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Europe Centrale et Orientale

Réunion du Comité de l'Internationale Socialiste pour l'Europe Centrale et Orientale, Bucarest

05-06 février 1999

Accueillie par les partis roumains de l'IS, le Parti Démocratique, PD, et le Parti Social-Démocrate, PSDR, cette réunion du SICEE s'est déroulée les 5 et 6 février à Bucarest pour traiter deux thèmes principaux: 'Les derniers événements en Russie: perspectives économiques et politiques' et 'Le processus d'élargissement de l'Union européenne - analyses et perspectives'.

La réunion a rassemblé plus de soixante-dix participants qui représentaient une trentaine de partis et organisations. (Liste complète des participants) Parmi les intervenants dans le débat étaient Petre Roman, président du PD, qui a fait une exposition de la situation actuelle et les inquiétudes dans son pays, et qui a présenté le projet politique de son parti pour faire de la Roumanie une partie de l'Europe en expansion, et Sergiu Cunescu, président du PSDR, qui a ajouté que dans son pays et dans toute la région la social démocratie avait beaucoup d'espoir. Bien que la transition eût été plus difficile que prévu, les social-démocrates continuaient à faire 'des progrès lents mais très sûrs' et partageaient les mêmes priorités que tous les socialistes européens.

A l'issue de ses débats, le Comité a adopté trois résolutions et déclarations sur l'élargissement de l'Union européenne, sur les perspectives économiques et politiques en Russie et sur le Kosovo. La Varsovie a été convenue par le Comité comme lieu d'une réunion la mi-septembre.

 


 

DECLARATION DE BUCAREST SUR L'ELARGISSEMENT DE L'UNION EUROPEENNE

Original: anglais

Le Comité de l'Internationale Socialiste pour l'Europe Centrale et Orientale, SICEE, réuni à Bucarest les 5-6 février 1999:

Souligne que l'Union européenne (UE) joue un rôle de plus en plus important au niveau international. Ce défi demande une vision à long terme reposant sur une capacité plus grande à développer et promouvoir ses valeurs et à gérer le changement.

Insiste sur la responsabilité des sociaux-démocrates quant au façonnement de l'Europe de l'avenir.

Souligne que le processus d'élargissement et de restructuration de l'UE est un processus dans lequel les pays d'Europe centrale et orientale (PECO) sont des participants actifs majeurs.

Insiste sur la nécessité de respecter la stratégie d'adhésion "globale et inclusive" décidée à Luxembourg qui considère que les 11 pays candidats sont au même niveau et ont les mêmes droits dans le processus d'adhésion.

Reconnait que l'UE a manifesté son engagement politique en affectant des ressources importantes et en ouvrant des voies de communication spécifiques, afin d'accélérer la transformation des PECO en des sociétés à économie de marché, afin de soutenir un progrès durable et leur appropriation de l'acquis communautaire.

Insiste sur la nécessité d'une stratégie renforcée de pré-adhésion, d'un dialogue plus efficace et plus structuré, d'une planification adéquate et de mécanismes de surveillance appropriés, ainsi que d'instruments financiers diversifiés, qui créeront ensemble un cadre réaliste destiné à aider les PECO dans leurs efforts pour surmonter les écarts prioritaires, pour remplir les conditions nécessaires de l'adhésion et pour entrer en concurrence dans l'égalité des chances.

Réaffirme que la construction de l'Europe future signifie un processus d'inclusion fortement dépendant de la modernisation réussie des PECO. La transition à l'économie de marché et à une société démocratique demande des efforts sans précédents de la part de ces pays.

Souligne la nécessité d'une approche équilibrée de l'innovation économique et de la cohésion sociale, un équilibre entre un marché sans monopoles réel et la solidarité sociale, entre des réformes économiques efficaces et des réseaux de sécurité sociale.

Renforce le principe d'égalité des chances en matière d'éducation, d'emploi et de partage du pouvoir, entre les hommes et les femmes, en luttant contre toutes les formes de discrimination.

