Conseils Antérieurs


New Delhi
10-11 novembre 1997


Conseils Antérieurs

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Conseils

CONSEIL DE NEW DELHI - La sociale démocratie et l'Asie aujourd'hui

10-11 novembre 1997

RAPPORT DU SECRETAIRE GENERAL

 

I

C'est avec plaisir que je présente mon rapport à la première réunion du Conseil de l'IS organisée en Inde, qui est accueillie par le Janata Dal, la force la plus importante du Front Uni, la coalition au pouvoir dans ce pays. A cette occasion importante, l'Internationale Socialiste prend part aux commémorations qui marquent le cinquantième anniversaire de l'indépendance de l'Inde. Je souhaite remercier le premier ministre Inder Kumar Gujral, ainsi que les membres du Janata Dal qui se sont occupés de l'organisation de la réunion du Conseil, notamment Sharad Yadav, qui a été élu président du parti lors d'une élection à laquelle j'ai eu l'honneur d'être présent. Le Janata Dal est membre de l'Internationale Socialiste depuis l'année dernière et joue un rôle clé en accueillant notre réunion, qui a pour thème "La sociale démocratie et l'Asie aujourd'hui: en développant des politiques communes pour le changement global."

La présence de l'Internationale Socialiste en Inde souligne la coopération mise en oeuvre par les socialistes, tant à l'échelon régional que mondial, pour relever les défis causés par la mondialisation. Dans de nombreux pays d'Asie et du Pacifique, une région dont l'importance ne cesse de croître sur le plan politique et économique, ces défis sont relevés par les partis membres de l'IS, qu'ils soient au pouvoir ou en opposition. L'Internationale Socialiste continue en même temps à soutenir le développement et le renforcement de la démocratie dans cette région, à promouvoir des sociétés plus justes et inclusives, à manifester sa solidarité envers ceux qui poursuivent leur lutte pour les libertés démocratiques fondamentales. En organisant la réunion de notre Conseil à Delhi, nous soulignons notre engagement en faveur de ces objectifs et la nouvelle présence de notre Internationale en tant qu'organisation véritablement mondiale.

II

Depuis janvier, notre secrétariat s'est occupé du suivi des décisions prises par notre Internationale lors de la dernière réunion du Conseil à Rome, et a coordonné et mis en oeuvre les activités de nos comités thématiques et régionaux.

Après l'occasion historique où Shimon Peres et Yasser Arafat se sont rencontrés pour la première fois dans leurs rôles de membres de l'Internationale à Rome, des réunions du Comité Moyen-Orient de l'IS, SIMEC, ont eu lieu le 14 mai à Ramallah, dans les Territoires sous Autorité palestinienne et le 15 mai, à Tel Aviv. Ces réunions ont été présidées pour la première fois par son nouveau président, Bjørn Tore Godal du Parti Travailliste Norvégien, DNA. Elles ont été accueillies à Ramallah, par le Fatah, au siège de la Législature palestinienne, où Yasser Arafat, dirigeant du Fatah et président de l'Autorité palestinienne, a prononcé un discours, et à Tel Aviv, par le Parti Travailliste Israélien et le Mapam/Meretz. Le Comité a condamné les politiques de peuplement de l'actuel gouvernement israélien et demandé que tous les efforts soient faits pour revitaliser le processus de paix et pour que les Accords d'Oslo soient respectés et pleinement mis en oeuvre par les deux camps. Comme de graves problèmes continuent de menacer le processus de paix, une seconde réunion du Comité Moyen-Orient de l'IS a eu lieu le 31 octobre à Oslo, qui a été accueillie par le Parti Travailliste Norvégien. Le Somité a étudié les événements récents avec grande inquiétude, en préparation à la présente réunion du Conseil.

Les dangers menaçant la paix et la démocratie étaient aussi inscrits à l'ordre du jour de la réunion du Comité Méditerranée de l'IS qui s'est déroulée les 21 et 22 mars à Tanger. Accueillie par l'Union Socialiste des Forces Populaires, USFP, du Maroc, cette réunion était présidée par le président du Comité, Raimon Obiols, du PSOE. Le Comité, en avance de la conférence ministérielle euro-méditerranéenne de Malte, s'est félicité de la persistance et du développement de la dynamique euro-méditerranéenne lancée à la conférence de Barcelone, en 1995, mais a regretté les délais pris dans l'application concrète de la déclaration de Barcelone. Dans son examen de la situation des médias dans la région, le Comité a souligné l'importance de la lutte pour un nouvel ordre de l'information, permettant à chacun d'avoir accès à égalité à l'information et aux connaissances mondiales, et a exprimé son intention de promouvoir la participation des femmes dans tous les domaines de la vie sociale, économique et politique.

