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Conseils

CONSEIL D'OSLO - Solidarité Globale

18-19 mai 1998

RAPPORT DU SECRETAIRE GENERAL 

I

C'est avec plaisir que je présente mon rapport à ce Conseil de l'IS à Oslo, et j'aimerais remercier le Parti Travailliste Norvégien pour sa chaleureuse hospitalité ici, dans un pays et une région qui ont une si grande importance pour notre Internationale. Bien entendu, j'aimerais remercier tout particulièrement Thorbjørn Jagland et Gro Harlem Brundtland qui, depuis des années, contribuent énormément au travail de notre organisation. Aujourd'hui, la force de l'Internationale Socialiste, basée sur l'adoption de valeurs communes, est évidente à travers l'Europe entière, avec près de deux douzaines de nos partis membres au pouvoir, soit seuls soit en coalition, alors que beaucoup d'autres apportent une contribution vitale et jouent un rôle central dans la vie politique de leur nation.

Nous nous rassemblons à Oslo afin de développer plus amplement le rôle grandissant de l'Internationale Socialiste dans le monde. Nos efforts constants pour obtenir une plus grande Solidarité Globale', le thème de notre réunion, se sont concentrés sur trois questions principales: Renforçant la démocratie et défendant les droits de la personne humaine, Encourageant les actions humanitaires et promouvant les initiatives pour la paix et enfin, Combattant contre la pauvreté en investissant dans les gens. Ces objectifs sont les valeurs essentielles d'un social-démocrate moderne.

L'Internationale Socialiste travaille à plusieurs niveaux pour obtenir la paix et la stabilité dans le monde. Les membres principaux du Parti Travailliste Norvégien et bien d'autres de nos partis membres sont restés fidèles à cet objectif tout au long de leur participation au processus de paix au Moyen-Orient, en particulier en ce qui concerne l'application et le suivi des Accords historiques d'Oslo. Le récent accord de paix signé en Irlande du Nord doit beaucoup à l'engagement de trois de nos partis membres: le Parti Social-Démocrate et Travailliste d'Irlande du Nord, dirigé par John Hume, le Parti Travailliste britannique, dirigé par le premier ministre Tony Blair et le Parti Travailliste irlandais, dirigé pendant une grande période de l'effort de paix par Dick Spring.

Dans toutes les régions du monde, l'Internationale Socialiste continue à encourager le dialogue, à promouvoir la paix et à renforcer les alternatives démocratiques, tout comme nous le faisons, par exemple, en Bosnie-Herzégovine et dans le Caucase. Nous reconnaissons que la communauté internationale a la responsabilité d'empêcher l'escalade des tensions et d'encourager la résolution des conflits. Guidés par notre engagement vis-à-vis de l'intensification de la solidarité - localement, au sein des régions et entre les continents - l'Internationale Socialiste reste au premier rang de ces efforts.

II

Suite aux décisions prises par le Conseil à New Delhi en novembre dernier, nous avons continué pendant cette période à coordonner et à mettre en oeuvre le travail de notre Internationale et de ses différents organismes.

Dans le cadre de nos efforts constants de soutien du processus de paix, une réunion du Comité Moyen-Orient de l'IS, SIMEC, s'est tenue le 14 mars au Caire, présidée par Bjørn Tore Godal, membre de notre parti d'accueil ici en Norvège. Cette réunion était accueillie par le Parti Démocratique National, NDP, d'Egypte, et des délégués de nos partis membres en Israël et en Palestine y ont participé, le Parti Travailliste Israélien, Mapam/Meretz et Fatah, ainsi que des délégués d'autres régions. A l'occasion d'une réunion spéciale du Comité, les délégués écoutèrent également une intervention de Yasser Arafat, président de l'Autorité Palestinienne et leader du Fatah. Parmi les participants de notre parti hôte se trouvaient Youssef Wali, secrétaire général du NDP et ministre de l'agriculture, Kamal El-Shazly, ministre des affaires parlementaires, Mohamed Abdellah, président du Comité des affaires étrangères du Parlement Egyptien et Osama El-Baz, conseiller politique du Président Mubarak.