Déclare qu'afin de maintenir la conformité des changements économiques et sociaux avec les attentes et aspirations des peuples, les partis sociaux-démocrates des PECO doivent entreprendre une série d'actions énergiques visant à renforcer la responsabilité publique et à accélérer la création d'un cadre d'autorités de l'Etat et d'institutions publiques capables d'élaborer et de mettre en oeuvre avec efficacité des politiques économiques.

Souligne que l'approche sociale-démocrate de l'élargissement demande la création de marchés sûrs, en utilisant les capacités de réglementation de l'Etat, et en se montrant attentif à l'opinion publique. Elle signifie également le démantelement des monopoles et l'avènement de la compétition et l'élargissement du choix des consommateurs.

Réaffirme que le processus d'élargissement de l'UE est à l'avantage des pays membres et des pays candidats. Pour les pays candidats, l'élargissement signifie: l'intégration dans un environnement démocratique qui exercera une influence bénéfique sur leurs conditions sociales, et le développement de leurs propres institutions; l'intégration économique qui créée l'évolution potentielle de leurs systèmes économiques et institutionnels; la possibilité d'avoir accès aux ressources financières de l'UE; une garantie contre les dangers de l'isolationnisme et du nationalisme chavin qui existent dans certains des PECO. Pour les membres de l'UE, l'elargissement signifie une plus grande stabilité de la région, un marché européen plus étendu une capacité d'innovation accrue des PECO pouvant être utilisée par et pour l'ensemble du continent, une meilleure compétition et des possibilités multiples pour l'Europe entière de jouer un rôle sur la scène mondiale.

Réaffirme le caractère prioritaire du développement des infrastructures de transport et de communications comme étant à la base du développement économique et de la réduction du chômage.

Souligne que l'élargissement de l'UE serait plus difficile sans l'exécution des réformes nécessaires et sans la restructuration de l'Europe elle-même et souligne que la réforme institutionnelle de l'UE et le processus d'élargissement de l'Union doivent être mis en oeuvre en même temps et doit en outre être considéré comme un processus interactif.

Exprime l'espoir qu'au prochain Conseil européen des décisions adéquates seront adoptées pour la mise en route de négociations avec l'Estonie, la Lituanie, la Bulgarie, la Roumanie et la République Slovaque.

Invite les partis socialistes et sociaux-démocrates à soutenir une disposition plus ouverte de l'élargissement de l'UE, à être prêts à aider leurs partis partenaires des PECO dans leurs efforts pour s'intégrer et à participer directement au processus d'élaboration de conditions favorables pour l'élargissement de l'UE.

Espère que le prochain congrès du PSE, qui aura lieu les 1 et 2 mars 1999, à Milan, donnera lieu à de nouveaux progrès du soutien de ce processus de coopération entre l'ensemble des partis socialistes et sociaux-démocrates européens.


RESOLUTION SUR LES PERSPECTIVES ECONOMIQUES ET POLITIQUES EN RUSSIE

Original: anglais

Le Comité de l'Internationale Socialiste pour l'Europe Centrale et Orientale, SICEE, réuni à Bucarest les 5 et 6 février 1999,

conformément à la Déclaration adoptée par le Conseil de l'Internationale Socialiste à Genève les 23 et 24 novembre 1998, confirmant que la stabilité politique et économique en Europe est fortement liée au développement de la situation en Russie:

exprime sa profonde inquiétude face aux tendances négatives de plus en plus marquées dans les domaines économiques et sociaux de la société russe;

souligne que le processus de réformes du marché en Russie s'est heurté à de nombreuses difficultés graves faisant que la Russie est maintenant confrontée à une phase extrêmement complexe de la crise qui touche pratiquement tous les aspects de son économie;

souligne que parmi les principales origines de la crise, se trouvent des erreurs commises pendant la mise en oeuvre des réformes russes, en particulier le manque d'orientation sociale des réformes, qui a provoqué une chute marquée du niveau de vie, touchant en premier lieu les personnes aux salaires bas, ce qui réduit le coût du travail dans ce pays, à cause du problème grave de la corruption, du grand banditisme et de la croissance de l'extrémisme;