Le Comité Méditerranée de l'IS a adopté une déclaration sur l'Algérie, qui contribuera à éclairer notre débat sur cette question critique à la réunion du Conseil de New Delhi. Suite à un rapport de Hocine Aït Ahmed du Front des Forces Socialiste, FFS, d'Algérie, dans lequel celui-ci décrivait l'intensification de la violence et des violations des droits de la personne humaine dans ce pays, le Comité a demandé que des élections libres et équitables soient organisées conformément au désir manifeste de paix du peuple algérien. Toutefois, nos espoirs à l'égard de ces élections ont été déçus et les événements qui ont suivi ont été marqués par la poursuite des violences, nécessitant manifestement une action de la part des institutions internationales. Après New Delhi, nous organiserons une réunion du Comité à Rome, pour effectuer le suivi des décisions du Conseil.

Les 27 et 28 juin, des délégués représentant près de 40 partis et organisations se sont rassemblés pour une réunion de notre Comité de l'IS pour l'Europe Centrale et Orientale, SICEE. Cette réunion, qui s'est tenue à Rome, était présidée par Piero Fassino, sous-secrétaire d'Etat aux affaires étrangères de l'Italie, PDS, et Lászlo Kovács, ministre des Affaires étrangères de Hongrie, MSzP, co-présidents du Comité. Le Comité a adopté une déclaration soutenant la poursuite de l'intégration européenne par l'élargissement de l'Union européenne. Cette déclaration met l'accent sur la sécurité et la stabilité, ainsi que sur la meilleure manière de les réaliser, à savoir les moyens d'ordre économique, social, environnemental et politique, ainsi que l'élargissement progressif de l'OTAN et du Partenariat pour la paix, l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, OSCE, et d'autres organisations de coopération régionale. Elle souligne entre autres que les droits fondamentaux sociaux et économiques ne doivent pas être relégués au second plan derrière la modernisation économique. Le Comité a décidé d'organiser une réunion de travail des partis sociaux- démocrates des républiques du Caucase à Tbilisi, en Géorgie, et d'exécuter plusieurs autres missions dans la région. La prochaine réunion du Comité aura lieu à Sarajevo au début de l'année prochaine.

III

En réponse aux appels de soutien lancés par les forces démocratiques de Serbie à la réunion du Conseil de l'IS à Rome, des réunions de notre Comité des Elus locaux et régionaux, présidées par le vice-président de l'IS, Philippe Busquin, ont été organisées du 16 au 18 mai, à Arad, en Roumanie et à Subotica, en Serbie. Ces réunions ont été préparées par un groupe de travail du Comité, qui s'était réuni à Bucarest en mars, avec la participation du président de l'IS, Pierre Mauroy. A Arad, la réunion a été accueillie par nos deux partis membres en Roumanie, le Parti Démocrate, PD, et le Parti Social-Démocrate, PSDR, tous deux membres du gouvernement de coalition élu en novembre 1996. A Subotica, le Comité était l'invité du Conseil de la ville et de l'Union des villes et municipalités libres de Serbie. La réunion avait pour thème "Construire ensemble un meilleur avenir: renforcer la démocratie locale - avancer des priorités locales - pourvoir des services locaux."

Ces réunions d'Arad et de Subotica, auxquelles les délégués de l'IS ont été rejoints par près de 40 maires et conseillers municipaux serbes de 22 villes gouvernées par la coalition d'opposition, constituaient une manifestation concrète du soutien de l'Internationale pour la démocratisation de la Serbie. Les membres du Comité se sont familiarisés avec les difficultés affrontées par les autorités municipales serbes dans leurs efforts de démocratisation sous un régime national qui rejette les normes démocratiques, et a résolu d'attirer l'attention de la communauté internationale sur les soucis des élus qu'ils ont rencontrés. Des représentants du Forum européen pour la démocratie et la solidarité, de la Fondation Friedrich Ebert d'Allemagne, de la Fondation Jean Jaurès de France, du Centre international Olof Palme de Suède et de l'Institut démocratique national des Etats-Unis assistaient également aux réunions.

