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Genève
29-30 juin 2007

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Conseils

CONSEIL DE GENEVE - Paix et stabilité dans un monde de conflits sans frontières

29-30 juin 2007

DISCOURS D'OUVERTURE DU SECRETAIRE DE L'INTERNATIONALE SOCIALISTE, LUIS AYALA

 

Chères Camarades,
Chers Camarades,

En ouvrant cette réunion du Conseil à Genève, je dois tout d’abord vous dire que notre Président, George Papandreou, ne peut pas être avec nous ce matin. Un temps extrême et une vague de chaleur très intense ont frappé la Grèce. Des incendies ont éclaté la nuit dernière, qui ont causé un certain nombre de victimes. Lorsque nous étions en train de travailler la nuit dernière avec nos vice-présidents durant la réunion du Présidium, George nous a fait part de l’angoisse qu’il ressentait pour ses concitoyens, de son sens des responsabilités et de la nécessité de retourner dans son pays en ces heures d’urgence.

Donc très tôt ce matin, ayant appris les dernières nouvelles, il a pris le premier avion pour rentrer chez lui. Il m’a confié la tâche de vous communiquer ses meilleurs voeux pour le succès de cette réunion. Il connaît et apprécie votre engagement vis à vis de notre Internationale, qui fait maintenant partie de sa vie, comme elle fait partie de notre vie à tous.

Je vous proposerais donc, lors de l’ouverture de cette réunion ce matin, que nous décidions d’envoyer à George Papandreou et à tout le peuple grec, notre solidarité la plus profonde et la plus fraternelle en ces moments. Avec votre accord, je lui transmettrai ce message, comme la toute première décision de ce Conseil.

Merci beaucoup.

Chères Camarades,
Chers Camarades,

L’une des caractéristiques et l’un des engagements fondamentaux du socialisme démocratique a été et demeure la paix. Ensemble, avec Willy Brandt, qui a été élu président de l’Internationale dans cette salle même, où le Congrès de l’Internationale Socialiste s’est déroulé en 1976, nous avons appris que la paix n’est pas tout, mais que sans elle rien n’est possible.

En ces temps d’interdépendance et de défis mondiaux, les conflits ne sont plus purement nationaux, locaux ou régionaux. Tout conflit, bien qu’apparemment distant ou lointain, touche non seulement notre sensibilité humaine et notre engagement politique, mais également la façon dont nous vivons ensemble en tant que citoyens, de même que le futur de nos pays.

Reflétant une tâche qui constitue une préoccupation quotidienne au sein de notre Internationale, mais qui souligne également l’une des principales priorités du mouvement social-démocrate aujourd’hui, cette réunion du Conseil se centrera autour du thème principal: ‘Œuvrer pour la paix et la stabilité mondiale dans un monde de conflits sans frontières’.

S’opposant à ceux qui exploitent les différences, les conflits et la confrontation pour faire avancer leurs propres fins politiques, nous les sociaux-démocrates, par définition, travaillons pour surmonter les différences et sommes engagés dans l’éradication des causes des conflits et la promotion de leur résolution pacifique.

L’engagement de l’Internationale Socialiste dans la recherche de la paix au Moyen-Orient a été et est un clair exemple de cette conviction et approche. Il est donc naturel qu’aujourd’hui, lors de l’ouverture de cette réunion, notre attention se tourne vers cette région. La présence du Président de tous les Palestiniens, Mahmood Abbas ce matin, avec nos camarades du Fatah, nous remplit de fierté. Cette réunion lui exprimera notre solidarité avec ses efforts pour la paix et pour un futur de justice pour le peuple palestinien. Nous nous réjouissons également de la présence de nos amis israéliens : la candidate du Parti Travailliste aux récentes élections présidentielles, Colette Avital, ainsi que le leader du Yachad/Meretz, Yossi Beilin, pour qui la ville de Genève a une place spéciale dans ses efforts pour un Moyen-Orient en paix.

Ce désir pour la paix, la démocratie et la souveraineté a également été une force motrice derrière la Révolution des Cèdres au Liban et notre Internationale y a accompagné le mouvement des citoyens dans leurs efforts pour la vie, pour la démocratie et pour la réaffirmation de l’indépendance et de l’intégrité du pays. Walid Jumblatt, le leader de notre parti membre au Liban, est ici avec nous aujourd’hui et présentera sa vision du Liban, ainsi que de l’avenir auquel, avec d’autres, il aspire.

L’Iraq est une réalité qui nous affecte profondément tous les jours. Avec nos angoisses face à la continuation de la situation vulnérable dans laquelle vit le peuple iraquien, nous exprimons notre solidarité avec les leaders de ce pays qui persistent avec ténacité et courage dans leurs efforts pour construire une société libre, démocratique et en paix ; pour mettre fin à la terreur et pour pouvoir avancer en tant que nation souveraine dans la construction d’une société moderne, d’inclusion et d’opportunités pour tous. Des leaders tels que Jalal Talabani et Masood Barzani ont depuis des années leur place dans cette famille politique. Ils reviennent maintenant, l’un comme Président de la République d’Iraq, l’autre comme Président du gouvernement régional du Kurdistan dans le Nord de l’Iraq, avec un groupe de leaders progressistes de différentes composantes sociales et politiques du pays pour discuter avec nous d’une nouvelle voie à suivre pour l’Iraq.