souligne que la détérioration de la situation sociale et économique aggrave l'instabilité politique en Russie et la tension publique, qui peut provoquer de graves conflits sociaux;

souligne l'importance de l'évolution de la vie publique, sur de nouvelles bases de confiance mutuelle entre tous les secteurs d'autorité en Russie à tous les niveaux, premièrement entre le président, le gouvernement et le parlement et la mise en place de contrôles publics des activités des autorités d'Etat;

exprime l'espoir comme quoi la formation en septembre 1998 du nouveau gouvernement russe, soutenu par le parlement, pourra déboucher sur la création de conditions réelles pour trouver une solution au problème de la crise actuelle du pays;

considère qu'il est nécessaire de soutenir les efforts du gouvernement russe pour stabiliser la situation économique et politique du pays, ainsi que les efforts pour que la législation, le système judiciaire, l'administration publique et les relations entre les citoyens et l'Etat respectent les normes généralement en vigueur dans les pays démocratiques;

en appelle à la communauté internationale, aux organisations internationales et aux institutions financières, gouvernements et milieux des affaires dans divers pays pour continuer à apporter leur soutien réel aux réformes économiques et politiques en Russie, à travers des accords existants et de la négociation de nouveaux accords;

souligne que les partis membres de l'Internationale Socialiste doivent offrir leur soutien essentiel aux partis politiques, mouvements ou individuels candidats en Russie qui s'engagent réellement à renforcer la démocratie et, en particulier, d'offrir leur soutien aux forces inspirées par les idéaux et valeurs démocratiques socialistes;

considère qu'il est nécessaire, en prenant en compte les tendances de plus en plus marquées de la crise de l'économie mondiale, de mettre au point un nouveau programme d'action pour la stratégie démocratique socialiste internationale de solidarité mondiale pour la protection des intérêts des travailleurs, programme pouvant garantir pleinement leurs droits économiques et leur sécurité sociale.


DECLARATION SUR LE KOSOVO

Original: anglais

Le Comité de l'Internationale Socialiste pour l'Europe Centrale et Orientale, SICEE, réuni à Bucarest les 5-6 février 1999,

conformément à la Déclaration approuvée par le Conseil de l'Internationale Socialiste à Genève, les 23-24 novembre 1998:

soutient et approuve la décision prise par le Groupe de Contact de demander des négociations directes entre les autorités serbes et les représentants des Albanais du Kosovo;

demande aux deux parties de collaborer pleinement au processus de négociation d'une solution politique au conflit et de s'engager à aboutir à un accord dans les délais spécifiés;

souligne qu'il est nécessaire que le Groupe de Contact poursuive son propre engagement direct, et que la communauté internationale doit continuer à appliquer toutes les mesures de pression utilisées récemment, tout en gardant à l'esprit les mesures prévues par l'OTAN;

condamne le plus fortement possible le massacre de Racak et tous les actes de violence perpétrés dans la région, et demande aux forces armées serbes et à l'Armée de Libération du Kosovo de cesser toute activité militaire;

souligne qu'il est urgent d'accélérer le déploiement des 2000 vérificateurs de l'OSCE en assurant leur sécurité totale et les meilleures conditions pour effectuer leurs activités;

souligne une fois de plus que la crise du Kosovo peut uniquement être résolue de manière efficace et stable en introduisant une forme de la plus large autonomie pour le Kosovo à l'intérieur des frontières de la Fédération yougoslave;

réaffirme le danger de la thèse qui stipule que les états doivent être ethniquement homogène. Au contraire, dans un esprit démocratique il faut reconnaître et respecter le valeur de la multi-ethnicité et les libertés culturelles et religieuses;

demande à l'Union européenne et à tous les gouvernements européens d'aider les institutions humanitaires internationales dans leur activité de secours aux populations sans abri et aux réfugiés;

réaffirme la nécessité de confirmer tous les engagements pris par la communauté internationale afin de renforcer la stabilité de l'Albanie et de la Macédoine et de consolider le processus de paix en Bosnie;

en appelle à tous les partis socialistes et sociaux-démocrates pour soutenir, dans tous les forums et avec toutes les mesures nécessaires, une solution négociée.


