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Conseil

CONSEIL de PARIS : économie mondiale - changement climatique - résolution des conflits

15-16 novembre 2010

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Le 15 et 16 novembre, le second Conseil de l’Internationale Socialiste de 2010 s’est tenu à Paris, avec la participation de plus de 400 délégués de toutes les régions du monde qui ont chaleureusement été accueillis par le Parti socialiste français (PS). La réunion qui a eu lieu au siège de l’Organisation de coopération et développement économiques, OCDE, a rassemblé des représentants de 115 partis et organisations politiques. (Liste des participants).
 
Les discussions du Conseil ont porté sur trois thèmes principaux: 1. L’économie mondiale: dessiner une reprise durable qui n’exclut personne; 2. Faire face aux conséquences du changement climatique: le besoin urgent d’un accord de fond lors du COP16; 3. Surmonter les conflits: renforcer la démocratie et la sécurité.

Lors de l’ouverture de la réunion, suite à des remarques par le Secrétaire général de l’IS, Luis Ayala, sur l'œuvre de l’Internationale et le Conseil à Paris, le Secrétaire général de l’OCDE, Angel Gurría, s’est adressé aux participants (texte), en exposant les politiques de son organisation, particulièrement en relation avec les thèmes de l’ordre du jour. Martine Aubry, Première secrétaire du PS, a tenu un discours d’ouverture au nom de son parti dans lequel elle a fait référence à la longue relation entre l’Internationale et le mouvement socialiste en France, et a présenté la position du parti socialiste sur les défis actuels, nationaux et mondiaux, auxquels les socialistes partout au monde doivent faire face. Le Président de l’Internationale Socialiste, George Papandréou, a remercié dans son allocution tous ceux qui avaient exprimé leurs félicitations pour la victoire du PASOK lors des élections locales et régionales qui s’étaient terminées la nuit précédente dans son pays, et a avancé ses points de vue sur différents sujets de préoccupation pour le mouvement socialiste sur l’agenda politique mondial.
 
Concernant le premier thème, les délégués ont abordé les derniers développements touchant l’économie mondiale, y inclus le sommet du G20 à Séoul et ses résultats, avec un accent particulier sur les priorités sociales démocrates visant une reprise durable, la croissance et l’emploi, la réduction de la pauvreté et le financement climatique, appelant à une coopération et coordination constructive entre les nations pour s’attaquer aux déséquilibres dans l’économie mondiale.

Ces propositions et d’autres ont été prises en compte plus tard, dans une déclaration, qui a été approuvée à la suite d’un débat extensif et approfondi, auquel ont participé des délégués de pays développés et en développement. Ces discussions ont commencé par la contribution de la Vice-présidente de l’IS en France, Ségolène Royal, suivie du Premier ministre Milo Djukanovic du Monténégro, de membres de la Commission de l’IS sur les Questions financières mondiales de différents continents, de Vice-présidents de l’IS et de leaders de partis de diverses régions du monde, y inclus le Président du PSE Poul Nyrup Rasmussen, et parmi les invités, le Ministre adjoint Jieyi Liu de Chine. Ultérieurement, Vice-président de l’IS, Eero Heinäluoma, rapporteur de la Commission, a présenté les conclusions du débat. (Liste des intervenants). Le Conseil a également approuvé un document sur l’Etat providence mondial, préparé par le Comité de l’IS sur la Politique Economique, le Travail et les Ressources Nationales, présidé par Christoph Zöpel (SPD, Allemagne), qui s’était réuni la veille du Conseil.
 
A la fin de la première session du Conseil le matin du 15 novembre, l’ancien Président de l’Internationale Socialiste, Pierre Mauroy, aujourd’hui Président Honoraire de l’IS, a présenté ses pensées dans un discours très apprécié sur les défis auxquels le socialisme doit faire face aujourd’hui.

