Comités de l'IS


Migrations
Los Angeles
02-03 juin 2008

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MIgrations

Réforme, Intégration, Droits – les principales questions abordées à Los Angeles par le Comité de l’IS sur les Migrations

02-03 juin 2008

DECLARATION DE LOS ANGELES

Le Comité de l’Internationale Socialiste sur les migrations s’est réuni à Los Angeles, en Californie, les 2 et 3 juin 2008. La réunion était inaugurée par le Secrétaire général de l’IS, Luis Ayala et par le Gouverneur de l’Etat de Zacatecas, Amalia Garcia Medina. Les participants étaient des dirigeants des Socialistes démocrates d’Amérique (DSA), des membres de différentes organisations et des universitaires des Etats-Unis, ainsi que d’autres représentants de partis membres et d’observateurs de l’IS venus de l’Europe, d’Afrique, d’Amérique latine et des Caraïbes.

Il est important de noter qu’à l’heure actuelle les migrations interviennent dans le contexte des relations Nord-Sud et dans celui de la difficulté à assurer une distribution équitable de la richesse sur le globe.

Selon l’analyse présentée par le Sénateur de l’Etat de la Californie, Gil Cedillo (D-CA), les Etats-Unis bénéficient d’une main d’œuvre sans fournir de droits de citoyens.Il faut noter que 8 millions de personnes d’origine latino-américaine vivent dans le comté de Los Angeles.La Californie est la 8e économie du monde et l’Etat le plus riche de l’Union Américaine.Les travailleurs émigrés apportent une contribution très importante à sa prospérité mais ne bénéficient pas des droits les plus élémentaires comme l’accès à un permis de conduire. Leurs enfants se voient refuser l’accès à des bourses qui leur permettraient de suivre une formation universitaire.Il est temps de soutenir des mesures qui garantiraient le respect total des droits des personnes qui participent au développement de cette nation.

La réunion du Comité de l’Internationale Socialiste sur les migrations s’est déroulée juste après la fin des primaires du parti Démocrate, l’étape suivante étant la Convention nationale à Denver, au cours de laquelle le partie choisira ses candidats à la présidence et la vice-présidence des Etats-Unis.Des discours ont été faits pour souligner qu’il était nécessaire que les candidats présidentiels actuels reviennent à la mise en œuvre d’un programme complet de réforme concernant les migrations, qui tiendra compte de l’existence de 13 millions de personnes sans papiers d’identité, qui vivent et travaillent aux Etats-Unis et sont essentielles pour le fonctionnement et la croissance de l’économie d’Amérique du Nord.

La récession qui frappe actuellement l’économie américaine provoque le chômage des travailleurs émigrés dans des domaines tels que le bâtiment et l’agriculture.La crise de l’immobilier qui a déclenché cette récession, avant-goût d’une crise bien plus profonde du modèle économique actuel, est associée au fait que 50 % des personnes achetant un premier domicile étaient des migrants, notamment d’origine latino-américaine.Aujourd’hui, suite aux exigences plus strictes d’accès au financement immobilier et aux prêts, ce pourcentage a énormément diminué.

Avec la déroute à Capitol Hill du processus global de réforme de l’immigration, la xénophobie et les lois anti-immigrés se sont développés dans les villes, les comtés et les Etats.Les conditions de vie sont donc devenues plus difficiles pour les immigrants. Les contrôles sont plus nombreux sur les lieux de travail et dans les lieux d’hébergement, suite aux campagnes dans les médias lancées par les groupes les plus racistes et conservateurs des Etats-Unis.

Un exemple en est la construction d’un mur le long de la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis.Parallèlement, le nombre de décès augmente parmi les personnes osant traverser le désert et d’autres zones dangereuses pour les travailleurs migrants arrivant du Mexique et des pays d’Amérique Centrale comme le Guatemala et El Salvador.

Le Comité de l’IS sur les migrations est convaincu qu’une réforme urgente, complète et juste à propos de l’immigration est cruciale pour assurer le respect des droits des travailleurs, qu’ils possèdent ou non des papiers d’identité, pour éviter que les immigrants soient confondus avec des terroristes et permettre de réunir les familles.

Les universitaires de l’Université de Californie qui ont participé à la réunion du Comité de l’IS sur les migrations ont fait remarquer qu’il est nécessaire d’adopter une attitude progressive en ce qui concerne l’opinion dominante aux Etats-Unis comme quoi l’immigration doit être liée à la sécurité et au renforcement des frontières.La légalisation et l’insertion des travailleurs émigrés et de leurs familles dans la société nord-américaine sont des mécanismes de sécurité bien plus efficaces que l’adoption de mesures punitives.

Les représentants des partis d’Amérique centrale ont expliqué la complexité de l’immigration, souvent associée exclusivement à des gangs criminels comme les Maras, originaires des grandes villes d’Amérique du Nord et qui ont aujourd’hui de graves répercussions sur la société d’Amérique centrale, alors que les Etats-Unis refuse toute responsabilité quant à ce phénomène.