Dans sa déclaration, le Comité a exprimé sa profonde inquiétude quant à l'impasse du processus de paix et a demandé à tous les partis d'honorer les engagements pris dans le cadre des Accords d'Oslo. Le Comité a également demandé aux sponsors du processus de paix de poursuivre leurs efforts d'encouragement des négociations à tous les niveaux dans le but d'obtenir une paix équitable et totale qui apporterait sécurité et stabilité à la région. Le Comité souligna également l'importance de l'initiative du Président Moubarak, d'éliminer toutes les armes de destruction massive de la région du Moyen-Orient.

Avant la réunion du Comité Moyen-Orient, le Groupe de Travail du SIMEC sur la question Kurde s'est rassemblé le 23 février à Stockholm après avoir été reconstitué à la réunion du SIMEC qui s'est tenue avant celle du Conseil de New Delhi. La réunion du groupe de travail était accueillie par le Parti Social-Démocrate Suédois, SAP, et présidée par Carl Lidbom, SAP. Ce groupe examina les pourparlers de paix en cours au Kurdistan irakien, auxquels participaient le Parti Démocratique du Kurdistan, KDP, et l'Union Patriotique du Kurdistan, PUK, et exprima son encouragement à leur égard. Le programme de travail futur a été défini et comportera une visite en Turquie par une délégation de l'IS dans l'avenir proche et une réunion consécutive du groupe de travail qui sera organisée par le Parti Socialiste français à Paris.

La paix et la stabilité occupaient également une grande place à l'ordre du jour du Comité de l'IS pour l'Europe Centrale et Orientale, SICEE. Cette réunion était organisée par notre Internationale à Sarajevo les 4 et 5 mai. Le Parti Social-Démocrate de Bosnie-Herzégovine, SDP BiH, et les Social-Démocrates de Bosnie-Herzégovine, SD BiH, deux partis membres de l'Internationale Socialiste, ainsi que les Social-Démocrates indépendants de la Republika Srpska étaient au centre de nos discussions sur le processus de paix dans leur pays et sur les possibilités d'une évolution social-démocrate dans les élections prévues pour septembre 1998. Lors de la réunion, présidée par le co-président Piero Fassino du Parti Démocratique de la Gauche italien, PDS, Zlatko Lagumdzija, leader du SDP BiH, et Selim Beslagic, leader du SD BiH, ont reconnu les opportunités qu'apporterait une plus grande stabilité dans la région. Le Comité écouta une intervention de Milorad Dodik, premier ministre de la Republika Srpska, sur le travail remarquable de son gouvernement récemment formé. SICEE a reconnu l'avènement d'une nouvelle phase et exigea l'application totale des Accords de Dayton.

Le Comité se concentra aussi sur la situation très grave à Kosovo et sur d'autres développements dans les Balkans. Il souligna qu'il était crucial de lancer un dialogue sans conditions préalables et accepta d'envoyer une mission dans la région pour aider à réduire les tensions et pour contribuer à la recherche de solutions politiques. La prochaine réunion du Comité se déroulera à Bucharest, avec la coopération de nos partis membres en Roumanie.

Le Comité Méditerranée de l'IS s'est réuni à Rome les 6 et 7 mars lors d'une réunion organisée par le Parti Démocratique de la Gauche, PDS, d'Italie, et présidée par Raimon Obiols, Parti Socialiste Ouvrier Espagnol, PSOE. Le thème principal de cette réunion était `Le développement de la relation euro-méditerranéenne Suivi et élan des Accords d'Association et politiques de partenariat'. Le Comité adopta une résolution qui réaffirmait son engagement envers ces Accords, et exigea leur ratification et un nouveau coup d'envoi du processus entamé à l'occasion de la Conférence de Barcelone en 1995, qui avait pour objet de développer des politiques garantissant la paix et la démocratie dans la région.

Le Comité exprima sa profonde inquiétude quant à la tragédie du peuple algérien et déclara qu'il espérait qu'un dialogue pourrait être établi entre les forces qui rejettent la violence et le terrorisme.

