Print this article   Email this to a friend

Conseils

CONSEIL DE ROME

21-22 janvier 1997

Résolution sur l'Algérie 

 

Résolution sur la Birmanie

 

Résolution sur la situation au sud-est de l'Europe et aux Balkans 

 

Déclaration sur la situation dans la zone des Grands Lacs en Afrique 

 

Déclaration sur le Moyen-Orient 

 

Déclaration sur le Nicaragua

 

Résolution sur la situation au Niger 

 

Résolution sur Porto Rico

Résolution sur l'attribution des Prix Nobel de la Paix 

 

Comités régionaux et thématiques établis par le Conseil et leurs présidents et vice-présidents élus 

 
Liste des membres de la Commission présidée par le Vice-président de l'IS Felipe González

 


 

 

Résolution sur l'Algérie

L'Internationale Socialiste,
 

Exprime sa profonde préoccupation et son emotion face à la spirale meurtrière que subit le peuple algérien depuis cinq ans. La multiplication des assassinats, massacres collectifs et des attentats aveugles allonge sans cesse la liste des victimes. Otage de la violence et condamnée à se taire, la population algérienne vit dans un climat de terreur aggravé par des conditions sociales et économiques désastreuses.

Pourtant le peuple algérien a largement exprimé sa profonde aspiration à la paix et à la démocratie. Une solution politique aurait pu être trouvée après l'élection présidentielle. L'occasion n'a pas été saisie. Le référendum sur la constitution de 1995 ainsi que les nouvelles lois qui limitent, encadrent et contrôlent totalement le fonctionnement des partis politiques et de la presse indépendante marquent un grave recul de la démocratie.

Exprime sa vive préoccupation quant à l'absence de garanties politiques, techniques et de contrôle des élections législatives projetées pour cette année.

Est convaincue qu'aucune solution à la crise en Algérie, aucun développement politique, économique et social ne peut être envisagé sans le retour à la paix et à la stabilité.

Appelle le pouvoir et toutes les forces politiques et sociales qui condamnent et rejettent la violence et le terrorisme, à ouvrir un vrai dialogue pour enclencher une dynamique de paix capable de rendre l'espoir au peuple algérien et d'assurer la liberté, l'honnêteté et la régularité des élections législatives.

Assure son parti membre, le FFS, les autres partis favorables à la paix civile, les associations et la presse indépendante de son entière solidarité dans cette situation où le pouvoir et les islamistes se servent mutuellement de prétexte pour l'étouffement des libertés individuelles et collectives.

Entend contribuer par ses initiatives au niveau gouvernemental et non gouvernemental au retour à la paix et à la démocratie en Algérie.

 



Résolution sur la Birmanie

Original anglais


Rappelant les résolutions sur la Birmanie du Conseil de l'Internationale Socialiste adoptées à Tokyo le 11 mai 1994 et au Cap le 11 juillet 1995, ainsi que la résolution du XXe Congrès de l'Internationale Socialiste au siège de l'ONU, New York, en septembre 1996, le Conseil de l'Internationale Socialiste:

Loue l'Union européenne pour avoir averti le Conseil d'Etat pour la restauration de l'ordre public de Birmanie (SLORC) qu'elle considérerait le régime pleinement responsable de la sécurité personnelle de la lauréate du Prix Nobel, Aung San Suu Kyi;

Loue le gouvernement du Danemark pour l'appui vigoureux donné au mouvement démocratique birman dirigé par Daw Aung San Suu Kyi et le gouvernement de coalition nationale de l'Union birmane en exil dirigé par M Sein Win;

Loue le gouvernement des Etats-Unis et l'Union européennee pour avoir imposé des restrictions de visa aux membres du SLORC et à leurs familles;

Loue les compagnies étrangères qui se sont retirées de Birmanie en raison des atrocités commises par les militaires;

Loue les leaders ethniques de Birmanie pour l'initiative prise en janvier de travailler à la reconstruction d'une nouvelle Birmanie fondée sur la démocratie et les chances égales pour tous ses citoyens, et pour leur intention de travailler avec Daw Aung San Suu Kyi;