En ce qui concerne la situation dans les Balkans, l’Internationale a mené au cours des années une série d’initiatives pour contribuer à la paix dans la région, agissant toujours comme une force stabilisatrice. Confrontés à des questions d’une telle complexité, les sociaux-démocrates n’ont jamais été absents du travail pour obtenir une plus grande compréhension, pour assurer l’existence dans l’Ouest des Balkans de sociétés démocratiques, inclusives, culturellement ouvertes, et aux ethnies et croyances multiples.

Nous avons souligné la responsabilité qui revient à la communauté internationale dans la région et nous promouvons aujourd’hui une nouvelle dimension politique dans les relations de l’Europe et de la communauté internationale dans son ensemble, avec la Serbie et le Kosovo. Notre Internationale suit en permanence et est pleinement impliquée dans les développements dans les Balkans et lors de ce Conseil, nous examinerons à nouveau, avec des leaders de nos partis membres dans la région, les priorités de notre action politique.

A ce Conseil, nous aurons également l’opportunité de partager les derniers développements d’un processus de réconciliation nationale que notre Internationale soutient et accompagne, celui de la Côte d’Ivoire. Après cinq années de guerre fratricide, nous observons aujourd’hui avec espoir les efforts qui y sont entrepris pour mettre un terme aux hostilités.

L’Internationale continuera de travailler avec le peuple ivoirien dans sa recherche d’une nouvelle manière de vivre ensemble, dans la démocratie et la tolérance, en assurant ainsi pour eux-mêmes un avenir qui commencera à se construire avec la tenue d’élections durant la première partie de 2008.

En ce qui concerne le Caucase, nous aurons l’occasion d’écouter nos camarades d’Arménie et d’Azerbaïdjan, qui évoqueront la situation dans cette région. l’Internationale Socialiste a suivi de près les avancées démocratiques qui y ont été réalisées dans un environnement souvent difficile, et dans un contexte de conflits qui durent depuis un temps considérable. Nous avons toujours encouragé ceux qui partagent nos idéaux politiques dans le Caucase, pour construire des groupes politiques plus intégrés et plus unis de la gauche démocratique et progressiste.

En Amérique latine et aux Caraïbes, la Colombie continue d’être une blessure ouverte, et lors de ce Conseil, nous tournerons notre attention sur une situation qui est plus que jamais inacceptable - guérillas, paramilitaires, morts, otages. Pour les sociaux-démocrates et pour nos camarades dans ce pays, la sécurité n’est possible qu’avec la vérité, plus de libertés et plus de démocratie.

Au Népal, où nous étions présents au début de cette année, nous avons salué avec un grand optimisme l’accord de paix signé entre le gouvernement et les rebelles insurgés. Avec cette signature, a commencé le processus qui a mis fin au conflit armé qui, pendant 11 années, a coûté la vie a plus de 13000 personnes.

A ce Conseil, l’ancien premier ministre Sher Bahadour Deuba, et notre camarade Sushil Koirala du Parti du Congrès Népalais, partageront avec nous leurs pensées, alors que le pays se prépare à la tenue d’élections qui ouvriront un nouveau chapitre dans la vie de ce pays himalayen.

L’autre thème majeur à ce Conseil de Genève est celui du changement climatique, que nous avons commencé à aborder lors de la dernière réunion du Conseil à Santiago, au Chili. Le réchauffement global a un effet négatif sur le climat et sur l’environnement dans toutes les parties de notre planète. Le développement d’un nouveau modèle pour l’utilisation des énergies et la restructuration de l’économie mondiale en accord avec celui-ci, requièrent un leadership politique solide, authentique et expérimenté, combiné avec le travail qu’a entrepris la communauté scientifique internationale.

L’action en cette matière est urgente et est devenue une priorité de notre Internationale. Un problème d’une telle envergure que celui du changement climatique est un défi qui ne peut être compris et relevé qu’à l’échelle mondiale.

Ici à Genève nous lancerons officiellement la Commission de l’IS pour une société mondiale durable, avec la proposition qu’elle soit présidée par Ricardo Lagos, ancien président du Chili et envoi spécial du Sécrétaire-Général des Nations Unies sur le changement climatique, et par Goran Persson, ancien premier ministre de la Suède. Ils nous parleront des perspectives actuelles dans la lutte contre ce phénomène dévastateur, des expectatives concernant la réunion à la fin de cette année à Bali et des projections pour un nouvel accord international après 2012. Parmi d’autres importantes personnalités qui participeront à ce débat se trouvera notre ami, l’Administrateur du Programme de développement des Nations Unies, Kemal Dervis.

Cher(e)s camarades, nous nous rassemblons ici dans une ville qui abrite des organismes internationaux, et nous nous y sentons comme chez nous, en particulier alors que nous ouvrons notre réunion au siège de l’Organisation internationale du travail, dont les objectifs et les buts sont les notre. Et encore plus lorsque c’est notre ami, notre camarade et membre de cette famille mondiale, Juan Somavia, qui nous reçoit. Nous le remercions sincèrement, ainsi que nos camarades suisses, en particulier Moritz Leuenberger, un socialiste, un ministre et un membre du Conseil fédéral de ce pays, qui est avec nous ici aujourd’hui.