Le Comité examina également la nouvelle phase politique au Maroc et exprima ses meilleurs voeux au nouveau premier ministre, Abderrahamane Youssoufi, leader de l'Union Socialiste des Forces Populaires, USFP, membre de l'IS, dont le programme de travail a été approuvé à une grande majorité par le nouveau Parlement. Le Comité adopta une motion de soutien de l'USFP et des forces démocratiques marocaines et félicita l'USFP d'avoir formé le nouveau gouvernement.

Le Comité, qui tiendra sa prochaine réunion à Bruxelles en novembre pour examiner plus précisément la situation euro-méditerranéenne, a également parlé des préparatifs de la Conférence euro-méditerrannée de l'Internationale Socialiste, prévue pour le premier trimestre 1999.

La sécurité et la stabilité des Etats du Caucase du Sud de la Géorgie, de l'Arménie et de l'Azerbaïdjan, était le thème principal de la réunion du Comité de l'IS pour la Paix, la Sécurité et le Désarmement, SIPSAD, qui s'est tenue le 10 mai à Tbilissi. Organisée en collaboration avec notre parti membre, l'Union des Citoyens de Géorgie, CUG, et présidée par le président du Comité, Günter Verheugen, du Parti Social-Démocrate d'Allemagne, SPD, c'était la première réunion de l'Internationale Socialiste à se dérouler dans le Caucase. Dans sa résolution, qui sera présentée au Conseil à Oslo, le Comité reconnaît la mise en oeuvre réussie de réformes politiques et économiques dans le Caucase du Sud et appelle toutes les parties à faire tout leur possible pour trouver des solutions aux conflits au sein des états et entre eux, y compris grâce aux procédures de médiation avec l'ONU et l'OSCE. Le Comité a également souligné la nécessité d'instaurer une coopération pacifique au sein de la région, surtout dans le domaine de la protection des droits de la personne humaine, des droits civils et des droits des minorités, ainsi que dans le domaine du développement économique. La prochaine réunion du Comité se concentrera sur les questions de désarmement actuelles et aura lieu en collaboration avec les organismes appropriés de l'ONU début novembre 1998.

III

Dans ses efforts pour renforcer la participation des communautés au gouvernement, le Comité des Elus locaux et régionaux de l'IS a continué à rechercher des moyens de promouvoir des programmes de responsabilité sociale à la base. Lors de sa réunion, les 2 et 3 mars à Abidjan, accueillie par le Front Populaire Ivoirien, FPI, les délégués, parmi lesquels se trouvaient de nombreux maires, partagèrent leurs expériences et apportèrent de nombreuses contributions aux débats sur la législation, le financement, la coopération, les infrastructures et la décentralisation. La réunion était présidée par le président du Comité, Philippe Busquin, vice-président de l'IS et leader du Parti Socialiste belge, PS. Le souci justifié du Comité était de rendre les politiques accessibles à tous au moyen de la décentralisation et en encourageant des politiques de proximité, qui permettent d'avoir des contacts plus directs entre le gouvernement et les citoyens dans un monde de plus en plus globalisé.

Le Comité aborda également les préparatifs de la Seconde Conférence des Maires de l'Internationale Socialiste, qui se déroulera début octobre 1998, suite à notre première Conférence très fructueuse à Bologne en 1995. Notre Conférence se tiendra dans la ville marocaine de Fès, avec la collaboration de l'USFP. Elle rassemblera des maires de nos partis membres, des invités et des experts de différentes régions et continents.

IV

Les membres de la Commission Progrès Global se sont rencontrés pour la seconde fois à Madrid les 16 et 17 mars pour continuer à débattre des questions qui lui ont été confiées et pour évaluer le programme d'activités de la Commission. La réunion était présidée par le président de la Commission, le vice-président de l'IS, Felipe Conzález.