Constate avec vive préoccupation la dégradation continue de la situation en Birmanie comme le démontre le harcèlement persistant de Daw Aung San Suu Kyi et des membres de la Ligue nationale pour la démocratie, la crise économique croissante, les récentes démonstrations des étudiants, les nouvelles allégations de la participation du régime militaire au trafic de la drogue, et son refus de collaborer avec les Nations unies et les autres instances internationales en vue de négocier une solution politique pacifique en Birmanie;

Condamne vigoureusement la junte au pouvoir pour avoir instigué les masses à attaquer le cortège d'automobiles de Daw Aung San Suu Kyi le 9 novembre, et pour avoir limité sa liberté de mouvement et celle de ses collègues;

Condamne la fermeture par la junte des universités et des écoles supérieures en tant que moyen de contrôler la foule au lieu d'affronter sérieusement les questions relatives à la brutalité de la police et la demande de justice des étudiants;
Condamne l'emploi persistant par la junte de l'intimidation et de la force au lieu du dialogue et de la négociation politique pour résoudre les problèmes politiques;

Condamne les coups et les mauvais traitements infligés aux journalistes et les déportations de touristes pris dans les démonstrations des étudiants;

Invite le secrétaire général des Nations unies de poser avec urgence la question de la Birmanie et de faire un effort concerté pour mettre en oeuvre les résolutions de l'Assemblée générale qui ont été ignorées par le régime birman;

Invite le président des Etats-Unis d'Amérique d'imposer de nouvelles sanctions contres les nouveaux investissements, étant donné la dégradation de la situation politique en Birmanie;

Invite l'Union européenne de suspendre les privilèges commerciaux octroyés à la Birmanie au titre du Système de préférences commerciales et de réduire ultérieurement ses investissements en Birmanie jusqu'à ce que les généraux fournissent une réponse positive à la communauté internationale;

Invite l'Association des nations d'Asie du Sud-Est pour qu'elle révise sa décision d'admettre la Birmanie en qualité de membre de plein droit en 1997;

Invite la gouvernement du Japon à suspendre son aide et à diminuer ses investissements tout en cherchant activement de promouvoir le revirement en Birmanie;

Invite TOTAL S.A. de France, INOCAL et TEXACO des Etas-Unis, NIPPON OIL du Japon et PREMIER du Royaume-Uni de se retirer ou de suspendre leurs opérations en Birmanie jusquà ce que les atrocités commises à l'endroit des droits de la personne humaine par les militaires birmans, notamment en zones ethniques, prennent fin;

Exhorte le SLORC de libérer tous les prisonniers politiques, y compris Win Htein, Aye Win, et les chefs des étudiants arrêtés récemment;

Exhorte le SLORC à abolir toutes les lois qui restreignent les libertés fondamentales, y compris la liberté d'expression, d'assemblée, d'association, de presse et le droit d'élaborer une constitution, et

Exhorte le SLORC à entamer un dialogue politique avec Aung San Suu Kyi, tous les parties politiques et les populations ethniques.


 


Résolution sur la situation au sud-est de l'Europe et aux Balkans

Original italien


Le Conseil de l'Internationale Socialiste réuni à Rome le 21 et 22 janvier 1997,

Conformément à l'action suivie au cours de ces années par l'Internationale Socialiste et partageant les orientations et les initiatives que le Comité de l'IS pour l'Europe Centrale et Orientale (SICEE) a constamment prises pour la paix en Bosnie et la stabilité démocratique dans l'Europe sud-orientale et les Balkans:

1. Constatant avec satisfaction que depuis un an il n'y a plus de guerre en Bosnie-Herzégovine et que graduellement les accords de Dayton et Paris vont être mis en oeuvre:

Réaffirme son soutien à l'application des accords de paix et notant les difficultés qu'ils confrontent, réaffirme la nécessité que la communauté internationale toute entière s'engage à les soutenir, à financer la reconstruction dans les différents territoires de la Bosnie et à mettre en place tout ce qui est nécessaire pour que la Bosnie vive comme un Etat unitaire et laïc qui respecte le pluralisme;