Une seconde réunion du Comité des Elus locaux et régionaux de l'IS, accueillie par le Parti Démocratique Travailliste brésilien, a eu lieu les 11 et 12 juillet, à Niterói, au Brésil. A cette réunion, Leonel Brizola et le maire de Niterói, Jorge Roberto Silveira, ont souhaité la bienvenue aux délégués, venus d'Europe, d'Amérique latine et d'Afrique. La réunion avait pour thème "Solidarité entre les villes, solidarité dans les villes". Le Comité a aussi examiné le rôle des autorités locales dans l'éducation et dans la prestation des services sociaux, et a étudié les préparations pour la Seconde conférence des maires de l'Internationale Socialiste, qui doit avoir lieu en 1998. José Manuel Conde Rodrigues, du Parti Socialiste portugais, PS, a été élu vice-président du Comité. Il sera rejoint par la suite par d'autres vice-présidents représentant les diverses régions du monde.

Près de 150 délégués ont assisté à la réunion du Comité de l'IS pour l'Amérique latine et la Caraïbe, SICLAC, qui s'est déroulée les 30 et 31 mai, à Santiago, au Chili. Ce rassemblement a été accueilli par nos trois partis membres au Chili, le Parti Socialiste, PS, le Parti Radical Social-Démocrate, PRSD, et le Parti pour la Démocratie, PPD, tous trois membres du gouvernement de coalition au pouvoir. Le président du Chili, Eduardo Frei, a souhaité la bienvenue aux participants et la réunion a été présidée par José Francisco Peña Gómez, président du Comité, vice-président de l'IS et dirigeant du Parti Révolutionnaire Dominicain, PRD. Deux thèmes principaux étaient inscrits à l'ordre du jour: "L'Etat et le marché: l'Amérique latine et la Caraïbe et la mondialisation" et "Gouvernabilité et Institutions Démocratiques".

De nombreux dirigeants de partis assistaient à la réunion du SICLAC, y compris l'ancien président de l'Argentine, Raúl Alfonsín, dont l'Union Civique Radicale est membre de l'Internationale Socialiste depuis notre congrès, l'année dernière. Le Comité a adopté la Déclaration de Santiago, dans laquelle il constate l'existence d'un processus de mondialisation profond et complexe et les effets nocifs du néo-libéralisme en Amérique latine et dans la Caraïbe. Les participants ont demandé la création de systèmes économiques qui favorisent à la fois le développement durable et des emplois adéquats, la préservation des droits sociaux de base, le renforcement des institutions démocratiques, et l'égalité des chances pour les hommes et les femmes. La prochaine réunion du Comité aura lieu à Panama, au début février.

Je souhaite rapporter que lors de mon voyage en Amérique latine, en juillet, j'ai eu le privilège d'accompagner José Francisco Peña Gómez à son retour dans la République Dominicaine, où des centaines de milliers de personnes sont venues l'accueillir, après son absence prolongée rendue nécessaire par des soins médicaux. Nous lui souhaitons une bonne santé et le remercions du travail qu'il continue d'accomplir en tant que président du SICLAC. J'ai aussi eu le privilège de prendre la parole à un meeting organisé à Lima en mémoire de Victor Raúl Haya de la Torre, fondateur du Parti Apriste Péruvien, PAP, qui est membre de l'IS. Cette manifestation était l'une des nombreuses démonstrations de masse récemment organisées contre les actions anti-démocratiques du gouvernement péruvien.

"Les défis démocratiques et humanitaires de l'Afrique - la réponse social-démocrate", tel était le thème principal de la réunion du Comité Afrique organisée par notre Internationale les 25 et 26 juillet à Dakar. Celle-ci a été accueillie par le Parti Socialiste du Sénégal, PS, au pouvoir, dont le premier secrétaire, Ousmane Tanor Dieng, préside le Comité. Le premier ministre du Sénégal, Habib Thiam a pris la parole devant les participants, qui comptaient le président de l'IS, Pierre Mauroy, ainsi que plusieurs dirigeants de partis de la région. Les participants ont adopté une déclaration qui reflétait les débats approfondis du Comité et l'engagement de notre Internationale à intensifier les efforts pour consolider le processus de démocratisation et pour établir la paix et la sécurité dans des régions affligées par les crises et les violations des droits et libertés fondamentaux de la personne humaine. Le Comité a également adopté le rapport du groupe de travail conjoint établi par le Groupe parlementaire du Parti des Socialistes Européens, PSE, et les membres de notre Internationale en Afrique et dans la Caraïbe. Les missions que nous allons envoyer en Guinée équatoriale, au Niger et au Togo, et les délégations d'observateurs que nous songeons à envoyer au Kenya pour les élections qui doivent s'y dérouler prochainement, témoignent de notre soutien concret pour ceux qui luttent pour les valeurs de la social-démocratie en Afrique. La prochaine réunion du Comité aura lieu durant le premier trimestre de 1998 au Mali.