On nota à la réunion de Madrid qu'au cours de la première année d'activité de la Commission cette dernière avait avancé sur les sept points principaux présentés dans son dossier introductif: `Une nouvelle Internationale pour un nouveau monde le renouvellement de l'Internationale Socialiste le nouveau projet'. Bien que la documentation produite au cours de cette année ait été abondante et pourrait former la base d'un premier projet de document, il a été décidé qu'il serait préférable que les débats sur les sept points principaux se poursuivent.

On rapporta qu'au cours de l'année précédente il y avait eu trois séminaires, le premier à Costa Rica, le second au Chili et le troisième à Madrid, trois tables rondes et deux réunions avec le Groupe Parlementaire du Parti des Socialistes Européens, en plus des deux réunions des membres de la Commission. Quelque 25 documents ont été publiés, dans trois langues. Depuis la réunion de Madrid, des séminaires ont également été organisés à Séville, Rabat et Bruxelles.

En ce qui concerne les activités futures de la Commission, on confirma à Madrid qu'une réunion régionale européenne se tiendrait les 17 et 18 juin 1998 à Berlin. Une réunion régionale avec les partis africains est prévue pour plus tard dans l'année à Dakar, et une réunion régionale en Asie suivra, à Dhaka. Des réunions régionales pour l'Amérique latine et l'Amérique du Nord se tiendraient au cours du premier semestre 1999.

Avant d'entamer mon rapport sur nos activités en Amérique latine et dans la Caraïbe, c'est avec une profonde tristesse que je dois vous informer que je viens de rentrer de la République Dominicaine, où j'ai assisté le 13 mai aux obsèques de notre cher ami et camarade José Francisco Peña Gómez, leader du Parti Révolutionnaire Dominicain, PRD, vice-président de l'IS et président du Comité de l'IS pour l'Amérique latine et la Caraïbe, SICLAC. Des centaines de milliers de Dominicains sont descendus dans les rues pour exprimer leur tristesse devant la disparition d'un homme qui manquera cruellement à son pays et à notre Internationale. Sa direction longue et loyale et sa générosité dans la lutte pour la démocratie et la justice sociale, ainsi que sa profonde détermination jusqu'au moment de son décès resteront une inspiration pour nous tous.

La réaction des social-démocrates en Amérique latine et dans la Caraïbe face au processus de globalisation se trouvait au sommet de l'ordre du jour lorsque le Comité de l'IS pour l'Amérique latine et la Caraïbe, SICLAC, s'est réuni les 23 et 24 mars à Sant-Domingue. Près d'une centaine de délégués ont participé à cette réunion, accueillie par le Parti Révolutionnaire Dominicain, PRD, et présidée par Peña Gómez. Ce qui devait être sa dernière activité pour notre famille de l'IS.

Le second thème de cette réunion était: `Définir les priorités des gouvernements de responsabilité sociale: politiques d'éducation, de santé et de services sociaux'. Les délégués présentèrent également au Comité des rapports sur les situations nationales, une année pendant laquelle beaucoup de pays d'Amérique latine organisent des élections. Le Comité a adopté un certain nombre de déclarations sur des questions nationales, notamment des résolutions sur Cuba, exigeant une action sur l'embargo américain et espérant voir de meilleures chances pour la démocratie; sur le rôle du Parlement d'Amérique Centrale dans l'union politique régionale; l'inquiétude du Comité à propos d'Oscar Eid Franco du Mouvement de la gauche Révolutionnaire bolivien, MIR-NM; et sur l'impasse politique à Haïti. Le Comité a également exprimé son soutien au Parti Aprista et à d'autres forces démocratiques au Pérou, au Parti Indépendantiste Portoricain, PIP, à l'occasion du centenaire de l'invasion de Porto Rico, et au Front Sandiniste de Libération Nationale, FLNS, au Nicaragua.