Se réjouit de la mise en place des institutions unitaires de Bosnie élues le 14 septembre et croit qu'il soit nécessaire de fixer la date de déroulement des élections municipales sous une surveillance internationale effective, avec un accès aux moyens de communication garanti pour tous;

Partage l'engagement de la communauté internationale à aider au processus de paix - en particulier la mission SFOR et la présence de contingents de police internationale - et à accélérer la réalisation des programmes de reconstruction et d'aide économique;

Croit que le retour des réfugiés dans leurs maisons dans tous les territoires doit être acceléré et qu'il est la condition indispensable pour favoriser la renaissance de la cohabitation et de la multi-ethnicité et pour garantir le futur unitaire de la Bosnie;

Réaffirme le plein soutien au Tribunal international de La Haye et confirme que les criminels de guerre doivent être arrêtés et jugés. En même temps nous demandons instamment que l'on fournisse une assistance physique et psychologique à ceux qui on été victimes des crimes, en particulier les enfants et les femmes;

Exprime sa préoccupation devant les obstacles qui sont imposés à la liberté de mouvement et demande aux autorités de l'encourager dans tous les territoires de la Bosnie;

Souhaite que les négotiations pour le couloir Brcko trouvent une solution à la satisfaction réciproque;

Souhaite aussi qu'on assure à l'administration Untaes en Slavonie orientale les moyens suffisants jusqu'à la fin de son mandat et qu'un accord consensuel entre les parties soit établit afin de régler définitivement l'organisation territoriale de la région et de défendre les droits de la minorité serbe.

2. Convaincu que la paix et la stabilité requièrent une pleine évolution démocratique dans tous les Etats nés après la dissolution de l'ancienne Yougoslavie:

Exprime sa préoccupation devant la grave crise politique institutionelle qui se déroule à Belgrade;

Exprime sa solidarité aux forces de l'opposition et au mouvement des étudiants, qui par leur action ont offert une image nouvelle et démocratique de la Serbie;

Demande aux autorités de Belgrade d'accepter la recommandation de l'OSCE et de reconnaître dans leur ensemble les résultats des élections locales du 17 novembre, et en particulier la victoire de l'opposition dans les villes indiquées par le rapport González;

Estime que, après cette reconnaissance, on doit ouvrir un dialogue entre le gouvernement et l'opposition en vue de définir les règles et les étapes de la transition démocratique et, en particulier, une nouvelle loi électorale, des garanties concernant la liberté d'information et des procédures transparentes pour les élections prévues en 1997;

Estime aussi que la reconnaissance des élections du 17 novembre et l'amorce du dialogue peuvent favoriser l'accélération de la réintégration de la République Féderale de Yougoslavie dans les institutions internationales;

Demande un examen de la régularité des élections aussi au Monténegro;

Souligne aussi qu'une évolution démocratique dans la Fédération yougoslave peut permettre de poser la question du Kossovo en termes nouveaux négociables acceptables à la fois pour la majorité albanaise et la minorité serbe au Kosovo;

Souhaite que les élections municipales de mars prochain en Croatie soient l'occasion de consolider définitivement ses institutions démocratiques, la libre activité des moyens d'information et la reconnaissance de l'autonomie des institutions locales;

Souhaite aussi que les forces de l'opposition démocratique et les partis d'inspiration social-démocrate - et en particulier le Parti Social-Démocrate, SDP, qui a obtenu un résultat significatif aux élections municipales de 1995 - puissent se présenter aux électeurs comme alternative crédible au système actuel;

Demande que le gouvernement croate respecte la volonté des électeurs et permette à l'opposition de gouverner finalement à Zagreb;

Demande au gouvernement croate d'encourager le retour à leurs maisons des citoyens d'origine serbe;

Souligne le rôle décisif que l'Union européenne peut jouer, avec une stratégie régionale d'accords de coopération et d'association - lui permettant de participer d'une manière décisive à la croissance économique et à la stabilisation démocratique des pays de la région;

Souligne aussi que les institutions régionales - comme l'INCE, le Conseil de coopération de la Mer Noire et la SECI - peuvent avoir un rôle de cohésion, coopération et intégration entre les nations de la région.

