Conseils Antérieurs


Maputo
10-11 novembre 2000


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Conseils

CONSEIL DE MAPUTO - Le chemin à tracer pour l’Afrique

10-11 novembre 2000

RAPPORT DU SECRETAIRE GENERAL


INTRODUCTION

 

C’est avec plaisir que je présente mon rapport à ce Conseil de l’IS, à Maputo et je voudrais remercier mes amis et camarades du parti Frelimo pour leur chaleureuse et généreuse hospitalité. Mes remerciements vont tout particulièrement à Joaquim Chissano, président du Frelimo et président de la république du Mozambique, pour ses contributions renouvelées à notre Internationale, tant au niveau régional qu’international.

Nous nous rassemblons en Afrique à un moment où les défis auxquels ce continent doit faire face n’ont jamais été aussi importants - qu’ils soient politiques, économiques, sociaux ou environnementaux. Pourtant, loin de nous rallier au pessimisme de certains cercles quant à l’avenir du continent, nous restons déterminés à trouver des solutions, inspirés par le fait que nous avons déjà surmonté, en renouvelant notre engagement, de nombreux obstacles que beaucoup considéraient insurmontables. La victoire de la paix et de la démocratie sur l’apartheid en Afrique du Sud, par exemple, reste une extraordinaire réussite et un témoignage de solidarité mondiale que nous avons été fiers d’acclamer lors du dernier Conseil de l’IS qui s’était tenu en Afrique du Sud, au Cap en 1995.

Aujourd’hui, l’Internationale Socialiste rédige les grandes lignes du ‘Chemin à tracer pour l’Afrique: un engagement mondial pour le développement, la paix et la démocratie’, qui forme le thème principal de notre Conseil de Maputo. Nous espérons que les efforts internationaux seront au moins aussi résolus que ceux des Africains, qui, on l’a vu récemment, se sont mobilisés pour défendre la démocratie en Côte d’Ivoire, ont prouvé leur détermination dans leurs travaux de reconstruction suite aux inondations dévastatrices qui ont frappé le Mozambique et persévèrent en dépit de tout dans la lutte pour la justice sociale sur tout le continent africain.

Une initiative clé de notre Internationale est de ‘Faire de la lutte contre la pauvreté en Afrique une priorité urgente’, l’une des quatre campagnes de l’IS dans le cadre de laquelle nous avons fait des progrès depuis leur adoption lors de notre dernier Conseil à Bruxelles. Un élément essentiel de notre objectif global - combiné à notre campagne pour l’abolition de la dette - est de réduire la pauvreté sur le continent pour mettre dans la main des peuples africains les outils leur permettant de répondre aux défis de la mondialisation actuelle. Comme nous l’a dit le président Chissano à Bruxelles, il s’agit de solidarité, d’équité et également de connaissances: ‘Il ne s’agit pas de nous offrir le savoir sur un plateau, mais de nous donner l’opportunité de l’acquérir par nous-mêmes - c’est cela la base de l’affranchissement’.

En même temps, nous continuons à promouvoir la paix - en Afrique, au Moyen-Orient et dans d’autres régions, comme nous allons le voir ici à Maputo. Nos efforts à cet égard sont également liés à notre campagne de lutte contre la violence envers les femmes qui sont de manière croissante la cible de la panoplie guerrière moderne et figurent en grande majorité dans les populations déplacées à travers le globe.

Encore une fois, là où d’autres considèrent que les problèmes sont inextricables, nous sommes convaincus qu’avec détermination, on peut aboutir et on aboutira à des accords de paix. Notre Internationale a fait ses preuves en aidant à combler les différences et à faire avancer les initiatives de paix, mais nous sommes aussi bien connus pour notre soutien constant en faveur de la démocratie, des droits de la personne et de l’égalité, et pour la mise au point de réponses communes à des problèmes communs. Voilà pourquoi les citoyens du monde entier continuent à se tourner vers la social-démocratie pour tenter de construire un monde plus juste et plus stable.