V

Une réunion du Comité de l'IS sur les Droits de la personne humaine, SICOHR, a été organisée à Manille le 25 avril en collaboration avec le Parti Socialiste Démocratique des Philippines, PDSP, et présidée par Clare Short, secrétaire d'Etat au développement international, Parti Travailliste britannique. Les participants, venus de tous les continents, ont débattu les sujets soulevés lors de la réunion du SICOHR à Londres l'année dernière, avant le Conseil de New Delhi. Le Comité a abordé le renforcement et la promotion des droits sociaux et économiques et l'amélioration de la compréhension d'une stratégie économique et sociale basée sur les droits. Les délégués ont également discuté des questions cruciales du racisme et de la xénophobie. Des dossiers de discussion ont été présentés sur les différentes manières de traiter les plaintes se rapportant aux antécédents des partis membres quant aux droits de la personne humaine et sur la manière de répondre aux demandes d'action sur les violations extrêmes des droits de la personne humaine au travers d'un réseau de `réponse rapide' formé parmi les partis membres de l'IS.

Cette réunion nous a également permis d'approfondir notre coopération avec nos partis membres en Asie et de souligner la priorité accordée aux droits sociaux, économiques et culturels, qui sont mis en péril par les turbulences dont cette région souffre actuellement. La prochaine réunion du Comité sera centrée sur le cinquantième anniversaire de la Déclaration des Droits de l'Homme de l'ONU et sur leur promotion et leur amélioration au XXIe siècle.

VI

Depuis notre dernier Conseil, nos partis membres et les partis étroitement associés à notre organisation ont enregistré un certain nombre de succès aux élections dans toutes les régions du monde.

Aux élections législatives au Chili le 11 décembre, la coalition centre-gauche au pouvoir, composée de partis membres de l'IS: le Parti pour la Démocratie, PPD, le Parti Radical Social-Démocrate, PRSD, et le Parti Socialiste, PS, a remporté 50,6 pour cent des suffrages alors que l'Union du Chili, de droite, remporta 36,2 pour cent. La coalition au pouvoir remporta une majorité de 50-70 sièges dans la chambre inférieure. Néanmoins, bien que des candidats pro-gouvernement aient pris 11 des 20 sièges du Sénat pourvus par suffrage, l'opposition conserva la majorité dans cette chambre de 47 sièges à cause de la constitution héritée du régime militaire, qui créa 10 sièges sénatoriaux sur nomination.

En Jamaïque, aux élections de décembre dernier, le Parti National du peuple, PNP, au pouvoir et membre de l'IS entama son troisième mandat consécutif, situation sans précédent, avec une énorme majorité de 60 sièges au Parlement. Le PNP remporta 50 sièges contre 10 sièges pour le Parti Travailliste Jamaïcain, JLP.

L'élection de Kim-Dae-jung à la présidence le 18 décembre marqua le premier transfert paisible du pouvoir à l'opposition en Corée du Sud. C'était la quatrième fois que Kim-Dae-jung s'était porté candidat, après avoir été emprisonné, kidnappé et menacé de mort durant différentes dictatures militaires pour ses opinions pro-démocratiques. A la tête du Congrès National pour la Politique Nouvelle, il remporta quelque 40 pour cent des suffrages. Alors que la Corée du Sud connaissait de graves difficultés économiques, il a demandé la confiance du peuple sud-coréen au début d'une `année de grandes privations' pour le pays entier. Le nouveau président et ses partisans ont une relation étroite avec l'IS depuis des années, relation confirmée par la présence de notre président, Pierre Mauroy, à l'investiture de Kim.

En Guyane, Janet Jagan du Parti Progressif du Peuple, PPP, a été élue présidente à l'issue d'un vote contesté en décembre dernier. Elle fut assermentée parmi les protestations des partis d'opposition, notamment l'Alliance pour la Guyane, orchestrées par l'Alliance du Peuple Ouvrier, WPA, membre de l'IS. Tous les partis ont accepté de faire vérifier les suffrages par une équipe d'experts de la Communauté des Caraïbes, CARICOM. Ce processus était toujours en cours au milieu du mois de mai.

Au Costa Rica, José Miguel Corrales, candidat du Parti Libération Nationale, PLN, perdit de justesse l'élection présidentielle du 1er février, qui fut remportée par Miguel Angel Rodríguez, le candidat Social-Chrétien. Le candidat du PLN remporta 43,21 pour cent des suffrages contre 45,54 pour cent pour Rodriguez, une marge bien plus étroite que celle annoncée par les sondages.