3. En observant les événements en cours dans les autres pays des Balkans:

Salue les progrès positifs dans les rélations entre Athènes et Skopje et souhaite que les negociations en cours, sous l'égide de l'ONU, aboutissent rapidement à une pleine normalisation des relations entre les deux pays;

Exprime sa satisfaction devant la victoire des forces démocratiques lors des récentes élections en Roumanie et salue chaleureusement le succès de l'Union Social-Démocrate et de leurs leaders Petre Roman et Sergio Cunescu;

Regarde avec inquiétude les événements en cours en Bulgarie et souhaite un dialogue entre les parties qui détermine le calendrier et les modalités des nouvelles élections qui pourraient permettre aux citoyens bulgares de décider qui doit gouverner leur pays pour les prochaines années;

Estime qu'en Albanie - après la grave crise des élections politiques de mai 1996 causée par des graves irrégularités - les élections municipales du 20-27 octobre ont été le premier pas, qui nécessite maintenant l'amorce d'un dialogue entre gouvernement et opposition, une nouvelle Constitution et, éventuellement, des nouvelles élections.

En poursuivant l'action politique et organisationelle de ces dernières années, l'Internationale Socialiste et ses partis s'engagent à soutenir dans tous les pays les forces et les partis d'inspiration progressiste et social-démocrate, avec la certitude qu'aujourd'hui, plus que jamais, les politiques, les programmes du socialisme démocratique sont essentiels pour réaliser une croissance économique juste et une pleine stabilité démocratique en Europe du sud-est et dans les Balkans.


 


Déclaration sur la situation dans la zone des Grands Lacs en Afrique

Un embrasement général menace l'est du Zaïre et la Région des Grands Lacs à cause d'un risque d'affrontement entre le Rwanda et le Zaïre avec la présence, entre autres, depuis de nombreuses générations dans le sud du Kivu et au niveau de la frontière zairo-rwandaise, de ceux que l'on appelle les Banyamulengues qui sont des Tutsi d'origine rwandaise établis dans cette partie orientale du Zaïre.

Mais la base essentielle de ce conflit armé est la menace que représente, pour le Rwanda, près de deux millions de refugiés rwandais encadrés, en territoire zaïrois, par les miliciens des anciennes Forces armées rwandaises.

La situation qui prévaut dans l'est du Zaïre revêt au moins deux caractéristiques:

- une menace de guerre entre le Zaïre et le Rwanda;
- une guerre civile entre, d'une part, le pouvoir central zaïrois et d'autre part les Banyamulengues, le Parti de la révolution populaire, le Conseil national de la résistance pour la démocratie et le Mouvement révolutionnaire pour la libération du Congo-Zaïre. Les insurgés comptent bien profiter de l'état de déliquescence d'un pays apparemment sans Etat et sans pouvoir effectif depuis plus de trois ans.

La crise dans l'est du Zaïre émeut à juste titre l'opinion internationale parce que le Zaïre est un pays immense qui a des frontières avec onze autres Etats. Mais cette crise ne peut être comprise que si on la replace dans le contexte global de la crise qui secoue les Etats des grands lacs depuis le début des années 1990.

Le problème

1. Burundi


L'adoption, par le Burundi, d'une nouvelle constitution en mars 1992, en introduisant dans le pays la démocratie multipartisane, avait été saluée comme le début d'une ère nouvelle.

Quand, par la voie des urnes, le Front pour la Démocratie au Burundi (FRODEBU) a pris les rênes du pouvoir au détriment de l'Union pour le Progrès National (UPRONA), le temps des haines intercommunautaires entre majorité Hutu et minorité Tutsi semblait révolu.