LISTE DES PARTICIPANTS

Co-Président du Comité Piero Fassino
(DS, Italie)
Co-Président du Comité László Kóvács
(MSzP, Hongrie)
Secretaire Général de l'Internationale
Socialiste Luis Ayala
ALLEMAGNE
Parti Social-Démocrate d'Allemagne, SPD
Elke Sabiel
ARMENIE
FRA Parti Socialiste Arménien Mario Nalpatian
Vahan Hovhannesyan
AUTRICHE
Parti Social-Démocrate d'Autriche, SPÖ Karin Scheele
BELGIQUE
Parti Socialiste, PS Etienne Godin
BULGARIE
Parti Social-Démocrate Bulgare, BSDP Yuri Dudev
ESPAGNE
Parti Socialiste Ouvrier Espagnol, PSOE Teresa Riera
María Solanas
FINLANDE
Parti Social-Démocrate Finlandais, SDP Markus Aaltonen
FRANCE
Parti Socialiste, PS Pierre Guidoni
Sonia Mink
HONGRIE
Parti Socialiste Hongrois, MSzP Vilmos Szabó
György Kalmár
ISRAEL
Parti Travailliste Israélien Israel Gat
ITALIE
Démocrates de Gauche, DS Andrea Romano
PAYS-BAS
Parti Travailliste, PvdA Arjen Berkvens
POLOGNE
Social-Démocratie de la République
de Pologne, SdRP Tadeusz Iwinski
REPUBLIQUE SLOVAQUE
Parti de la Gauche Démocratique, SDL Pavel Meleg
REPUBLIQUE TCHEQUE
Parti Social-Démocrate Tchèque, CSSD Miloslav Had
ROUMANIE
Parti Démocratique, PD Petre Roman
Radu Bercenau
Traian Basescu
Bogdan Niculescu Duvaz
Paula Ivanescu
Cristian Dumitrescu
Gheorghe Albu
Victor Bostinaru
Dan Vasiliu
Simona Marinescu
Mihnea Constantinescu
Bogdan Teodoriu
Alexandru Sassu
Vasile Blaga
Cristian Radulescu
ROUMANIE
Parti Social-Démocrate Roumain, PSDR Sergiu Cunescu
Emil Putin
Alexandru Athanasiu
Smaranda Dobrescu
Petre Moldovan
Sorin Marinescu
Radu Gheciu
Dumitru Ifrim
Radu Dimitrescu
Dan Ciupala
Ioan Strachinaru
Valentin Lazea
Mircea Danuta
Mario Ruse
Ionel Mos
SUEDE
Parti Social-Démocrate Suédois, SAP Magnus Johansson
Bureau du Président de l'IS Michel Thauvin
Groupe Parlementaire du Parti des
Socialistes Européens Hannes Swoboda
Robert van de Water
Internationale Socialiste des Femmes, SIW Mariana Stoica
Zita Gurmai
Parti des Socialistes Européens, PES Friedrich Roll
Secrétariat de l'IS Justina Pang
Gabriela Shepherd
Invités:
Forum Européen pour la Démocratie
et la Solidarité Conny Fredriksson
BULGARIE
Parti Euro Left Alexander Tomov
CROATIE
Parti Social-Démocrate, SDP Zdenko Franic
Tonino Picula
FEDERATION RUSSE
Union Sociale-Démocrate Russe, RSDU Vassily Lipitsky
Alexandr Burkov
Jana Bobrovnikova
FEDERATION RUSSE
Parti Socialiste de la Russie Ivan Rybkin
Alexey Mzareulov
Yury Deryabin
Alexey Loktionov
FEDERATION RUSSE
Mouvement Yabloko Olga Beklemishcheva

 



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