Après avoir obtenu 10,6 pour cent au premier tour des élections présidentielles, le Parti Socialiste de Chypre, EDEK, membre de l'IS, dirigé par Vassos Lyssarides, joua un rôle décisif au second tour le 15 février. Grâce au soutien de l'EDEK, Glafkos Clerides, du Ralliement Démocratique, fut réélu pour un second quinquennat avec une marge étroite par rapport à George Iacovou.

Le Parti Social-Démocrate du Danemark réussit à faire reconduire son gouvernement aux élections du 11 mars. Le Parti Social-Démocrate a contredit les sondages d'opinion en augmentant sa part des suffrages. Le Parti Social-Démocrate et ses trois partenaires de la coalition ont obtenu un nombre suffisant de sièges au Parlement de 179 sièges pour rester au pouvoir.

Abderrahmane Youssoufi, premier secrétaire de l'Union Socialiste des Forces Populaires, USFP, membre de l'IS, entra au Parlement comme premier ministre du Maroc le 15 mars. Aux élections législatives de novembre dernier, l'USFP remporta le plus grand nombre de sièges avec 57 sur 325. Sept partis sont représentés au nouveau gouvernement de coalition et l'USFP est responsable de sept ministères, le Parti pour l'Indépendance, Istaqlal, est responsable de cinq ministères et le Ralliement National des Indépendants, RNI, de cinq. Quatre ministres resteront nommés par le roi, le Parti du Progrès et du Socialisme, PPS, et le Mouvement National Populaire, MNP, ont chacun un ministère. Le premier ministre Youssoufi déclara que les priorités du nouveau gouvernement étaient, entre autres, l'amélioration des conditions sociales, l'emploi et la réforme de l'éducation.

Les résultats des sondages régionaux et locaux en France ont démontré que les Français continuaient à soutenir le programme du gouvernement socialiste depuis les élections de juin dernier. Au cours de l'élection des conseils régionaux le 15 mars dernier, les socialistes et leurs alliés ont remporté 39,6 pour cent des suffrages alors que les partis de droite dominants ont remporté 35,65 pour cent et l'extrême droite 15,19 pour cent.

La Fédération Révolutionnaire Arménienne, suite à la levée de la suspension de ses activités pour trois ans et à la libération de prison des leaders du parti en février, a approuvé la candidature du président intérimaire et premier ministre Robert Kocharyan aux élections présidentielles de mars. Kocharyan obtint 59,5 pour cent et Karen Demirchyan 40,5 pour cent au second tour le 31 mars. Les observateurs ont remarqué que le premier tour n'avait pas respecté les normes internationales mais qu'au second tour le vote s'était déroulé, en général, de manière ordonnée et honnête.

Le 6 mai, les électeurs des Pays-Bas ont renforcé la position du Parti Travailliste, le PvdA, comme plus grand parti du pays et leader de la coalition au pouvoir, assurant ainsi un nouveau mandat au premier ministre Wim Kok, leader du PvdA.

Aux élections municipales britanniques le 7 mai, le Parti Travailliste fut le plus grand bénéficiaire des suffrages et gagna le contrôle de trois municipalités supplémentaires. Dans un scrutin séparé, et dans le cadre des projets du gouvernement travailliste pour relancer la démocratie locale, les londoniens ont approuvé par une large majorité une nouvelle Assemblée du Grand Londres, qui comportera un maire élu et 25 membres.

Le Parti Socialiste Hongrois, le MSzP, reste le plus grand parti de Hongrie après avoir remporté 32,25 pour cent des votes le 10 mai au premier tour des élections en deux phases. Le Parti Civique Hongrois de centre-droite, Fidesz, se hissa à la seconde place et les Démocrates Libres, partenaire de la coalition du MSzP au pouvoir, descendirent en dessous de la barre des 8 pour cent. Le second tour était prévu pour le 24 mai.

VII

J'aimerais également mentionner que pendant cette période j'ai eu la chance de participer à un certain nombre de Congrès, qui sont très importants dans la vie politique de nos membres.