Mais le 21 octobre 1993, le monde se rend à l'évidence: l'armée burundaise s'illustre tristement en commettant un violent coup de force qui a entraîné la mort du premier président civil du Burundi, Melchior N'Dadaye et de nombreuses personnalités administratives et politiques. Ce coup d'Etat a gravement compromis le processus démocratique. Mais aussi il a ravivé les haines intercommunautaires en ouvrant une période de crises marquées par des assassinats collectifs de part et d'autre et par de exodes massifs.

C'est dans ce climat d'extrême tension qu'intervient le 5 janvier 1994, avec l'appui de l'ONU et de l'OUA, le choix de Cyprien Ntaryamira, ancien ministre de l'Agriculture, comme chef d'Etat en remplacement de Melchior N'Dadaye. Ce choix intervient à la suite d'un compromis difficile entre le parti au pouvoir, l'opposition et la société civile. Mais le 6 avril 1994 le président Cyprien Ntaryamira périt à son tour dans un crash d'avion en compagnie de son collègue rwandais Juvenal Habyarimana. La mort du nouveau chef d'Etat relance la crise. Pour essayer d'y mettre fin une Convention de Gouvernement est conclue entre les différentes formations politiques; elle porte au pouvoir Sylvestre Ntubatugagna. Mais les incidents violents continuent de ravager l'ensemble du pays jusqu'à ce que le 25 juillet 1996, le Major Pierre Buyoya reprenne le pouvoir par un coup d'Etat, ajoutant ainsi une difficulté supplémentaire à une situation déjà très compliquée.

2. Rwanda

Jusqu'en 1990, le Rwanda apparaissait dans la région des Grands Lacs, comme un pays relativement stable. Trois faits vont très vite modifier cette situation:

- les réticences à l'ouverture démocratique à laquelle est contraint le président Habyarimana en 1990;
- la crise économique exacerbée par la famine dans le sud du pays;
- les exigences des réfugés Tutsi en Ouganda revendiquant la nationalité rwandaise et le retour au pays.

Dès le 1er octobre 1990, le Front patriotique rwandais (FPR) lance une vaste offensive armée contre Kigali. Le régime du président Habyarimana est fortement ébranlé. L'ONU, l'OUA, la France, la Belgique, les Etats-Unis réussissent à imposer des négociations entre le gouvernement rwandais et le FPR. Celles-ci ont lieu à N'Sélé, à Gbadolité, mais c'est à Arusha qu'est signé le 4 août 1993 un Accord de paix entre le gouvernement rwandais et le FPR. Cet accord prévoit entre autres la mise en place d'un "gouvernement de transition à base élargie".

Les divergences d'interprétation de l'accord entre pouvoir et opposition, les rivalités Tutsi-Hutu, les tensions régionalistes opposant le Nord du pays au Sud, les réticences du président Habyarimana qui hésite à appliquer un accord qui le dépouille de l'essentiel de ses prérogatives: tout cela fait que le pays est bloqué et que la crise s'aggrave. Et c'est dans ce climat tendu qu'est intervenu le crash de l'avion présidentiel du 6 avril 1994 qui a coûté la vie à Juvenal Habyarimana et à son homnologue burundais Cyprien Ntaryamira.

Avec N'Dadaye, Ntaryamira et Habyarimana, ce sont trois présidents Hutu qui meurent dans les deux pays (Burundi et Rwanda) en moins d'un an. La violence est à son comble. Pour Rwanda seulement, le génocide a causé plusieurs centaines de milliers de victimes.

La situation au Rwanda et au Burundi a provoqué un mouvement d'exode généralisé dans les communautés Tutsi et Hutu, selon que les adversaires des Tutsi ou des Hutu tenaient le pouvoir à Kigali ou à Bujumbura. Ainsi plusieurs centaines de milliers de Burundais ou de Rwandais tenaillés par une peur sans nom, se sont retrouvés en Ouganda, en Tanzanie, au Kenya, et en plus grand nombre au Zaïre, dans la province du Kivu.

Quelles solutions?

Quelles solutions peut proposer l'Internationale Socialiste?


