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Conseils

CONSEIL DE JOHANNESBURG - L’ordre du jour progressiste

15-16 novembre 2004

 

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L’UNION AFRICAINE ET LA CONSTRUCTION DE REPONSES COMMUNES POUR LES PEUPLES DE LA REGION 

Original : anglais

Les Africains ont une destinée commune et partagée. Ensemble, ils doivent redéfinir leur propre avenir pour une vie meilleure pour les peuples du continent. Ceci impliquera la création des conditions pour une renaissance africaine. A cet égard, la première tâche à laquelle nous devons faire face est d’obtenir l’unité, la solidarité, la cohésion et la coopération entre les peuples d’Afrique et les Etats africains. La paix et la stabilité doivent prévaloir sur le continent africain. Les Africains doivent donc construire les institutions nécessaires pour approfondir l’intégration politique, économique et sociale du continent. Ils doivent approfondir la culture de l’action collective en Afrique mais aussi dans les relations avec le reste du monde.

La deuxième tâche consiste à développer de nouvelles formes de partenariats à tous les niveaux et secteurs des sociétés et gouvernements africains. Nous devons mobiliser la société civile, y compris les femmes, les jeunes, les travailleurs et le secteur privé, afin d’agir ensemble pour maximiser notre impact et changer le continent pour le mieux.

En formant l’Union africaine, les peuples et leaders  du continent ont formulé l’affirmation sans équivoque que l’Afrique doit s’unir. La vision d’un avenir africain libéré des injustices du passé nécessitera :

• L’établissement de systèmes politiques démocratiques pour assurer l’accomplissement de l’objectif selon lequel ´le peuple doit gouverner - qui doit être garanti par des élections justes et libres - et pour que tous les pays soient fidèles aux principes et directives établis par la Communauté du Développement de l'Afrique australe, SADC, en matière d'élections;

• L’établissement des institutions et des procédures qui permettraient au continent s’occuper collectivement des questions de la démocratie, de la paix et de la stabilité ;

• La promotion et la protection des droits de la personne ainsi que la construction de la démocratie, qui sont des préalables fondamentaux à l’éradication de la pauvreté ; 

• L’obtention de la paix, de la sécurité et de la stabilité pour les peuples du continent africain. Nous devons mettre fin aux guerres et conflits gratuits sur le continent qui ont causé à nos peuples tant de douleur et de souffrance, et qui ont rendus beaucoup d’entre eux réfugiés et déplacé et forcé à l’exil beaucoup d’autres. Ceci requiert que les peuples acceptent que le dialogue et la résolution pacifique des conflits soient les seuls moyens pour garantir à nos peuples la stabilité et la paix durables, le respect des différences ethniques, culturelles et religieuses, ainsi que le respect des droits de la personne. Nous devons nous efforcer d'obtenir une culture de paix entre les Africains ;

• La réalisation du développement économique durable qui aura pour résultat de l’amélioration continue du niveau et de la qualité de vie des masses. Dans ce contexte, la mise en œuvre et le soutien en faveur des objectifs et des initiatives du NEPAD est d’une importance fondamentale

• Le changement qualitatif de la place de l’Afrique dans l’économie mondiale, afin que le continent soit libéré du joug du fardeau de la dette internationale et qu’il ne soit plus un simple fournisseur de matières premières et un importateur de nourriture et de produits manufacturés. Dans ce contexte, l’annulation de la dette constitue toujours une priorité ;

La redécouverte du passé créatif de l’Afrique afin de re-capturer les cultures des peuples, encourager la créativité artistique et restaurer la participation populaire dans l’accès et le progrès des sciences et de la technologie.

•Le renforcement de la véritable indépendance des pays africains et du continent dans leurs relations avec les pouvoirs majeurs, l'amélioration de leur rôle collectif dans la détermination du système mondial de la gouvernance dans tous les domaines, y compris la politique, l’économie, la sécurité, l’information et la propriété intellectuelle, l’environnement, les sciences et la technologie.

Malgré les nombreuses avancées qui ont réalisées par l’effort collectif des Africains depuis la libération vis-à-vis des gouvernements coloniaux, l’Afrique demeure le continent le plus pauvre du monde. Pour surmonter la pauvreté et le sous-développement que les peuples africains continuent d’endurer, un effort mondial et concerté sera requis, afin de surmonter le lègue du colonialisme. Comme cela fut le cas avec le Plan Marshall et autres interventions similaires qui ont permis de vaincre la pauvreté et le sous-développement, il faudra, pour mettre fin à l’exclusion de l’Afrique dans l’économie mondiale, que les riches rendent disponibles les ressources nécessaires pour réaliser cet objectif.

Actuellement, les ressources requises pour rendre effective cette transformation n’ont pas été disponibles. Plutôt, les pays développés ont argumenté que le sous-développement et la pauvreté devraient être combattus en terme de série de mesures politiques, souvent appelé ‘Consensus de Washington’. Les principales assomptions sous-jacentes au Consensus de Washington sont les suivantes :

• Le développement des pays les plus pauvres devrait être largement financé par des capitaux privés plutôt que par les fonds du secteur public ;

• Les conditions pour surmonter la pauvreté et le sous-développement peuvent être le mieux établies en s’appuyant sur les marchés, et l’intervention de l’Etat doit rester minimale.

• Afin d’assurer les avantages du développement dirigé par les marchés, ces pays devraient pleinement être intégrés aux économies mondiales, en communiquant avec tous les autres pays par l’intermédiaire d’un commerce libre et sans entraves et en s’appuyant sur les marchés financiers mondiaux pour les investissements dont ils ont besoin.

Il est reconnu que ce modèle de développement n’a produit aucun succès en ce qui concerne le développement durable. Malgré tous les efforts des pays en développement pour créer les conditions politiques et autres que les pays développés ont établies comme conditions du décollage de l'économie, ceci ne s’est pas produit. Les Objectifs de développement du Millénaire en Afrique sont toujours une priorité qui doit être réalisée avec tout le soutien de la communauté internationale comme convenu. 

Alors que les Africains oeuvrent pour saisir leur destinée, il est vital que l’Internationale Socialiste contribue à l’élaboration d’un nouveau paradigme de développement, qui reconnaisse que la prospérité future de toute l’humanité et vaincre la pauvreté et le sous-développement en Afrique, sont intimement liés.

Pour cela, il faudra que nous placions la lutte contre la pauvreté et le sous-développement au centre de l’ordre du jour mondial. Cela signifie que nous supportons fermement l’Union africaine et son ordre du jour pour le développement - NEPAD.

L’Internationale Socialiste lance un appel à la présidence britannique du G8 et de l’Union européenne pour qu’elle utilise la Commission pour l’Afrique et d’autres partenariats Nord-Sud pour assurer la mise en œuvre des engagements en faveur du développement de l’Afrique convenus lors de sommets antérieurs.