Immédiatement après le Conseil de New Delhi, j'ai participé au XXIIe Congrès de notre organisation fraternelle, l'Union Internationale de la Jeunesse Socialiste, IUSY, à Lillehammer, où Umberto Gentiloni fut élu pour succéder à Nicola Zingaretti au poste de leader et Lisa Pelling fut élue secrétaire généale d'IUSY.

J'ai également eu la chance de participer au Congrès du Parti Socialiste français à Brest en novembre, où François Hollande fut élu premier secrétaire du parti.

Début décembre, j'ai assisté au Congrès du parti SPD à Hanovre. Les débats se sont intéressés principalement à quatre thèmes clés, qui cherchaient à définir de manière plus approfondie le rôle de la démocratie sociale en Allemagne et à définir la campagne électorale du parti en vue de remporter les élections en 1998.

Les 6 et 7 décembre à Varsovie, je me suis adressé au IIIe Congrès de la Sociale-Démocratie de la République de Pologne, SdRP, au nom de l'IS. Les délégués du Congrès ont élu Leszek Miller au poste de président du parti.

J'ai été invité à représenter l'Internationale à la 50e Conférence Nationale de l'ANC à Mafikeng en décembre. Thabo Mbeki a été élu leader de l'ANC et sera le candidat du parti aux élections présidentielles, qui se dérouleront en 1999. Nelson Mandela, dans son dernier discours en tant que leader de l'ANC, déclara: `Je sais que l'amour et le respect que l'on m'a témoigné sont l'amour et le respect de l'ANC et de ses idéaux'. La Conférence mandata l'Exécutif National de l'ANC d'entamer les procédures pour devenir membre de l'Internationale Socialiste.

Le 1er janvier, j'ai assisté au Congrès des élections nationales du Parti Travailliste hollandais, le PvdA, à Amsterdam, organisé pour préparer les prochaines élections.

En février, j'ai assisté à Florence à la conférence organisée par le Parti Démocratique de la Gauche, PDS, membre de l'IS, et quatre autres partis du centre-gauche sous le titre `L'état général de la gauche italienne'. La création d'un nouveau mouvement, les Démocrates de Gauche, a été annoncée lors de ce Congrès.

Avant de participer à la réunion du Comité de l'IS pour l'Europe Centrale et Orientale, j'ai assisté, avec d'autres membres du Comité, au Congrès des Social-Démocrates de Bosnie-Herzégovine (anciennement l'Union des Social-Démocrates Bosniaques et Herzégoviniens, UBSD).

VIII

Je dois maintenant mentionner les autres disparitions au sein de notre famille pendant cette période.

Pedro París Montesinos, président de l'Action Démocratique, AD, et vice-président de l'IS, est décédé début avril à Caracas, au Venezuela. Il était infatigable dans sa recherche de l'unité et du renouvellement de l'AD, c'était un parlementaire éminent, il était gouverneur d'état, ministre, diplomate et c'était un personnage respecté de l'Internationale.

Seydou Diarrah (Totoh), secrétaire international du Parti Africain pour la Solidarité et la Justice, ADEMA/PASJ, est décédé le 8 février à Bamako, au Mali. Totoh a toujours été un participant actif de l'IS et il manquera à ses amis et collègues de l'Internationale.

IX

Toutes nos félicitations à Gro Harlem Brundtland, premier vice-président de l'IS, qui a été élue cinquième leader de l'Organisation Mondiale de la Santé, WHO, depuis sa création il y a cinquante ans en janvier dernier, et confirmée le 14 mai par l'assemblée générale de WHO. Accédant à son poste en juillet, elle a déclaré que sa première priorité serait de `mettre la santé au premier rang des préoccupations internationales en ce qui concerne le développement', citant les programmes du secteur de la santé dans les pays les plus pauvres, la lutte contre les maladies connues et nouvelles et la réforme de la gestion de WHO comme ses principales préoccupations.

