos membres en Pologne.
La prochaine réunion du Comité Afrique de l'IS se tiendra fin mars à Bamako, la capitale du Mali, accueilli par nos amis de l'ADEMA. Ce Comité se réunira de nouveau la première semaine de septembre à Maputo avec la collaboration de FRELIMO.
En Amérique latine et la Caraïbe, nous serons très actifs dans les mois qui précéderont notre prochain Conseil à Buenos Aires. Le Comité de l'IS pour l'Amérique latine et la Caraïbe (SICLAC), se réunira pour aborder les questions principales qui concernent cette région avant le Conseil, et comme je l'ai noté, une réunion régionale de la Commission Progrès Global sera organisée les 22 et 23 mars à Mexico.
Suite à la récente réunion du Comité de l'IS sur la Politique économique, le Développement et l'Environnement (SICEDE) à Sintra, nous prévoyons d'organiser, en collaboration avec le président du Comité, António Guterres, une prochaine réunion qui se concentrera sur l'économie en Afrique, et des réunions suivantes sur les questions économiques en Asie, en Amérique latine et la Caraïbe.
La prochaine réunion du Comité de l'IS pour la Paix, la Sécurité et le Désarmement (SIPSAD), présidé par Günter Verheugen, SPD d'Allemagne, se concentrera sur les questions actuelles concernant le désarmement et sera organisée en collaboration avec les organes appropriés des Nations unies.
Une réunion du Comité Asie-Pacifique de l'IS est également à l'ordre du jour pour les six premiers mois de l'année prochaine. Comme la crise touche les hommes et les économies, nous devons accorder une grande priorité à nos contacts avec les partis membres dans la région. L'avènement de la vraie démocratie approche, comme nous le constatons, par exemple, dans les rues d'Indonésie et de Malaisie, où le Parti Action Démocratique (DAP), membre de l'IS, joue un rôle clé dans le mouvement de réforme.
Le Comité Moyen-Orient de l'IS (SIMEC), qui vient juste de se réunir ici à Genève, continuera à contribuer de toutes les manières possibles au processus de paix. En ce qui concerne les activités à venir, l'Union Socialiste des Forces Populaires (USFP), membre de l'IS, nous a invités à organiser la prochaine réunion au Maroc. Comme je l'ai noté, nous avons décidé que le Groupe de Travail du SIMEC sur la Question Kurde se rendrait bientôt dans le nord de l'Irak. Comme le Comité s'intéresse aussi à l'Afghanistan, en constituant un groupe spécial pour suivre les développements dans ce pays.
En ce qui concerne les activités du Comité Méditerrannée de l'IS, le renforcement du partenariat Euro-Méditerrannéen sera l'un des thèmes principaux d'une réunion prochaine qui se tiendra à Bruxelles.
Comme le montre mon rapport, nos activités s'intensifient à l'approche de notre Congrès de l'an prochain. Dans les mois à venir, nous devons absolument faire appel au potentiel de tous nos partis membres pour que notre Congrès renforce nos idées et notre organisation.
A Genève, le Conseil devra approuver le budget pour 1999. Le fait qu'un grand nombre de nos partis membres paient leur cotisation dans les délais est très apprécié, et je demande comme toujours aux partis en retard de bien vouloir nous aider à respecter le budget. Au delà de cela, nous devons reconnaître que l'étendue de nos activités continue à augmenter, tout comme le rythme des développements dans le monde et la nécessité de lancer des initiatives social-démocrates. La détermination de nos partis membres et le fait qu'un nombre croissant d'entre eux se trouve au gouvernement signifie que l'Internationale Socialiste peut faire une différence encore plus importante et positive dans la vie des citoyens du monde entier. Je pense que nous pouvons être fiers de ce que nous avons accompli jusqu'à maintenant, avec un budget très modeste. Je suis néanmoins convaincu que personne ne peut être satisfait du fait que nous ayons si peu de ressources à notre disposition. C'est donc avec un sens de responsabilité commune que nous devons faire en sorte d'avoir les moyens d'accomplir ce qui doit être fait.