Lorsqu'il a ouvert la réunion, Luis Ayala, Secrétaire Général de l'IS, s’est déclaré très encouragé par les développements positifs au Mozambique et a réaffirmé l'engagement de l'Internationale à poursuivre ses efforts pour renforcer la démocratie dans la région et pour exprimer de plus en plus fort les véritables problèmes de l'Afrique grâce à sa grandissante sur ce continent.
Ousmane Tanor Dieng a réfléchi sur les défis de la mondialisation auxquels le continent africain est confronté: "Le sens dans lequel va le processus actuel de mondialisation montre assez ce qu'un marché non tenu peut avoir de pervers pour l'intérêt bien compris de la communauté des nations et des hommes en général" a-t-il affirmé. Il a dit que le Comité devait examiner les questions politiques, économiques, sociales, culturelles, régionales et locales afin de d’aborder à fond les problèmes des Africains aujourd'hui.
Le Président Joaquim Chissano a accueilli les participants, déclarant que les sujets de débat du Comité: la paix, la démocratie, le développement et la mondialisation étaient des thèmes extrêmement pertinents et importants à l'heure actuelle dans la vie des citoyens africains. Le Mozambique, a poursuivi le Président, a réussi à mettre derrière lui des périodes difficiles de son histoire, et avant même les secondes élections multipartites du 3-4 décembre 1999 la démocratie était un processus vraiment irréversible dans son pays.
Manuel Tomé, secrétaire général de Frelimo, a introduit le premier thème principal, présentant les principaux domaines problématiques au niveau du développement de la social démocratie en Afrique: l'histoire du continent; la constitution des Etats nations; le rôle des partis au pouvoir et ceux de l'opposition; et la liberté d'expression et de la presse.
A l'issue de ses débats, le Comité a émis la "Déclaration de Maputo" qui aborde les principales préoccupations de l'Afrique dans les domaines de la démocratie, de la paix, du développement et de la mondialisation. La Déclaration a pris en compte l'importance de nombreux facteurs, y compris celle de la démocratie pour le développement socio-économique et culturel, celle des stratégies de bonne gouvernabilité et celle du besoin de tolérance, de liberté d'association, d'information, d'expression de tous les citoyens et de la société civile dans son ensemble, ainsi que de l'acceptation du principe d'alternance démocratique du pouvoir, du dialogue et de la tolérance. Le Comité a réaffirmé son engagement envers la solidarité collective et encouragea "les partis membres de l'Internationale Socialiste en Afrique et ailleurs dans le monde, à adopter des politiques visant à alléger les problèmes de leurs peuples afin de leur permettre de développer leur capacités dans un environnement de paix et dans lequel les institutions fonctionnent convenablement".
La Déclaration a exprimé sa profonde inquiétude quant à la situation de conflits armés qui se déroulent sur le continent africain et réaffirma sa solidarité avec "tous les peuples d'Afrique auxquels il est actuellement refusé l’opportunité de vivre en paix", ajoutant que la communauté internationale doit assumer ses responsabilités afin de promouvoir et sauvegarder une culture de paix. Le Comité en a appelé à tous ses membres pour promouvoir des actions concrètes et des propositions pour faire progresser l'intégration dans la région et s'est engagé à poursuivre ses initiatives afin d’éviter les conflits, à soutenir ses membres qui subissent actuellement leurs conséquences et à envoyer des missions visant à contribuer à la résolution pacifique de ces conflits.
Le Comité a examiné en détail les contraintes qui entravent le développement en Afrique, notant que "la mondialisation est un processus irréversible et inévitable auquel nous devons tous nous préparer... les gouvernements africains doivent acquérir les compétences nécessaires pour suivre le rythme du développement et se préparer à l'avènement de la mondialisation". A cause de la concurrence généralisée entre multinationales, on pense que l'Afrique est restée en marge du développement. Le Comité a donc fait une série de recommandations qui comportaient la création de conditions d'accords entre gouvernements et groupes sociaux influents, la promotion de services de qualité pour la santé et l'éducation pour éviter le SIDA, protégeant ainsi les ressources humaines des pays de la région. En ce qui concerne la stimulation économique, les investissements de capitaux, internes et externes, devraient être encouragés et il faudrait donner la priorité aux politiques de lutte contre la pauvreté et la destitution. En outre: "les pays africains devraient faire des efforts pour équiper et capitaliser les organisations économiques, sociales et culturelles régionales et sous-régionales afin qu’elles s’intègrent d’une façon plus active et plus dynamique", et, les pays devraient travailler ensemble pour obtenir l'annulation de la dette extérieure.