Sur le deuxième thème principal concernant le changement climatique, le Conseil a entendu un discours liminaire de la part de Ricardo Largos, Envoyé spécial du Secrétaire général de l’ONU sur le changement climatique, ancien Président du Chili et Co-président de la Commission de l’IS pour une Société Mondiale Durable. Les autres membres de la Commission participant aux débats étaient Ministre Nkosazana Dlamini Zuma de l’Afrique du Sud et Sergei Mironov, Président du Conseil de la Fédération de Russie. Mona Sahlin, leader du parti social-démocrate suédois et le Vice-président des Maldives, Mohamed Waheed, participant en tant qu’invité pour souligner la vulnérabilité particulière de cet Etat insulaire au changement climatique, ont été rejoints dans le débat par Jean-Christophe Cambadélis du PS, France, et d’autres représentants marquants. (Liste des intervenants)
 
Le Conseil a approuvé à l’unanimité un appel spécial, « L’Appel de Paris », adressé au COP16 avec dix points clairs, insistant sur le besoin urgent d’un accord international ambitieux et réaliste sur le changement climatique, avec des engagements contraignants et avec des objectifs et des dates limites; définissant une architecture financière internationale pour combattre le changement climatique, y inclus des plans pour la compensation financière, l’adaptation et l’atténuation; réduisant les émissions provenant de la déforestation et de la dégradation (REDD); établissant des systèmes pour la mesure, le rapport et la vérification (MRV) des engagements pris et des actions entreprises; appelant à un approfondissement de la coopération scientifique et technologique entre les pays développés et en développement; gardant au cœur de la préoccupation la protection des plus vulnérables; ne pas reporter à plus tard ce qui devrait être fait maintenant; et appelant aux institutions internationales, aux nations, peuples et autres forces politiques à assumer leur responsabilité.

Les discussions du Conseil sur le troisième thème principal, le renforcement de la démocratie et la résolution des conflits, avaient deux discours liminaires par le Président de la République d’Irak, Jalal Talabani, et l’ancien Premier ministre français, Laurent Fabius.

La capacité de la démocratie de changer la vie des gens pour le meilleur, le besoin de garder en place les principes de représentation, de dialogue et compromis, et le potentiel de la démocratie de résoudre les conflits, ont été soulignés par les intervenants. La libération d’Aung San Suu Kyi, la dirigeante démocratique birmanienne et Présidente Honoraire Spéciale de l’IS, après 15 ans de détention, a chaleureusement été saluée par le Conseil en tant que premier pas menant vers le retour de la démocratie en Birmanie. Les délégués ont réaffirmé leur fort soutien à tous ceux qui luttent pour la liberté et la démocratie dans ce pays.

Sur la démocratie, les défis et opportunités pour les partis membres de l’IS dans les élections actuelles et à venir en Afrique on été soulignés, avec des contributions de la part de leaders des partis membres de l’IS dans ce continent, John Fru Ndi (Cameroun), Ibrahim Boubacar Keita (Mali, RPM) et Ahmed Ould Daddah (Mauritanie, RFD). Le Conseil a signalé le déroulement paisible du premier tour des élections présidentielles en Côte d’Ivoire, où l’IS était présente avec une mission observatrice; les élections en Guinée, où des résultats provisoires ont indiqué la victoire d’Alpha Condé, leader du RPG en Guinée, parti membre de l’IS; les prochaines élections au Niger, où Mahmadou Issoufou, leader du PNDS-Tarayya est un candidat présidentiel ainsi que les prochaines élections présidentielles en République Centrafricaine, où nous demandons le respect du code électoral et plus de transparence. Il fût craint que des élections dans les mois à venir au Cameroun, Mali et au Sénégal puissent également être touchées par ce genre de difficultés, et le Conseil a demandé à la communauté internationale de rester engagée pour soutenir la démocratie en Afrique.