NOS ACTIVITES DANS LE MONDE

Afrique

Depuis Bruxelles, notre Internationale a développé un certain nombre d’initiatives et d’activités, et organisé des réunions dans différentes régions du globe.

Le Comité Afrique de l’IS, par exemple, qui offre aujourd’hui un grand forum d’expression pour les aspirations des peuples de l’ensemble du continent, s’est réuni deux fois, d’abord à Yaoundé, au Cameroun, les 30 juin - 1 juillet, puis à Praia, au Cap-Vert, les 30-31 octobre.

La réunion de Yaoundé était présidée par Ousmane Tanor Dieng, premier secrétaire du Parti Socialiste du Sénégal et président du comité, et accueillie par le Front Social Démocratique, SDF, du Cameroun. Notre présence à Yaoundé soulignait le soutien continuel apporté par l’Internationale Socialiste à notre parti membre dans sa lutte pour l’organisation au Cameroun d’élections libres, justes et transparentes. John Fru Ndi, président national du SDF, a accueilli les participants en déclarant que le SDF était convaincu que la réunion aiderait à ‘déterminer l’évolution des processus démocratiques au Cameroun, en Afrique et dans d’autres pays en développement’.

Après délibération, le Comité a adopté la Déclaration de Yaoundé, un document général abordant les problèmes de la démocratisation, de la résolution des conflits et de la lutte contre la pauvreté. La Déclaration a souligné, parmi d’autres éléments clé, l’universalité des principes démocratiques, le besoin d’appliquer des principes solides de gouvernement et d’éliminer la corruption, tout en recommandant que l’aide pour le développement soit ‘orientée sur les populations’ et que les liens économiques entre les pays soient ‘basés sur un partenariat mutuellement bénéfique’.

Le Parti Africain de l’Indépendance du Cap-Vert, PAICV, a accueilli notre réunion de Praia. Le Comité s’est penché sur les questions de développement relatives au thème principal de notre Conseil, a reçu des rapports sur les situations nationales de pays dans la région et émis une résolution concernant la Côte d’Ivoire. Dans cette résolution, le Comité a exprimé sa ‘solidarité inébranlable’ avec le peuple de Côte d’Ivoire, ainsi que leurs efforts couronnés de succès pour faire respecter le vrai résultat des récentes élections nationales et a félicité notre membre le Front Populaire Ivoirien, FPI, et son leader Laurent Gbagbo pour leur victoire et la poursuite de leur efforts pour renforcer la démocratie dans leur pays.

Le Comité a également émis une résolution sur l’Angola, applaudissant les efforts du MPLA et du gouvernement angolais pour obtenir la paix dans le pays, et la ‘Déclaration de Praia’ qui traite des tendances actuelles en Afrique et formera la base de nos débats à Maputo.

L’Asie et le Pacifique

La protection des institutions démocratiques figurait également en haut de l’ordre du jour quand le Comité Asie-Pacifique de l’IS s’est réuni à Wellington, en Nouvelle-Zélande, les 7-8 août 2000, accueilli par le Parti Travailliste de Nouvelle-Zélande, NZLP, et son leader et premier ministre Helen Clark.

Les délégués de toute cette vaste région ont dénoncé le renversement violent du gouvernement multiethnique des Fidji, démocratiquement élu et dirigé par le premier ministre Mahendra Chaudhry, leader du Parti Travailliste des Fidji, membre de l’IS. Ceci s’inscrivait dans le prolongement de la déclaration publiée par notre Internationale à la suite du coup d’Etat du 19 mai, condamnant l’assaut sur le gouvernement légitime du pays et réclamant la libération de tous les otages. Heureusement, le premier ministre Chaudhry a survécu à une longue épreuve épuisante et a pu participer à la réunion de Wellington, où il s’est joint au Comité pour faire appel à l’action internationale afin de restaurer la démocratie aux Fidji.