Nous félicitons également notre ami et camarade Juan Somavía, qui fut élu directeur général de l'Organisation Internationale du Travail, ILO, le 23 mars. Somavía, qui a participé au travail de notre Internationale, était président du Conseil préparatoire du Sommet mondial pour le développement social organisé par l'ONU à Copenhague en 1995. Son élection marque la première fois dans les 79 années d'existence de l'ILO qu'un représentant de l'hémisphère sud est à la tête de l'organisation.

Suite à la réunion du Conseil à Oslo, une nouvelle version du site internet de l'IS sera lancé à une nouvelle adresse (http://archive.socialistinternational.org/). Le site internet de l'Internationale est devenu une source d'information vitale sur l'histoire de notre organisation, sa composition et ses activités actuelles. Nos pages ont accueilli plus de 40 000 visiteurs depuis la dernière réunion du Conseil. Il sera plus facile de naviguer dans le nouveau site. Tout en conservant des pages centrales sur l'histoire de notre organisation, ses Statuts et sa Déclaration de Principes, ce nouveau site comportera également de nouvelles pages sur les activités futures des partis, les élections et réunions, et des liens avec tous nos partis membres qui possèdent un site internet.

X

L'Internationale Socialiste continue à effectuer un programme mondial de travail. Dans cette dernière période, nos Comités régionaux et thématiques ont été actifs sur tous les continents, en dépit d'un budget modeste et du fait que certains partis membres n'ont pas respecté à temps leurs engagements financiers envers l'IS. Nous sommes fiers de nous trouver parmi les premiers à relever de manière active les défis mondiaux modernes, mais pour nous permettre de continuer à être efficaces, il est essentiel que tous nos membres assument leur part de responsabilité vis-à-vis de l'Internationale. A Oslo, le président du Comité d'Administration et des Finances, SIFAC, présentera son rapport au Conseil sur notre situation financière et j'espère que les partis qui sont en retard dans le paiement de leurs cotisations se rendront compte qu'il est important pour eux de s'acquitter de leurs obligations statutaires.

XI

J'ai déjà mis l'accent sur un certain nombre de nos activités à venir mais j'aimerais également mentionner que le Comité Afrique de l'IS, qui a un réseau grandissant de partis membres et de contacts organisationnels, se réunira prochainement à Bamako, la capitale du Mali. Cette réunion sera organisée par le Parti Africain pour la Solidarité et la Justice, ADEMA/PASJ, notre parti membre, qui a participé activement au processus électoral local. L'économie africaine régionale sera le thème principal d'une réunion prochaine du Comité de l'IS sur la Politique économique, le Développement et l'Environnement, SICEDE, présidé par António Guterres, premier ministre du Portugal.

Conformément à notre résolution pour approfondir la nature globale de notre Internationale, nous prévoyons de tenir notre prochaine réunion du Conseil en Amérique latine, où elle sera accueillie à Buenos Aires par nos deux membres, le Parti Socialiste Populaire, PSP, membre de Frepaso et l'Union Civique Radicale, UCR. L'UCR et Frepaso vont, ensemble, se présenter aux élections présidentielles de 1999 et le Conseil se déroulera la première semaine de décembre de cette année, après la sélection du candidat présidentiel le 29 novembre.

L'Internationale Socialiste réfléchit déjà aux défis du siècle prochain. Je suis donc heureux d'annoncer que nous avons reçu une invitation du Parti Socialiste français, qui aimerait organiser notre XXIe Congrès à Paris. Nous pensons qu'il se déroulera en automne 1999, ce qui nous permettra d'organiser pour début avril l'an prochain un Conseil de travail qui se consacrera à la préparation du Congrès.

Avant de conclure, j'aimerais remercier notre président Pierre Mauroy et les partis et camarades membres pour leur travail. Leur détermination donne tout son sens à notre Internationale.

Le nouveau millénaire approche, mais les problèmes restent nombreux. Nous avons néanmoins des raisons d'être optimistes car notre Internationale continue d'incarner les aspirations des peuples partout dans le monde, et nous continuons à renforcer notre action et notre solidarité mondiales pour que ces espoirs soient réalisés.