Dans le cadre de l'expansion de nos activités en Afrique, j'ai assisté, avec le président de l'IS, Pierre Mauroy, à une série de réunions au Mali, au Sénégal et au Gabon. Au Mali, nous nous sommes entretenus avec le président Konaré, le premier ministre Keita et d'autres dirigeants du parti membre de l'IS, l'ADEMA-PASJ. Nous avons également rencontré les dirigeants de tous les partis d'opposition. Nos débats ont porté principalement sur le processus électoral et sur le soutien de l'Internationale pour la poursuite de la consolidation de la démocratie au Mali. Au Sénégal, outre notre participation à la réunion du Comité Afrique de l'IS, nous avons rencontré le président Abdou Diouf, qui est le dirigeant du Parti Socialiste. Nous nous sommes ensuite rendus au Gabon, où nous avons rencontré Okawe Agondjo, président du parti membre de l'IS, le Parti Gabonais du Progrès, PGP, et le président de la République, Omar Bongo, avec lesquels nous nous sommes entretenus de la situation qui règne dans les Grands Lacs et dans l'ensemble de la région.

IV

La première réunion de la Commission Progrès Global, à laquelle assistaient dix de ses membres et moi-même, a eu lieu les 5 et 6 mars, à Madrid, sous la présidence de Felipe González, vice-président l'IS et président de la Commission. Après un échange d'idées sur le mandat de la Commission, les participants ont examiné ses priorités, ainsi qu'une stratégie d'action. Ils ont décidé d'organiser, en plus des réunions de la Commission, des séminaires thématiques auxquels seraient invités des spécialistes, ainsi qu'une série de cinq réunions régionales rassemblant des représentants de nos partis membres et des personnes invitées spécialement. Le séminaire le plus récent a eu lieu les 10 et 11 octobre, à Santiago, au Chili, avec la participation du président de la Commission. Il avait pour thème principal "Croissance économique et égalité sociale". Cette réunion faisait suite au premier séminaire de la Commission, organisé en juin à Costa Rica sur le thème "Gouvernabilité, démocratie et le marché". En accord avec le président de la Commission, la première de ces réunions régionales, qui sera organisée par le secrétariat de l'IS, rassemblera nos partis membres d'Afrique et aura lieu les 11 et 12 décembre à Dakar, où elle sera accueillie par nos camarades du Parti Socialiste du Sénégal. Durant le premier semestre de 1998, des réunions régionales seront organisées en Asie et en Europe, et durant le second semestre en Amérique latine et en Amérique du Nord. Conformément également aux décisions prises à Madrid, et à la demande de la Commission et de son président, j'ai accepté de préparer un document sur la manière d'améliorer nos capacités organisationnelles pour relever de manière efficace les nouveaux défis auxquels nous faisons face. J'inviterai à cet égard nos partis membres à nous envoyer des contributions.

Le démarche mondiale de l'Internationale a été enrichie par le travail du Comité de l'IS sur la Politique économique, le Développement et l'Environnement, SICEDE, dont le président est António Guterres, premier ministre du Portugal et vice-président de l'IS. Le Comité doit de développer des perspectives régionales sur l'économie mondiale. Le travail du Comité dans ce domaine débutera par une réunion qui se déroulera au début 1998 à Addis Abeba, en coopération étroite avec la Commission économique des Nations unies pour l'Afrique et l'Organisation de l'unité africaine.