La situation aux Fidji reste défavorable et instable, et des inquiétudes persistent quant au manque de démocratie, ou aux menaces auxquelles celle-ci est exposée dans un certain nombre de pays de la région, surtout en Malaisie, aux Philippines et en Birmanie. En ce qui concerne la Birmanie, notre Internationale a condamné les actions du régime militaire et ses récentes tentatives pour restreindre la liberté de mouvement du leader de l’opposition pro-démocratique Aung San Suu Kyi et des représentants officiels de son parti, la Ligue Nationale pour la Démocratie. En ce qui concerne les Philippines, j’ai récemment rencontré la vice-présidente Gloria Macapagal Arroyo dans le cadre du travail en cours de notre Internationale pour maintenir et renforcer les relations avec ceux qui encouragent des modes de gouvernement plus honnêtes et plus transparents.

Alors que nous décuplons nos efforts en faveur de la démocratie et des droits de la personne, et comme cela avait été noté par le Comité à Wellington, l’amélioration récente et significative de la situation au Timor-Oriental est une inspiration, un gage de l’efficacité de la solidarité internationale et de la détermination sociale-démocrate, même en ces temps mouvementés où il est bien difficile de voir la lumière au bout du tunnel.

De même, la persistance des conflits et des menaces à la paix et la sécurité continuent d’inquiéter dans des pays comme l’Indonésie et le Sri Lanka et nous avons réitéré à Wellington nos appels en faveur de réductions majeures dans la fabrication et la vente d’armes. En même temps, les délégués ont pu exprimer leur ‘très grande satisfaction face aux progrès historiques du rapprochement entre la Corée du Sud et la Corée du Nord’, sur lesquels Kim Sang-Woo, membre du Parti Démocratique du Millénium de Corée du Sud, qui participait à notre réunion pour représenter le président Kim Dae Jung, nous a renseigné en détail. Pour soutenir ces développements, il a été décidé d’envoyer une mission de l’Internationale Socialiste visiter la Corée du Nord et la Corée du Sud, visite que nous préparons pour le début de l’année 2001.

Le Comité a conclu sa déclaration de Wellington en réaffirmant son engagement, exprimé lors de la réunion de Kuala Lumpur l’an passé, ‘de faire de ce nouveau siècle celui de la social-démocratie en Asie et dans le Pacifique’. Il a exprimé sa confiance dans son approche, non seulement parce que l’Internationale poursuit ses objectifs avec la participation totale des femmes, mais aussi du fait de nos efforts renouvelés dans la région pour améliorer la ‘coopération et la solidarité entre les partis sociaux-démocrates et les syndicats’.

Amérique latine et la Caraïbe

‘Donner priorité aux gens et promouvoir la solidarité’ pendant cette ère de changements mondiaux était le thème principal de la réunion du Comité de l’IS pour l’Amérique latine et la Caraïbe, SICLAC, qui s’est tenue à Kingston, en Jamaïque les 1-2 septembre.

Le rassemblement, accueilli par le premier ministre P.J. Patterson et le Parti National du Peuple, PNP, a fourni une bonne occasion d’apprécier la force de notre mouvement dans les pays des Caraïbes où les partis membres de l’IS sont au pouvoir, non seulement en Jamaïque, mais également à Dominique, à Barbade, à Saint-Kitts-et-Nevis, à Sainte-Lucie et, en ce qui concerne les Caraïbes hispanophones, dans la République dominicaine. Des partis membres de l’IS sont également au gouvernement au Chili et en Argentine et le Comité a exprimé son soutien à ceux qui travaillaient dur pour y parvenir dans d’autres pays.