1. Du fait de l'insécurité née de l'état de guerre dans ces différents Etats, nous assistons à une catastrophe humanitaire sans précédent qui menace plusieurs millions d'individus. Notons qu'en temps normal le Burundi et le Rwanda sont des pays surpeuplés où le problème des terres cultivables se pose avec acuité. Il y a quelques mois, le retour au Rwanda d'au moins un million de refugiés venant des camps du Zaïre a amené la communauté internationale à annuler le deploiement de la Force multinationale pour la sécurisation des populations et des convois humanitaires.

Nous pensons au contraire, qu'il faut insister pour que la communauté internationale accroisse le volet humanitaire de son action.

2. Aider à la mise en place d'un pouvoir démocratique au Zaïre, seul moyen d'assurer durablement la stabilité et d'éviter l'éclatement du Zaïre avec des conséquences absolument imprévisibles sur l'ensemble de l'Afrique Centrale.

3. Il faut d'une part mettre un terme aux guerres civiles qui minent ces différents Etats et d'autre part arrêter la guerre qui opposent certains de ces Etats les uns aux autres.

4. Aider à la détermination et à la mise en place de politiques de reconciliation nationale au Zaïre, au Rwanda et au Burundi, de façon à favoriser la reprise immédiate du processus de démocratisation sur des bases définies de façon consensuelle par les acteurs politiques nationaux eux-mêmes. La securité des uns ne peut pas être garantie par l'insécurité des autres.

5. Une fois un tel climat créé, il faut veiller à un retour pacifique et volontaire des refugiés.

6. Nous devons enfin intensifier nos efforts pour que la communauté internationale mobilise une aide multiforme pour la reconstruction du Burundi, du Rwanda et du Zaïre.
7. Mission de l'IS: réaliser la décision prise en février 1996 à Ouagadougou pour envoyer dans les trois mois une mission d'études et d'évaluation dans la région des Grands Lacs.

8. Promouvoir la sécurité juridique et judiciaire pour sauvegarder le droit des exilés à leur retour et les droits de la défense des auteurs présumés des génocides.

9. Rechercher une solution globale dans la région des Grands Lacs, notamment dans le cadre d'une conférence sur la paix, la sécurité, la stabilité et le développement en impliquant tous les Etats de la région sous l'égide des Nations unies et de l'OUA.



Déclaration sur le Moyen-Orient

Original anglais


Le processus de paix au Moyen-Orient a accompli des progrès considérables depuis ses premiers jours à Madrid. La Déclaration de principes et les accords intérimaires signés par Israël et l'OLP à Washington représente un important pas en avant sur le chemin d'une paix durable. L'Internationale Socialiste accueille avec satisfaction les événements récents notamment l'accord sur Hébron, et félicite le gouvernement d'Israël et l'Autorité palestinienne pour ce résultat remarquable qui devrait conduire à l'application complète des Accords d'Oslo en accord avec les principes de la Conférence de Madrid.

L'Internationale Socialiste félicite ses membres, le Parti Travailliste Israélien, MAPAM et FATAH qui ont été les champions de l'accord de paix et du dernier accord sur Hébron.

L'Internationale Socialiste félicite également le gouvernement des Etats-Unis, le président Moubarak et le roi Hussein qui ont joué un rôle de médiateurs entre les parties et dont l'intervention a été déterminante aux fins de la conclusion de cet accord, et elle note avec satisfaction le rôle politique accru que joue l'Union européenne.

Pour réaliser la paix au Moyen-Orient, il est nécessaire de pouvoir compter sur un appui international constant, y compris celui de la Communauté européenne qui a démontré comment des inimitiés historiques peuvent faire place à la coopération économique et politique.

L'Internationale Socialiste a toujours soutenu le processus de paix et continuera à l'avenir de soutenir les efforts nécessaires pour parvenir à une paix juste, durable et globale, et à la réconciliation historique entre Israël, les palestiniens et les Etats arabes.

Dans ce moment significatif, il est d'une importance cruciale de reprendre les pourparlers entre Israël, d'une part, et la Syrie et le Liban de l'autre.

Ces pourparlers devraient se fonder sur le principe de la terre pour la paix et sur les résolutions 242, 338 et 425 du Conseil de sécurité qui devra conduire à l'accord de paix.