L'activité du Comité de l'IS pour la Paix, la Sécurité et le Désarmement, SIPSAD, a porté sur la sécurité africaine après l'élargissement de l'OTAN. Une réunion sur ce sujet, présidée par Günter Verheugen, du Parti Social-Démocrate d'Allemagne, SPD, président du Comité, a eu lieu le 8 octobre, à Budapest. La réunion a été accueillie par le parti membre de l'IS, le Parti Socialiste Hongrois, MSzP, dont le dirigeant, Lászlo Kovács, le ministre hongrois des affaires étrangères, a ouvert les débats. Yuri Deryabin, secrétaire adjoint du Conseil de sécurité de la Fédération russe, qui avait été invité à la réunion, a aussi pris la parole. Le Comité a adopté une résolution sur la politique en matière de sécurité en Europe, dans laquelle il se félicite du fait qui a permis au sommet de l'OTAN, à Madrid, d'inviter la Pologne, la République tchèque et la Hongrie à devenir membre de l'OTAN. Le Comité a aussi adopté une résolution sur les mines de terre antipersonnel, dans laquelle il exprime son soutien pour le processus d'Ottawa, et une autre sur les armes de poing et les armes légères. Ces trois résolutions seront présentées au Conseil, à New Delhi.

Le Comité de l'IS sur les Droits de la personne humaine, SICOHR, s'est efforcé de définir une stratégie et une tactique qui permettra de faire progresser le programme étendu et progressiste adopté par l'Internationale Socialiste sur les droits de la personne humaine, à notre Congrès de New York en 1996. Ce Comité, présidé par Clare Short, secrétaire d'Etat britannique au Développement international, s'est réuni le 20 octobre, à Londres, où il a été accueilli par le Parti Travailliste de Grande-Bretagne. Quatre critères ont été proposés comme cadre stratégique dans lequel définir les actions prioritaires de l'IS par rapport aux droits de la personne humaine: un engagement en faveur d'une coordination plus grande entre les partis membres et les ONG, une nouvelle priorité pour les droits économiques et sociaux, la nécessité d'une auto-évaluation et d'un dialogue entre les partis membres et une capacité d'intervention plus efficace dans le domaine de la défense des droits de la personne humaine. Un document préparé par la présidente, faisant état des vues du Comité, sera mis à la disposition du Conseil.

V

Depuis notre dernière réunion du Conseil, les partis de l'IS ont remporté plusieurs victoires électorales en Europe, où la social-démocratie a considérablement progressé.

Le Parti Travailliste britannique a remporté une victoire écrasante le 1er mai, raflant 418 des 656 sièges du parlement. Le nouveau gouvernement du premier ministre Tony Blair a entamé un programme dynamique de réformes, notamment dans le domaine de la législation. Le Parti Socialiste français, PS, est à nouveau au gouvernement après sa victoire aux élections législatives qui se sont conclues le 1er juin. Le dirigeant du PS, Lionel Jospin est entré dans ses fonctions de premier ministre le 2 juin, et conformément à la politique du PS, cinq des 15 membres du nouveau cabinet sont des femmes.

Une majorité de pays européens sont désormais gouvernés, exclusivement ou en coalition, par des partis membres de l'IS, ce qui a été dûment noté lors du troisième Congrès du Parti des Socialiste Européens, PSE, organisé les 5 et 6 juin, à Malmö, en Suède.

En Albanie, un nouveau gouvernement de coalition, qui compte le parti membre de l'IS, le Parti Social-Démocrate, PSD, est entré en fonctions à l'issue des élections législatives, qui ont eu lieu le 29 juin et le 6 juillet. Nous reconnaissons à cet égard la contribution de l'ancien chancelier autrichien, Franz Vranitzky, et son action au sein de l'OSCE en faveur de la paix et de la démocratie. En Bosnie etHerzégovine, nos deux partis membres, le Parti Social-Démocrate de Bosnie et Herzégovine, SDP BiH, et l'Union des Social-Démocrates Bosniaques et Herzégoviniens, USBD, ont obtenu de bons résultats contre les partis nationalistes aux élections locales.

J'étais présent aux élections législatives qui se sont déroulées le 11 mai, au Burkina Faso, deuxième fois que de telles élections avaient lieu depuis le début du processus de démocratisation en 1991. Le parti membre de l'IS, le Parti pour la Démocratie et le Progrès, PDP, était en tête des partis d'opposition, avec six sièges.