La réunion du SICLAC à Kingston était présidée par l’ancien président argentin et président de l’Union Civique Radicale (UCR), Raúl Alfonsín, qui est également vice-président du Comité. Avec d’autres leaders de la région, il a dirigé les débats qui ont abouti à deux déclarations substantielles, l’une sur le thème ci-dessus et l’autre intitulée ‘Défendre et renforcer la démocratie: l’engagement social-démocrate’, ainsi qu’une déclaration centrée sur la Caraïbe.

Le Comité a réaffirmé que même si la mondialisation présentait des défis redoutables à tous les pays dans la région, de petites nations comme celles des Caraïbes étaient particulièrement vulnérables aux nouvelles menaces posées par la volatilité économique mondiale et le crime international organisé. Pour aider à protéger les pays moins puissants, le Comité a recommandé que les efforts se concentrent, entre autres, sur le renforcement de l’intégration régionale et la pleine application des lois internationales. Le Comité a également appelé à la mondialisation de la solidarité, en notant que la démocratie dans chaque pays ne peut être préservée que si les valeurs et les principes démocratiques gouvernent les relations politiques et économiques internationales.

Dans le cadre de résolutions séparées, le Comité a exprimé de sérieuses inquiétudes sur les développements actuels en Colombie, à Haïti, au Pérou et au Venezuela, et a réitéré la solidarité de l’Internationale Socialiste avec les partis membres dans ces pays et tous les efforts démocratiques visant à résoudre les problèmes actuels auxquels ils doivent faire face.

Dans le cadre du soutien continu apporté par l’Internationale à ses partis membres à travers le monde, une délégation de l’Internationale Socialiste a assisté en observateur aux élections présidentielles du 16 mai dans la République dominicaine, où nous nous sommes réjouis d’observer de près la victoire de Hipólito Mejía et de notre parti membre le Parti Révolutionnaire Dominicain, PRD. Hipólito Mejía, qui a pris ses fonctions à Santo Domingo le 16 août, événement auquel j’ai assisté avec beaucoup de joie, a décrit ses projets d’avenir pour son pays dans un article intitulé ‘Transparence : mes objectifs politiques’ et publié dans le dernier numéro de Socialist Affairs.

Notre Internationale reste également active pour soutenir les élections libres et la démocratie au Pérou. Suite à notre déclaration du mois d’avril exprimant de profondes inquiétudes sur le premier tour des élections, je me suis rendu au Pérou où j’ai rencontré le leader de l’opposition démocratique Alejandro Toledo, des membres du Parti Aprista Péruvien, membre de l’IS, et des représentants d’autres forces démocratiques dans le pays. Alors que nos amis et camarades continuent leur lutte dans leur pays, notre soutien à un changement démocratique et sans violence est plus que jamais nécéssaire.

Europe centrale et orientale

Le Comité de l’IS pour l’Europe centrale et orientale, SICEE, s’est réuni à Zagreb les 6-7 octobre alors que le peuple de Serbie, par l’intermédiaire des bulletins de vote et en faisant entendre la voix populaire dans la rue, s’est libéré du régime de Milosevic, une victoire pour la démocratie pour laquelle notre Internationale a constamment œuvré. Des délégués d’organisations sociales-démocrates serbes qui étaient présents à la réunion ont fait le point sur les événements dramatiques qui sont intervenus dans le pays.

La réunion a été accueillie par le Parti Social-Démocrate de Croatie, SDP, membre de l’IS, qui dirige le gouvernement du pays, et le Comité a souligné dans sa ‘Déclaration de Zagreb’ que la phase démocratique entamée l’an dernier en Croatie avait visiblement aidé à inspirer les transformations démocratiques qui sont intervenues en République fédérative de Yougoslavie (RFY).

La réunion était présidée par Piero Fassino (DS, Italie) et László Kovács (MSzP, Hongrie), co-présidents du Comité. A la suite de discussions prolongées portant sur les situations nationales, le Comité a réaffirmé que l’Internationale Socialiste s’engageait à ‘soutenir en Yougoslavie et dans chaque pays de la région la réalisation de la démocratie politique, de l''économie sociale de marché, des droits de la personne pour tous les individus, les communautés et les peuples’. Il a par ailleurs décidé d’envoyer une mission de l’IS en RFY, actuellement en préparation, pour renforcer la coopération avec les forces sociales-démocrates et les relations avec les autres organisations démocratiques dans le pays.