Une attention spéciale devra être accordée à la question du terrorisme qui est appuyé par certaines forces politiques et certains Etats de la région. L'Internationale Socialiste rend hommage aux efforts faits par l'Autorité palestinienne à ce sujet.

L'Internationale Socialiste réitère l'importance fondamentale de la reconnaissance et du respect des droits de la personne humaine et de la démocratie dans toute la région qui implique comme priorité les droits du peuple palestinien à l'auto-détermination.


 


Déclaration sur le Nicaragua

Original espagnol


Nous prenons note du rapport de la délégation de l'Internationale Socialiste qui a observé le déroulement des élections au Nicaragua, lesquelles, malgré de nombreuses et très graves irrégularités, montrent très clairement la volonté démocratique du peuple nicaraguayen qui s'est présenté pour voter en masse et de manière harmonieuse. Nous notons avec satisfaction que le FSLN s'est imposé comme le premier parti du Nicaragua et nous appuyons les efforts de l'ex-président Daniel Ortega visant à parvenir à un accord national garantissant un gouvernement démocratique et à la primauté du droit. Nous appuyons aussi les accords conclus entre le président Arnoldo Aleman et Daniel Ortega sur l'urgence de résoudre dès que possible la question de la propriété qui touche plus de deux-cent milles familles paysannes sans ressources et plus de cent milles citadins.


 


Résolution sur la situation au Niger

Considérant que le régime du Général Baré est issu d'un putsch militaire ayant mis fin à une expérience démocratique authentique;

Considérant la grave dérive dictatoriale dans laquelle s'est engagé ce régime depuis le samedi 11 janvier 1997;

Considérant la légitimité et la légalité des revendications des partis membres du front pour la restauration et la défense de la démocratie,

Le Conseil de l'Internationale Socialiste réuni à Rome les 21 et 22 janvier 1997:

Condamne avec vigueur l'emprisonnement des leaders de partis de l'opposition ainsi que les nombreuses arrestations opérées sans aucune base légale;

Rejette tout recours à un tribunal d'exception pour juger des citoyens dont le seul tort est d'avoir organisé une manifestation pacifique légale;

Exige la libération sans delai de tous les prisonniers politiques et notamment celle de Mahamadou Issoufou, président du Parti Nigérien pour la Démocratie et le Socialisme, PNDS;

D
emande à tous les gouvernements démocratiques d'user de tous leurs moyens d'influence afin de contraindre le gouvernement nigérien au retour à la démocratie et au respect des droits de la personne humaine.


 


Résolution sur Porto Rico

Original anglais


L'Internationale Socialiste réitère ses résolutions précédentes sur Porto Rico et, du fait que le Congrès des Etats-Unis est sur le point de considérer une législation plébicitaire pour ce pays, fait appel au dit Congrès pour que soient pleinement respectés à cet égard les principes applicables du droit international, et que toute formule présentée à Porto Rico relative à son statut garantisse que le droit de la nation à l'autodétermination et à la pleine jouissance de ses traditions culturelles sera respecté.


 


Résolution sur l'attribution des prix nobel de la paix

Original anglais


Etant donné que le 7 décembre a marqué le 21e anniversaire depuis l'occupation du Timor oriental par l'armée indonésienne, qui a causé le massacre d'un tiers de la population du Timor;

Etant donné que malgré les appels lancés par la communauté internationale aux autorités indonésiennes de permettre l'accès au territoire du Timor oriental à des observateurs impartiaux, à des organisations humanitaires et à des organisations d'assistance des Nations unies, ainsi qu'à des journalistes indépendants, un climat arbitraire de répression persiste dans ce territoire non autonome;

Etant donné les résolutions adoptées par l'Internationale Socialiste en octobre 1993 à Lisbonne, et en mai 1994, à Tokyo, ainsi que la déclaration de Manille adoptée en février 1995, et la Résolution générale du Congrès adoptée en septembre 1996, à New York, concernant la situation qui règne dans ce territoire en matière de droits de la personne humaine;

