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Congres

Discours au XXIII Congrès de l’Internationale Socialiste, Athènes
Solidarité mondiale : Le courage de faire la différence

Discours de Pierre Mauroy, Ancien Président de l’Internationale Socialiste, Président de la Commission Electorale

Chers Camarades, chers amis, Monsieur le Président,

Nous adhérons tous aux mêmes valeurs fondamentales, de paix, de démocratie, de liberté, de justice sociales et de solidarité qui sont autant de boussoles qui aujourd’hui comme hier guident nos pas. Ces valeurs ont toujours été au cœur du combat socialiste, mais il est vrai que nous avons changé. C’est d’ailleurs parce que la social-démocratie a toujours su s’adapter qu’elle est aujourd’hui encore la première force politique organisée du monde. En 51 lors de sa re-création, l’IS était pour l’essentiel confiné au berceau européen du socialisme, elle ne comptait que 20 partis membres, en 76 lorsque Willy Brandt en prend la présidence, elle n’en compte que 40 à peine. Entre l’ouverture du congrès de Berlin en 92, où j’ai été élu Président, elle s’est considérablement élargie jusqu’à compter 159 partis membres. Avec les propositions du Conseil d’hier, elle en comptera désormais 170.

L’Internationale Socialiste est désormais présente sur tous les continents et dans tous les pays démocratiques.

Nous étions réunis hier en Conseil de l’Internationale Socialiste et il nous a fallu préparer pour le Congrès l’élection du présidium de notre Internationale. Une commission électorale a été instituée. Elle est composée de 4 membres : Peggy Cabral, qui représente l’Amérique du sud et centrale, Tanor Dieng qui représente l’Afrique, Sher Bahadur Deuba, ancien Premier ministre népalais pour l’Asie. A la demande du Secrétaire général, Luis Ayala, je préside ce comité, qui s’est réuni samedi soir et à plusieurs reprises dimanche et aujourd’hui. Je vais vous présenter le résultat de ces travaux.

Pour l’élection du Président je dois dire que nous n’avons pas eu de difficultés, et nous proposons de reconduire notre Président actuel, George Papandreou, qui a assuré la continuité après le départ d’António Guterres. Il a parfaitement rempli sa mission en maintenant l’Internationale Socialiste à son plus haut niveau. Dans l’excellent discours de ce matin, il a montré clairement la vision du monde partagée par les socialistes, son évolution et a indiqué les adaptations que nous devons accomplir pour assurer le succès de nos idées et l’avenir de notre grande organisation. Il mérite la confiance de tous pour être investi par le Congrès comme Président de l’Internationale Socialiste.

Nous devons également élire le Secrétaire Général. Luis Ayala, par son talent et sa fidelité, représente la continuité. Il est Secrétaire Général depuis 19 ans. Il était déjà avec Willy Brandt, et avec moi, il est un Secrétaire Général en qui nous avons confiance et qui maintient inlassablement les liens d’unité de notre Internationale et organise les nombreuses manifestations et représentations avec un savoir faire inégalé. Nous vous proposons de le reconduire dans ses fonctions de Secrétaire Général.

Jusqu’ici tout est facile mais c’est maintenant que les difficultés commencent. Nous avons enregistré beaucoup de candidatures pour honorer les 30 postes de Vice-présidents prévus par les statuts. Je vous précise rapidement comment nous avons opéré, et vous lirais ensuite la liste de nos propositions.

Dans la discussion que nous avons eu, avant même de nous attacher aux personnes, nous avons essayé de définir quelques critères objectifs pour faciliter votre choix :

1/ Nous nous sommes préoccupés d’abord de la représentation féminine : les statuts prévoient la présence d’au moins un tiers de femmes. Nous étions loin du compte puisque actuellement il n’y a que 4 vice-présidentes. Nous avons pensé qu’il fallait remplir l’obligation de nos statuts et même suggéré qu’un dispositif soit prévu pour aller à l’avenir vers la parité, avec une forte progression dès notre prochain Congrès.

2/ Nous avons veillé également à ce qu’il y ait une représentation équilibrée de l’ensemble des continents et de leur force respective de représentation. Devant le Conseil d’hier, nous avons proposé, sur la base des 30 vice-présidents de nos statuts, 10 représentations féminines en répartition géographique. Après une très large discussion, il est apparu qu’un très grand nombre de partis étaient favorables à une très grande flexibilité, c’est le mot que j’ai employé, dans le nombre des vice-présidences, justement pour assurer le nouvel apport des candidatures féminines sans pour autant manquer à un grand équilibre de représentation des continents. Nous avons donc travaillé sur la base de 37 vice-présidences à titre exceptionnel en précisant que dans un avenir le plus proche possible, il faudra adapter les statuts à cette nouvelle composition. Je pense que vous serez d’accord et il appartient bien sûr à notre Président et au Secrétaire général de prendre les mesures nécessaires pour régulariser statutairement les obligations qui s’imposent aujourd’hui. Nous aurons donc 37 membres au présidium dont :

-         12 pour l’Union européenne

-         3 pour les autres Etats européens

-         8 pour l’Amérique du sud et centrale

-         7 pour l’Afrique

-         4 pour l’Asie

-         3 pour le Moyen-Orient

Et je vous donne encore quelques précisions à ce sujet. Nous avons fait droit à une ancienne requête de l’Internationale Socialiste des Femmes en intégrant les propositions issues de son Congrès qui s’est tenu samedi.

Nous avons privilégié la candidature de ceux qui exercent les fonctions de direction de nos grands partis nationaux.

Nous avons examiné le cas particulier d’une candidature issue de l’ANC compte tenu du symbole très fort que représente la fin de l’Apartheid et la Présidence de Nelson Mandela.

Tout ceci abouti à la liste que je vous propose maintenant au nom de la Commission :

-         Le Président : George Papandreou

-         Le Secrétaire Général : Luis Ayala

-         Les 37 vice-présidents suivants :

 
 
Auxquels s’ajoutent les vice-présidents ex-officio.

Nous avons été saisi de demande de candidatures pour les présidents honoraires et, à la demande du Secrétaire Général, nous vous proposons d’approfondir cette question pour le prochain Congrès afin d’arrêter un texte pouor nos futurs statuts également.

Mais nous avons insisté pour qu’une candidature de président honoraire s’appuie sur l’exercice d’une fonction passée éminente au sein de l’IS : président ou vice-président. La seule exception à cette règle que nous avançons aujourd’hui est de nommer Aung San Suu Kyi comme présidente honoraire en raison de l’héroïsme du combat qu’elle mène dans des conditions difficile contre la dictature impitoyable des Généraux birmans.

Je voudrais avant de conclure remercier Luis Ayala pour le concours qu’il nous a prêté et remercier aussi les membres de la Commission pour la part qu’ils ont prise dans un travail particulièrement difficile.

Voilà nos propositions, à vous de décider.