Mission de l’IS à Moscou

Suite à la décision prise lors de notre dernier Conseil à Bruxelles, une délégation de l’IS s’est rendue à Moscou, où notre Internationale avait organisé le 26 septembre une journée spéciale de rassemblement sur le thème ‘Une vision pour l’avenir - un dialogue sur la social-démocratie’. La délégation était menée par Göran Persson, premier ministre suédois et leader du Parti Social-Démocrate Suédois, auquel le comité exécutif de l’IS avait confié les questions concernant la Russie. Parmi les autres membres présents, on comptait l’ancien premier ministre hongrois et vice-président de l’IS, Gyula Horn, du Parti Socialiste Hongrois; l’ancien premier ministre polonais et membre du conseil national de l’Alliance de la Gauche Démocratique, Wlodzimierz Cimoszewiez, et moi-même.

Les participants russes au dialogue, y compris des leaders, représentants et personnalités appartenant à plus d’une dizaine d’organisations politiques, civiques et syndicats, ont exprimé leur souhait de trouver des moyens d’unifier leurs efforts variés et de cimenter leurs relations et les niveaux de coopération. La délégation de l’IS a, à son tour, réaffirmé les engagements pris par l’Internationale Socialiste pour renforcer les liens avec ceux qui embrassent la social-démocratie en Russie.

Mission de l’IS au Moyen-Orient

La détermination de l’Internationale Socialiste et son habilité à maintenir une approche positive lors des périodes les plus difficiles ont été mises en évidence quand une mission de l’Internationale Socialiste a rencontré les 11-13 octobre les leaders de ses partis membres au Moyen-Orient - Ehud Barak, Parti Travailliste israélien; Yasser Arafat, président du Fatah et Yossi Sarid, leader du Meretz - ainsi que d’autres personnalités clés appartenant au gouvernement israélien et à l’Autorité nationale palestinienne.

Les membres de la délégation - qui comptait Thorbjørn Jagland, ministre norvégien des affaires étrangères, leader du Parti Travailliste Norvégien et président du Comité Moyen-Orient de l’IS, SIMEC; Walter Veltroni, leader des Démocrates de Gauche, Italie, et membre de l’exécutif de l’IS; Julien Dray, parlementaire et membre du secrétariat du Parti Socialiste français et moi-même - avons écouté les divers points de vue dans la région et exprimé les inquiétudes renouvelées de l’Internationale pour trouver un moyen de mettre fin à la violence et de reprendre les négociations de paix. La mission, qui s’inscrivait dans le prolongement de nos activités et de notre réflexion constante pour soutenir les efforts de paix dans la région, ne pouvait pas intervenir à un moment plus judicieux.

Alors que nous continuions de surveiller étroitement les développements de la situation nous avons organisé la plus récente réunion SIMEC à Oslo le 2 novembre, accueillie par le Parti Travailliste Norvégien et présidée par Thorbjørn Jagland, président du Comité. Le rassemblement, qui prolongeait les travaux effectués par le Comité à la réunion précédente de Casablanca le 7 avril, a eu lieu alors que des développements majeurs étaient annoncés.

Le Comité a réaffirmé que l’Internationale continuerait à apporter par tous les moyens possibles sa contribution au processus de paix et tenté tout au long de la séance de combler les différences qui existent encore et a abouti à un consensus sur des points fondamentaux pour une approche commune, y compris la nécessité pour Israël et pour l’Autorité nationale palestinienne de concentrer leurs efforts pour mettre un terme à la violence, restaurer dès que possible une situation normale et rechercher des moyens de relancer le processus de paix.