Constatant qu'il reste nécessaire pour la communauté internationale de conserver une attitude vigilante et d'alerter l'opinion publique concernant la répression et l'intolérance dramatiques souffertes par le peuple du Timor, l'Internationale Socialiste:

Exprime sa satisfaction devant la décision prise par le comité du prix Nobel d'attribuer le prix Nobel de la paix 1996 à l'évêque Carlos Ximenes Belo et à José Ramos-Horta, décision qui honore la cause de la paix, de la justice et des droits de l'homme et le droit à l'auto-détermination du peuple du Timor oriental;

Félicite les lauréats du prix Nobel de la paix pour leurs efforts constants en soutien de la cause du Timor oriental, les incite à poursuivre leur lutte pour la défense des droits légitimes du peuple du Timor oriental, et à dénoncer publiquement les atrocités perpétrées par les autorités indonésiennes sur ce territoire;

Appelle les autorités indonésiennes à changer de politique en adoptant une attitude plus constructive de respect pour les droits du peuple du Timor oriental en matière de culture, de langue et de religion, et en améliorant rapidement la situation concernant les droits de la personne humaine sur ce territoire.


 


COMITES DE L'INTERNATIONALE SOCIALISTE


Comité d'Administration et des Finances de l'IS, SIFAC (comité statutaire)
Président: Gunnar Stenarv (SAP, Sweden)

Comité Asie-Pacifique de l'IS
Président: Makoto Tanabe (SDP, Japon)
Vice-présidents: à être décidés par le Comité

Comité Afrique de l'IS
Président: Ousmane Tanor Dieng (PS, Sénégal)
Vice-présidents: Aristides Lima (PAICV, Cap-Vert), Laurent Gbagbo (FPI, Côte d'Ivoire)

Comité de l'IS pour l'Europe Centrale et Orientale, SICEE
Co-présidents: Piero Fassino (PDS, Italie), László Kovács (MSzP, Hongrie)
Vice-président: Jan Kavan (CSSD, République Tchèque)

Comité de l'IS sur la Politique économique, le Développement et l'Environnement, SICEDE
Président: António Guterres (PS, Portugal)
Vice-président: Peter Jankowitsch (SPÖ, Autriche)

Comité de l'IS sur les Droits de la personne humaine, SICOHR
Présidente: Clare Short (Parti Travailliste, Grande-Bretagne)
Vice-présidente: Daphna Sharfman (Parti Travailliste, Israël)

Comité de l'IS pour l'Amérique latine et la Caraïbe, SICLAC
Président: José Francisco Peña Gómez (PRD, République Dominicaine)
Vice-présidents: à être décidés par le Comité

Comité Méditerranée de l'IS
Président: Raimon Obiols (PSOE, Espagne)
Vice-présidents: à être décidés par le Comité

Comité Moyen-Orient de l'IS, SIMEC
Président: Bjørn Tore Godal (DNA, Norvège)
Vice-présidents: Christoph Zöpel (SPD, Allemagne), Pierre Guidoni (PS, France), Israel Gat (Parti Travailliste, Israël), Mohamed Abdellah (NDP, Egypte)

Comité de l'IS pour la Paix, la Securité et le Désarmement, SIPSAD
Président: Günther Verheugen (SPD, Allemagne)
Vice-présidents: Pertti Paasio (SDP, Finlande), Maria Carrilho (PS, Portugal), Mario Didò (SI, Italie)

Comité des Elus locaux et régionaux de l'IS
Président: Philippe Busquin (PS, Belgique)
Vice-présidents: à être décidés par le Comité


 


MEMBRES DE LA COMMISSION PRESIDEE PAR LE VICE-PRESIDENT DE L'IS FELIPE GONZALEZ

Felipe González, Président

Gro Harlem Brundtland

Audrey McLaughlin (ISF)

Nicola Zingaretti (IUSY)

Shimon Peres

Martine Aubry

Milos Zeman

Ricardo Lagos

Rolando Araya

Fathallah Oualalou

Ibrahim Boubacar Keita

Takako Doi

Helen Clark