Ils ont également fait remarquer qu’il existe un besoin urgent de trouver un accord entre les pays d’Amérique centrale et le Mexique pour s’assurer que les droits de la personne humaine et les droits du travail des immigrés soient respectés au cours de leur traversée du Mexique.Ils ont souligné qu’il est nécessaire d’adopter une stratégie de négociation en commun avec le gouvernement américain pour promouvoir ensemble la légalisation des millions de personnes originaires d’Amérique centrale travaillant actuellement dans l’économie américaine et qui envoient de l’argent représentant environ 20 % du PIB de pays comme El Salvador.Un autre aspect a été souligné : la nécessité urgente pour les pays développés et en développement de signer la Convention des Nations-Unies sur la protection de tous les travailleurs migrants et des membres de leurs familles afin d’assurer le respect des droits humains des migrants.

D’autres régions du monde connaissent des migrations intenses.Les flux de migrations entre l’Afrique et l’Europe continuent à augmenter.Vu sa position géographique, le Maroc par exemple est aujourd’hui non seulement un pays d’origine mais aussi un pays de destination et de transit pour les migrants venus de l’Afrique sub-saharienne.

La migration illégale dans cette région du monde ainsi que dans d’autres régions souligne qu’il est urgent d’examiner cet aspect de la migration sur une base multilatérale autorisant la coopération en matière de gestion des frontières.

La migration illégale doit faire l’objet d’un débat international qui tiendra compte de la sécurité et du développement, qui respectera les droits des migrants et la nécessité de protéger les femmes et les enfants.A cet égard, les personnes « compétentes » qui migrent peuvent devenir un facteur important dans le développement de leur pays d’origine grâce à des mécanismes de coopération qui rassembleront les gouvernements, les autorités locales et la société civile.

Une responsabilité partagée entre les pays d’accueil et les pays d’origine amène également à une meilleure gestion des migrations au profit de tous.

Un aspect important auquel se sont attachés les participants était le besoin urgent pour les pays d’origine des migrants de consolider leurs systèmes de protection consulaire dans les pays de transit et de destination afin de fournir une assistance juridique et humanitaire à leurs ressortissants respectifs.On a également souligné l’importance de mettre en œuvre dans ces pays des systèmes de protection sociale pour les familles des migrants, notamment les enfants, les femmes et les personnes âgées que la migration met en situation vulnérable.Il est également nécessaire de mettre en œuvre des programmes de soutien des déportés, pour éviter leur criminalisation et les aider à se réinsérer dans la société et dans le monde du travail.Dans le même contexte, la nécessité d’établir des programmes de retour et de soutien des migrants souhaitant investir dans leur pays d’origine a été soulignée.

Plusieurs participants ont parlé de la féminisation des migrations, faisant remarquer que les femmes et les enfants doivent tout particulièrement être protégés dans les pays d’accueil car leur intégrité physique et morale est menacée.Des programmes de participation et de protection doivent être mis en place pour les femmes et les enfants. A cette fin, des accords doivent être signés avec des organisations nationales et humanitaires.De même, il faut établir des politiques et des programmes pour faciliter la réunification des familles et protéger les femmes des risques de trafic humain aux fins de prostitution.

La migration, phénomène aussi ancien que l’humanité elle-même, a revêtu une dimension internationale et atteint un niveau de complexité sans précédent.Il est donc crucial que les organisations politiques internationales comme l’IS, ainsi que les organes régionaux et multilatéraux comme l’OAS et l’ONU, d’insister sur l’inclusion des problèmes de la migration dans leurs programmes de discussion, pour chercher à atteindre des accords internationaux à propos de ce phénomène, en sachant que seul le développement humain, accompagné de meilleures politiques de répartition des revenus, permettra de réduire la motivation des migrations internationales.

Cette réunion a également examiné la crise alimentaire mondiale qui est actuellement l’une des causes pouvant provoquer des migrations.On considère qu’il est fondamental que les gouvernements mettent en œuvre des mécanismes pour garantir la disponibilité de nourriture pour toute la population de la planète et des politiques pour moderniser et mécaniser l’agriculture, avec la participation et le soutien des producteurs agricoles.Il est également essentiel de mettre en œuvre des politiques de compensation dans les régions de migrations importantes, afin de promouvoir l’éducation, la qualité de la vie et des projets productifs créateurs d’emplois pour que les habitants ne soient pas forcés de quitter leur communauté et leur pays.

Amalia Garcia Medina, Présidente du Comité de l’IS sur les migrations, a présenté un projet de rapport à la 23e Conférence de l’IS qui a été distribué aux participants pour leur permettre de présenter le plus rapidement possibles leurs propositions d’inclusions au rapport.Le rapport sera alors distribué à tous les participants lors de la Conférence d’Athènes.



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