NOS TRAVAUX SUR LES QUESTIONS MONDIALES

Autorités locales

Le Comité de l’IS sur les Autorités locales a également redoublé d’activité, en se concentrant au sens large sur le renforcement de la démocratie par le biais d’initiatives locales dans cette ère de mondialisation. Plus récemment, le Comité s’est réuni à Budapest les 24-25 octobre, accueilli par le Parti Socialiste Hongrois, MSzP. Hermes Binner, du Parti Socialiste Argentin, PSP, président du Comité et maire de Rosario, présidait le rassemblement. Les participants se sont penchés sur diverses questions, notamment les relations entre les gouvernements locaux et la société civile, ainsi que les dimensions politiques et financières des administrations locales dans un Etat moderne.

La réunion a abouti à la ‘Déclaration de Budapest’ qui a affirmé que ‘les villes représentent une force vitale pour les efforts collectifs, elles sont capables d’intégrer les individus, de fournir une orientation politique pour obtenir la justice sociale et la pleine participation des citoyens au processus politique’. Le document a également souligné l’importance du principe ‘penser globalement et agir localement’ dans le processus de décentralisation et pour aborder les aspects complexes des prises de décision aujourd’hui.

A la fin de la réunion, les participants ont approuvé l’idée de la préparation par l’Internationale Socialiste d’une Charte sur les Autorités locales qui définirait, entre autre, le critère minimum pour les droits et responsabilités des autorités locales dans une société démocratique. Ceci s’inscrivait dans la suite des travaux positifs réalisés par le Comité lors de la réunion du 31 mars et 1 avril de la même année à Rosario, où nous avions examiné les efforts du Comité et de l’IS en faveur de ‘l’humanisation des villes’ et une proposition de créer un Réseau de solidarité socialiste entre les villes (NSSC). Tous ces travaux conduiront à notre troisième Conférence mondiale des maires, que nous préparons actuellement pour la deuxième moitié de l’année 2001, en accord avec notre décision d’organiser un tel évènement tous les trois ans.

Paix, démocratie et droits de la personne

En accord avec notre décision prise à Bruxelles, le nouveau Comité de l’IS sur la Paix, la Démocratie et les Droits de la Personne - récemment constitué - s’est réuni à Prague les 16-17 octobre, accueilli par le Parti Social-Démocrate Tchèque, CSSD, et son leader, le premier ministre Milos Zeman, président du Comité.

Les thèmes abordés par les participants incluaient la ‘Sécurité internationale: perspectives mondiales et régionales’; ‘La nature du conflit dans un monde en évolution: nouvelles approches pour assurer la paix, renforcer la démocratie et protéger les droits de la personne’.

Nous organiserons plusieurs réunions au cours des deux années qui viennent pour faire progresser nos travaux sur ces questions et d’autres. L’une aura lieu au siège de l’Organisation de l’unité africaine à Addis Ababa, pour examiner la question de la résolution des conflits. Une autre réunion, aux Nations Unies à Genève, se concentrera sur la promotion des droits de la personne. Une troisième, prévue au siège de l’ONU à New York, évaluera le rôle des Nations Unies et examinera les projets de réforme de l’organisation.

Economie, cohésion sociale et environnement

Les présentations faites par les dirigeants d’institutions internationales ont formé le point culminant de la réunion du Comité de l’IS sur l’Economie, la Cohésion sociale et l’Environnement, qui s’est tenue au parlement régional de Berlin les 15-16 septembre. La réunion a été accueillie par le Parti Social-Démocrate, SPD et présidée par Christoph Zöpel, président du Comité. Le thème principal était: ‘Responsabilité politique dans une société mondiale: le point de vue social-démocrate sur l’économie, la cohésion sociale et l’environnement’.