En ce qui concerne les conflits, les développements actuels au Moyen Orient et le besoin urgent de progrès dans les dernières négociations de paix entre Israéliens et Palestiniens a été souligné. Le Conseil a réitéré sa déclaration sur le Moyen Orient qui avait été approuvé avec acclamation lors de sa dernière réunion à New York en juin, et s’est résolu à continuer à œuvrer dans les prochains mois avec tous les partis dans la région pour avancer dans la recherche de la paix. En ce qui concerne les développements récents et les tragiques pertes humaines dans la ville du Sahara Occidental d’El Aaiún, le Conseil a donné son soutien à la Présidente du Comité Méditerranée de l’IS, Elena Valenciano (PSOE, Espagne), pour œuvrer avec les deux membres de l’IS, l’USFP du Maroc et Polisario du Sahara Occidental, afin d’instaurer la compréhension entre les partis.

Le Conseil a été grandement encouragé par l’avancée de l’initiative de l’IS pour la paix dans le conflit Arménie-Azerbaïdjan, suite à des réunions de l’Internationale tenues cette année à Erevan et à Baku. Des représentants des deux pays, se sont engagés dans un dialogue sans précédant lors d’activités du Comité pour la CEI, le Caucase et la Mer noire dans les deux capitales, ce qui a contribué à définir les principes communs selon lesquels le conflit de Nagorno-Karabah sera approché, et a été inclus dans la déclaration adoptée à l’unanimité par le Conseil sur le thème de la démocratie et la sécurité. Cette déclaration reflète les différentes conclusions et points de vue du Conseil en ce qui concerne les sujets inclus dans ce débat. (Liste des intervenants)
 

D’autres questions soulignées dans les discussions et qui figurent dans la déclaration étaient: le résultat des élections récentes au Venezuela, où l’IS était présente en qualité d’observateur, où des réformes apparaissent être nécessaires pour assurer une juste représentation et où des préoccupations persistent en ce qui concerne la reconnaissance de futurs résultats électoraux suivant les déclarations récentes faites par des membres de la Force armée; les prochaines élections présidentielles en Belarus, où la répression inacceptable des opposants politiques reste courante; le soutien des sociaux-démocrates au Kirghizistan, où le parti membre Ata Meken à contribué au développement des institutions démocratiques de ce pays et qui ont gagné une représentation parlementaire ainsi que le Kazakhstan, où le Parti social démocrate national ‘AZAT’ continue avec le soutien de l’IS dans ses efforts de se faire réenregistrer auprès des autorités en question. Le Conseil a exprimé sa préoccupation concernant les conséquences du manque de démocratie en Iran, ainsi que la situation des droits humains et l’existence de prisonniers politiques, l’oppression et la discrimination des groupes ethniques et le développement des capacités nucléaires dans ce pays. Il s’est penché sur les crises actuelles politiques et sécuritaires ayant lieu au Yémen, exprimant son soutien pour la continuation d’un dialogue exhaustif entre les autorités et l’opposition dans ce pays.

Suite à une proposition du Comité sur le Désarmement de l’IS qui s’est récemment réuni à Moscou sous la présidence de Rolf Mützenich (SPD, Allemagne), une résolution sur la stratégie OTAN et la défense antimissile a également été adoptée.

Le Conseil a déclaré sa solidarité absolue avec l’Union haïtienne des sociaux-démocrates et le peuple haïtien, luttant pour surmonter l’épidémie du choléra et souffrant toujours des conséquences dévastatrices du tremblement de terre en janvier de cette année et du cyclone Tomas qui a touché l’île en octobre.

Le Conseil a adopté le rapport et les recommandations du Comité des Finances et de l’Administration de l’IS sur les finances de l’organisation et a approuvé à l’unanimité le budget pour 2011. Suite au rapport du Comité d’Ethique, le Conseil s’est prononcé à l’unanimité sur la nomination en tant que membres consultatifs du Parti démocratique unifié de Gambie et du Parti social démocrate national ‘AZAT’ du Kazakhstan ainsi que la promotion du Parti Une Russie Juste au statut de membre consultatif.

 

Procès-verbal de la réunion du Conseil