En Argentine, l'Alliance de gauche a remporté un succès important lors d'élections législatives organisées le 26 octobre, auxquelles le parti péroniste au pouvoir a perdu sa majorité à la chambre basse qui compte 257 sièges. L'Alliance se composait d'un parti membre de l'IS, l'Union Civique Radicale, UCR, et de la coalition Frepaso, à laquelle appartient un autre parti membre de l'IS, le Parti Socialiste

Populaire, PSP. L'Alliance a obtenu une bonne majorité dans la province de Buenos Aires, la plus importante du pays. Dans leur ensemble, ces résultats suscitent l'espoir d'une élection présidentielle favorable en 1999.

Le 23 mai, le Parti Travailliste de Sainte-Lucie, SLP, un membre de l'IS, a obtenu 16 des 17 sièges du parlement. Son dirigeant, Kenny Anthony, a été assermenté premier ministre.

Le 13 juin, au Maroc, lors des premières élections municipales organisées dans le cadre d'un nouveau système mis sur pied après modification de la constitution l'année dernière, l'Union Socialiste des Forces Populaires, USFP, membre de l'IS, a obtenu 2548 des 24253 sièges municipaux. L'USFP a toutefois déclaré que, contrairement aux espérances, ces élections, comme les élections précédentes, avaient été marquées d'irrégularités.

Dans l'Algérie voisine, le Front des Forces Socialistes, FFS, membre de l'IS, a mené d'importantes manifestations, contre les irrégularités flagrantes commises sous le gouvernement du président Lamine Zéroual aux élections locales, organisées le 23 octobre.

Au Cameroun, les partis de l'opposition, y compris le parti membre de l'IS, le Front Social-Démocratique, SDF, ont boycotté l'élection présidentielle du 12 octobre. Ce boycott a été lancé devant le refus du gouvernement de permettre la création d'un conseil indépendant chargé d'organiser l'élection. John Fru Ndi, dirigeant du SDF, a, avec le plein soutien de notre Internationale, constamment condamné la mauvaise administration et la marginalisation ethnique dont est responsable le régime actuel.

VI

Il convient également que nous pensions aux pertes subies par la famille de l'IS depuis la dernière réunion du Conseil, à Rome.

Michael Manley, président honoraire de l'Internationale Socialiste, plusieurs fois premier ministre de la Jamaïque, nous a quitté le 6 mars, à Kingston, capitale de cette île. Cette figure éminente de l'Internationale Socialiste était le président fondateur du Comité de l'IS sur la Politique économique, dont les conclusions ont été publiées sous le titre "La coopération mondiale: mettre fin à l'impasse nord-sud", souvent surnommé rapport Manley.

Chaim Herzog, membre éminent du Parti Travailliste Israélien, et président de son pays de 1983 à 1993, est décédé le 17 avril. Il était le représentant permanent d'Israël à l'ONU, et a siégé à la Knesset de 1980 jusqu'à son élection à la présidence.

Clodomiro Almeyda, un ancien ministre des affaires étrangères du Chili, et un dirigeant socialiste influent, est décédé en août. Andor Bölcsföldi, un social-démocrate éminent de Hongrie, nous a également quitté le même mois. En octobre, Maarten van Traa, ancien secrétaire aux affaires internationales du Parti Travailliste Néerlandais, PvdA, a été tué tragiquement dans un accident de voiture, près d'Amsterdam.

VII

L'Internationale Socialiste met en oeuvre un programme étendu d'activités, avec un budget qui augmente très peu. Nous sommes fiers de pouvoir en faire tant. Mais je dois souligner que notre tâche est rendue difficile par l'incapacité de certains partis membres à respecter leurs engagements financiers. Au Conseil de New Delhi, le président du Comité d'Administration et des Finances présentera son rapport, et j'espère que les partis dont les frais d'adhésion sont en arriéré prendront conscience de la nécessité de respecter les obligations prévues dans les statuts de notre Internationale.

VIII

Nous avons été invité par le Parti Travailliste Norvégien, DNA, à organiser notre prochaine réunion du Conseil au moment de la fête nationale norvégienne en mai 1998, et nous devrions en décider à New Delhi. Avec le temps, l'Internationale Socialiste devient de plus en plus forte. Ce dynamisme résulte des efforts déterminés accomplis par de nombreuses personnes dans le monde entier, qui par leurs activités au sein de leur parti et leur participation à nos initiatives, façonnent notre action. Les membres de notre Internationale, unis dans un effort commun, changent véritablement la vie. C'est ce qui donne son vrai sens à notre travail et encourage un nombre toujours plus grand de personnes à se joindre à nous, pour construire une société mondiale juste et pacifique.