Mike Moore, directeur général de l’Organisation mondiale du commerce, OMC, dans son discours aux délégués, a déclaré: ‘Je pense que nous, les gens de gauche, pouvons être fiers de nos actions. Ce sont les gens de gauche et les partisans du progrès qui ont bâti l’Etat-providence, ce sont les gens de gauche et les partisans du progrès qui se sont toujours battus pour défendre les droits des marginaux, des malades, des personnes âgées ou des exclus’.

Kari Tapiola, directeur exécutif des normes et principes fondamentaux au secteur du travail de l’Organisation internationale du travail, OIT, a noté que dans l’économie mondiale, ‘les travailleurs des pays développés, des pays en développement et des pays pauvres se retrouvent en concurrence les uns avec les autres de façon croissante’.

Le Comité a décidé de poursuivre ses travaux en privilégiant plusieurs thèmes, dont notamment ‘La politique économique et la mondialisation : croissance, égalité et justice sociale’. Les futurs travaux du Groupe de Travail de l’IS sur les Accords de Kyoto qui se réunira à Oslo en janvier ainsi que le Groupe de Travail l’Organisation mondiale du commerce, qui se réunira ici à Maputo, immédiatement après la réunion du conseil, ont également été abordés.

LA FORCE DE NOS VALEURS, LA FORCE DE NOTRE DETERMINATION

Mener à bien les activités que j’ai décrites nécessite les efforts, l’engagement et la coopération active de beaucoup dans notre Internationale dans les différentes régions et de ceux qui travaillent sur des thèmes spécifiques, et que je voudrais remercier. J’aimerais également exprimer mes remerciements personnels à notre président, António Guterres, avec qui j’ai le plaisir de collaborer étroitement.

Je me réjouis tout particulièrement de notre capacité à répondre aux défis complexes toujours croissants auxquels nous devons faire face au niveau local, régional et international. Alors que la vitesse de l’évolution augmente dans ce monde interdépendant, nous continuons de nous connecter avec de plus en plus de gens, de répondre aux initiatives qui ont directement trait à leurs besoins et attentes et de développer des approches qui peuvent faire la différence aujourd’hui et au long terme.

Nos campagnes, par exemple celle contre la pauvreté en Afrique que nous avons soulignée à notre Conseil de Maputo, et également nos campagnes pour combattre la violence contre les femmes, assurer l’annulation de la dette pour les pays les plus pauvres et abolir la peine de mort partout, tout cela continuera à être promu dans l’année à venir.

J’ai déjà mentionné quelques unes des activités de nos comités à venir, des Groupes de Travail et d’autres initiatives que l’Internationale organise. En plus de ce qui a déjà été décidé pour les mois qui viennent, je voudrais en outre mentionner qu’avant la fin de cette année, notre Comité Méditerranée se réunira à Majorque, Espagne, notre Groupe de Travail sur la population kurde se réunira également, ainsi que le Groupe de Travail sur l’Afghanistan comme cela a récemment été convenu.

En ce qui concerne l’Afrique, nous nous réjouissons de tenir l’année prochaine notre Comité Afrique à Niamey, au Niger, qui sera suivi par une réunion à Luanda, Angola, plus tard en 2001. En ce qui concerne les autres régions, Buenos Aires accueillira la prochaine réunion du Comité pour l’Amérique latine et la Caraïbe en février, en mars notre Comité sur l’Europe centrale et orientale se réunira pour la première fois à Belgrade, tandis que notre parti membre au Japon a offert d’accueillir la prochaine réunion de notre Comité Asie-Pacifique qui aura également lieu en mars.

Alors que nous approchons de 2001, toutes nos activités marqueront naturellement le 50e anniversaire du rétablissement de l’Internationale Socialiste. Ce sera une occasion de nous rendre fiers de la force de nos valeurs qui sont embrassées par tant de gens dans ce demi-siècle si extraordinaire, un demi-siècle qui a également renforcé notre détermination dans la tâche constante de déterminer les meilleures façons de voir ces valeurs se réaliser.

 
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