Le Comité a également écouté des rapports sur des situations nationales spécifiques, notamment l'Angola, le Cap-Vert, le Gabon, le Malawi, l'Afrique du Sud et le Kenya. Ayant reçu un rapport sur les événements en Angola, le Comité a adopté une résolution considérant que Jonas Savimbi, par son comportement, comme reconnu par l'Organisation de l'unité africaine (OAU) et la Communauté du développement d’afrique du sud (SADC) a cessé d'être un interlocuteur valable pour la recherche d'une solution au conflit en Angola. Le Comité a exprimé sa solidarité avec le peuple angolais et avec "ses efforts visant à renforcer l'autorité démocratique de l'Etat par l’établissement de la paix et le soutien politique et diplomatique indispensable". La résolution a affirmé le soutien du Comité et sa solidarité au Gouvernement de l’Angola dans ses efforts d’affirmer son autorité sur tout le territoire et a fait appel à tous les partis membres de l'Internationale Socialiste pour offrir l’aide humanitaire qui pourrait être demandée par le Gouvernement angolais.
Le Comité a adopté des résolutions exprimant son soutien continu à Alpha Condé, secrétaire général du Rassemblement du Peuple de Guinée, RPG, exigeant encore une fois sa libération, afin d'établir un climat de coopération indispensable au redressement économique du pays.
Le Comité a accepté également à l'unanimité d'organiser en 2000 une Conférence de l'Internationale Socialiste pour la Paix en Afrique.
Conscient de l'importance de la démocratie pour le développement socio-économique et culturel des peuples d'Afrique,
Conscient du fait que la participation de tous les secteurs de la société contribue à l'établissement des stratégies de bon gouvernement,
Ayant réfléchi sur la nécessité de l'adoption de politiques qui assurent un bon gouvernement afin d'obtenir une stabilité régionale, nationale et sur tout le continent africain,
Conscient du besoin de tolérance, de liberté d'association, d'informations, d'expression, de tous les citoyens et de la société civile dans son ensemble,
Certain de que la démocratie doit refléter la volonté collective des citoyens, exprimée par un vote conscient et volontaire qui la légitime,
Consciente de que pour assurer la stabilité du continent, les leaders africains doivent accepter le principe de l'alternance,
Considérant la diversité des peuples africains et les situations spécifiques qui existent dans chaque pays de la région, les partis de l'Internationale Socialiste réaffirment leur volonté de renforcer la démocratie partout, car maintenir la démocratie est la seule façon d'assurer un développement économique et social respectant les droits individuels et collectifs de la personne humaine,
Certain de que la démocratie doit s'appuyer sur le dialogue et la tolérance pour devenir un processus irréversible, et que les partis membres du Comité Afrique de l'Internationale Socialiste doivent renforcer la pratique de la démocratie au sein de leurs propres organisations et la divulguer dans toute la société,
Réaffirme son engagement dans la solidarité collective afin de pouvoir contribuer ensemble à la démocratisation de l'Afrique, et
Encourage les partis membres de l'Internationale Socialiste en Afrique et ailleurs dans le monde, à adopter des politiques visant à alléger les problèmes de leurs peuples afin de leur permettre de développer leurs capacités dans un environnement de paix et dans lequel les institutions fonctionnent convenablement.
Après avoir examiné en détail la situation actuelle du continent africain, particulièrement en ce qui concerne les conflits armés actuels, le Comité exprime sa profonde préoccupation, soulignant que l'absence de paix viole les droits de la personne humaine les plus fondamentaux sur le continent africain.
Le Comité exprime sa solidarité avec tous les peuples d'Afrique auxquels il est actuellement refusé l'opportunité de vivre en paix. Il condamne toutes violations des décisions prises par l'Organisation de l'Unité Africaine (OUA), les Nations Unies et le Conseil du Développement d'Afrique australe (SADC), relatives au conflit en Angola, par Jonas Savimbi et ses partisans.
Dans ce cas et dans celui des Grands Lacs, un dialogue sérieux entre les parties est la seule façon de surmonter la crise.
La communauté internationale doit assumer ses responsabilités afin de promouvoir et sauvegarder une culture de paix.
Le Comité condamne fortement tous ceux qui, directe ou indirectement, contribuent à perpétuer la guerre sur le continent. Conscient que seuls le dialogue et la tolérance peuvent conduire à la paix que le continent africain désire si ardemment, l'Internationale Socialiste est prête à coopérer de la façon qui peut être nécessaire pour arriver au consensus requis.
Dans le contexte des préparatifs du Congrès de l'IS à Paris, qui devrait donner un nouvel élan à l'Internationale Socialiste, le Comité Afrique fera des propositions concrètes visant à contribuer efficacement à la prévention et à la résolution des conflits en Afrique.
Ces propositions viseront à assurer une meilleure identification et reconnaissance des problèmes et à aussi encourager les gouvernements et les organisations internationales à agir.
Enfin, le Comité Afrique de l'Internationale Socialiste en appelle à tous ses membres pour promouvoir des actions concrètes et des manifestations qui contribueront à promouvoir une culture de paix et d'intégration entre leurs peuples. Entre-temps, elle s'engage à poursuivre ses initiatives afin d'eviter les conflits, soutenir ses membres qui subissent actuellement leurs conséquences, et envoyer des missions visées à contribuer à la résolution pacifique de ces conflits.
Développement et Mondialisation
Le Comité a soigneusement examiné les contraintes qui empêchent le développement en Afrique et a noté que la mondialisation est un processus irréversible et inévitable auquel nous devons tous nous préparer.
La concurrence très étendue et impitoyable entre les multinationales pour la domination des marchés économiques du monde affecte le développement de l'Afrique, qui continue à rester sur la touche.
Les gouvernements africains doivent acquérir les compétences nécessaires pour suivre le rythme du développement et se préparer à l'avènement de la mondialisation.
En conséquence, le Comité Afrique recommande:
1. La création de conditions objectives pour les contrats à établir entre les gouvernements et les partenaires sociaux influents qui peuvent contribuer d'une manière décisive au développement de leurs pays.
2. La promotion de services de qualité dans le domaine de la santé et de l'éducation afin de prévenir le SIDA et de protéger les ressources humaines dans les pays de la région.
3. La promotion de l'investissement de capitaux internes et externes afin de stimuler les entrepreneurs nationaux et le secteur privé.
4. La création d'une capacité de production interne et d'une stimulation permettant la formation d'une classe moyenne capable d'assurer un développement durable.
5. Que les partis de l'Internationale Socialiste accordent la priorité à l'adoption de politiques pour combattre la pauvreté et la destitution.
6. Que les pays africains fassent des efforts pour équiper et capitaliser les organisations économiques, sociales et culturelles régionales et sous-régionales afin qu'elles s'intègrent d'une façon plus active et plus dynamique.
7. Que les pays africains travaillent ensemble à l'annulation de la dette extérieure, qui est le principal facteur de restriction de leur développement économique et social.
Le Comité est conscient du fait que l'avenir de l'Afrique nécessite un investissement dans l'agriculture, qui est la principale source de richesse de la plupart des états africains, et dans d'autres ressources, conduisant à un niveau d'industrialisation qui leur permette de traiter leurs produits et de déterminer des prix plus justes pour leurs marchandises sur les marchés internationaux.
Le Comité Afrique de l'Internationale Socialiste, réuni à Maputo les 3 et 4 septembre 1999,
Considère que Jonas Savimbi, par son comportement, comme reconnu par l'Organisation de l'Unité Africaine (OUA) et par le Conseil du Développement d'Afrique australe (SADC), a cessé d'être un interlocuteur valable pour la recherche d'une solution au conflit en Angola;
Exprime sa solidarité avec le peuple angolais et avec ses efforts visant à renforcer l'autorité démocratique de l'Etat par l'établissement de la paix et le soutien politique et diplomatique indispensable; et
Déclare son soutien et sa solidarité au Gouvernement de l'Angola dans ses efforts d'affirmer son autorité sur tout le territoire et fait appel aux partis membres de l'Internationale Socialiste pour offrir l'aide humanitaire qui peut être demandée par le Gouvernement angolais.
Le Comité Afrique de l'Internationale Socialiste, réuni à Maputo les 3 et 4 septembre 1999,
considérant les motions sur la libération d'Alpha Condé, secrétaire général du Rassemblement du Peuple de Guinée, RPG, adoptées lors des rencontres de Dakar, les 25 et 26 janvier 1999, et lors du Comité Afrique à Bamako les 29 et 30 mars 1999;
considérant que les autorités guinéennes, après avoir libéré les co-détenus d'Alpha Condé, poursuivent ce dernier pour "atteinte à la sûreté de l'Etat";
considérant l'imminence d'un procès dont la préparation ne garantit pas les droits de la défense:
Renouvelle la motion pour la libération d'Alpha Condé, arbitrairement détenu depuis le 16 décembre 1998;
Appelle le pouvoir guinéen à faciliter par une telle mesure l'établissement d'un climat de concorde indispensable au redressement économique du pays.
DECLARATION SUR LE TIMOR ORIENTAL
Le Comité Afrique de l'Internationale Socialiste, réuni à Maputo les 3 et 4 septembre 1999,
Félicite le peuple du Timor Oriental et le Conseil National de la Résistance du Timor, CNRT, pour la victoire écrasante de l'option de l'indépendance lors du référendum organisé par les Nations Unies;
Appelle l'ONU à maintenir son engagement dans le processus d'autodétermination et d'indépendance en garantissant la sécurité sur le territoire par le déploiement de forces de maintien de la paix ;
Appelle les autorités indonésiennes à respecter la volonté démocratiquement exprimée du peuple du Timor Oriental et à libèrer immédiatement le leader de la résistance du Timor, Xanana Gusmão.
Secrétaire Général de l'IS
Luis Ayala
ANGOLA
Mouvement Populaire pour la Libération de l'Angola, MPLA
Paulo T. Jorge
João Gimolieca
José Condesse de Carvalho
AFRIQUE DU SUD
Congrès National Africain, ANC
Alfred Nzo
Nosiviwe Mapisa-Nqakulu
BELGIQUE
Parti Socialiste, PS
Etienne Godin
BENIN
Parti Social-Démocrate, PSD
Théophile Hounkponou
BOTSWANA
Front National de Botswana, BNF
Thato Ketsitlile
Kopano Lekoma
BURKINA FASO
Parti pour la Démocratie et le Progrès, PDP
Henri Guissou
CAP-VERT
Parti Africain de l'Indépendance du Cap-Vert, PAICV
Silvino da Luz
DANEMARK
Parti Social-Démocrate
Steen Christensen
ESPAGNE
Parti Socialiste Ouvrier Espagnol, PSOE
Ricard Torrell
FRANCE
Parti Socialiste, PS
Guy Labertit
GABON
Parti Gabonais du Progrès, PGP
Auguste Nguembyt
GUINEE EQUATORIALE
Convergence pour la Démocratie Sociale, CPDS
Celestino Bacale
ITALIE
Démocrates de Gauche, DS
Raffaella Chiodo
KENYA
Parti Social-Démocrate, SDP
Charity Ngilu
MALAWI
Alliance pour la Démocratie, AFORD
Egbert Chibambo
MALI
Parti Africain pour la Solidarité et la Justice, ADEMA-PASJ
Mama Lacine Traoré
MAROC
Union Socialiste des Forces Populaires, USFP
Abdessalam Eddabbagh
MOZAMBIQUE
Parti Frelimo
Joaquim Chissano
Manuel Tomé
Amélia Matos
Sergio Vieira
Magid Osman
José Marrengula
Isabel Nkavadeka
Paulina Mateus
Ma Angela Manjate
Julieta Langa
PORTUGAL
Parti Socialiste, PS
Filipe Costa
SENEGAL
Parti Socialiste du Sénégal
Papa Amath Dieng
SUEDE
Parti Social-Démocrate Suédois, SAP
Birgitta Silén
Bo Krogvig
TUNISIE
Le Rassemblement Constitutionnel Démocratique, RCD
Hachmi Amri
ZIMBABWE
Union Nationale Africaine de Zimbabwe-Front Patriotique, ZANU-PF
G. Morongwe
Bureau du Président de l'IS
Michel Thauvin
Internationale Socialiste des Femmes, ISF
Aminata Mbenge Ndiaye
Parti des Socialistes Européens, PSE
Jean-François Vallin
Secrétariat de l'IS
Latifa Perry
Harriet Ogborn
Si vous recherchez une réunion antérieure, veuillez consulter la section BIBLIOTHEQUE.